
La réunion entre le gouvernement fédéral et les leaders syndicaux s'est soldée par un échec vendredi matin, alors que la grève déclenchée pour protester contre la hausse des prix du carburant et des taxes est reconduite pour le troisième jour consécutif au Nigeria.
Plus de six heures de négociations, qui ont commencé jeudi et se sont poursuivies jusqu'aux environ de 3 heures du matin, heure locale, vendredi, n'ont pas permis de régler le différend entre le gouvernement et les syndicats au sujet du prix du carburant.
"Le gouvernement est resté sur sa position et nous en avons fait de même", a déclaré le président de la Confédération des travailleurs du Nigeria (NLC), Abdulwaheed Omar.
Le négociateur en chef du gouvernement, Babagana Kingibe, a jugé les syndicats "trop rigides", en leur rappelant que des négociations ne se passaient pas comme ça.
"On ne vient pas à la table de négociations en exigeant qu'on satisfasse toutes ses demandes", a observé M. Kingibe également secrétaire du gouvernement fédéral.
Les responsables du Trade Union Congress (TUC) et de la NLC, qui ont décrété cette grève, avaient demandé instamment une annulation totale de la hausse de 15% du prix du carburant, alors que le gouvernement n'a procédé qu'à une réduction de 50%.
Les autres concessions faites par le gouvernement incluaient l'annulation totale d'une hausse de 100% de la TVA et la décision du gouvernement d'accorder une hausse salariale de 15% aux fonctionnaires.
Avant le début de la réunion, les syndicats avaient publié un communiqué conjoint disant que la grève se poursuivrait pour le troisième jour consécutif.
Cette grève a totalement paralysé les activités économiques dans la plupart des villes du pays le plus peuplé d'Afrique, entraînant la fermeture des écoles, des banques, des stations-services, des services gouvernementaux et des aéroports.
Par ailleurs, les leaders syndicaux ont menacé de faire monter les enjeux en fermant les stations d'essence et autres services essentiels, plongeant de ce fait le pays dans une paralysie totale.
Déjà, le transport du pétrole a été stoppé, bien que la production et l'exportation ne l'aient pas encore été, en dépit des directives données en ce sens.
Aussi, les médecins nigérians ont-ils menacé de se joindre à la grève si les demandes des syndicats n'étaient pas satisfaites.
"L'Association des médecins du Nigeria souhaite mettre en garde le gouvernement fédéral contre toute tentative d'ignorer les demandes patriotiques des syndicats ou de faire de la répression contre les leaders syndicaux qui déclenchera une réponse immédiate de la NMA", a dit l'association dans un communiqué.
Cette grève a lieu près de trois semaines après l'installation du gouvernement du nouveau président Umaru Musa Yar'Adua, qui a succédé le 29 mai au président Olusegun Obasanjo. |