En décidant d’exécuter, vendredi dernier, l’assassin de la jeune volontaire de Médecin sans frontières, la rébellion centrafricaine de l’APRD (Armée populaire pour la restauration de la démocratie) a, sans doute, voulu s’attirer la sympathie de la communauté internationale. Eh bien, cet objectif n’a pas été atteint car ce crime obsurde aura plutôt suscité l’indignation générale.
Médecin sans frontières (MSF) et la famille de celle que cette rébellion comptait ainsi venger, ont unanimement condamné cet acte. C’est donc l’effet contraire qui a été provoqué. L’APRD devrait réaliser qu’un crime de plus ne saurait être la solution appropriée face à la mort tragique de la jeune française.
Bien au contraire, cela ne pourrait qu’exacerber les rancoeurs, surtout qu’il s’agissait d’une méprise de la part du jeune soldat. En agissant ainsi, cette rébellion a plutôt apporté de l’eau au moulin de ses pourfendeurs qui trouvaient que ce mouvement est incontrôlé et constitué d’éléments excités.
Aussi, il n’est pas superflu de s’interroger sur les mobiles réels de cette réaction des rebelles de l’APRD. Cela, surtout que MSF et la famille de la défunte avaient au préalable demandé de ne pas ajouter un autre crime à celui d’Elsa. Cela ne relève-t-il pas d’un règlement de compte interne ? En tout état de cause, en optant pour la solution du fusil, cette rébellion aura accentué la mauvaise publicité sur son propre compte depuis la mort d’Elsa Serfass.
En tous les cas, une mort ne peut jamais excuser une autre. C’est un truisme et les uns et les autres devraient comprendre cette évidence. En refusant de suivre ces rebelles dans leur logique dévastatrice, MSF et la famille d’Elsa ont donné une leçon de vie à ces rebelles. Et cela devrait servir pour tous ceux qui ne jurent que par l’épée pour résoudre le moindre différend.
Ladji BAMA
Le Pays
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