
Le premier tour des élections législatives a débuté timidement au Congo avec plusieurs heures de retard dans la plupart des bureaux sur toute l'étendue du territoire national, a constaté la PANA dimanche à Brazzaville.
Quelque deux millions de Congolais se rendent aux urnes pour renouveler le mandat des 137 députés de l'Assemblée nationale congolaise (Parlement), qui expire en août prochain. Quelque 1.021 candidats, dont 23 ministres sur les 37 que compte le gouvernement congolais sont en lice pour ce scrutin législatif.
Il n'y avait pas foule devant les bureaux de vote où les listes d'électeurs n'étaient pas encore affichées, longtemps après l'heure officielle du démarrage des opérations de vote. A Mindouli, dans le Pool, un département qui n'a pas voté en 2002 en raison des violences de ces dix dernières années, le matériel électoral n'est arrivé qu'à 11 heures.
"Je crois que le gouvernement aurait dû reporter le scrutin au lieu d'organiser une mascarade d'élections", a déclaré un jeune enseignant, furieux de ne pas avoir reçu sa carte d'électeur. Déplorant "de nombreux manquements", il a estimé qu'il valait mieux (dans ces conditions) "nommer les députés".
Pour le chef de l'Etat congolais, Denis Sassou Nguesso, qui a voté en fin de matinée dans l'arrondissement Cinq, Ouenzé, un quartier nord de Brazzaville, "toutes les conditions sont réunies pour la tenue du scrutin dans l'ensemble du pays, ajoutant que les quelques difficultés dans certaines circonscriptions "sont dues à quelques problèmes techniques".
Toutefois, une source proche de l'opposition a indiqué que le scrutin n'a pas lieu dans plusieurs circonscriptions de l'intérieure du pays, notamment à Djambala, à Ngo et à Lékana, dans le centre du pays, à Kellé et à Tokou (nord), à Mossendjo, Makabana et à Mayoko, dans le sud-ouest.
Selon la même source, les populations de ces circonscriptions ont empêché la tenue des élections pour protester contre les mauvaises conditions d'organisations du scrutin. Elles accusent, en outre, le gouvernement d'avoir gonflé les listes électorales en faisant inscrire les personnes vivant pour plupart à Brazzaville.
"Je crois que le mot d'ordre lancé par l'opposition congolaise qui réclamait la mise en place d'une Commission nationale électorale indépendante est bien suivi", a souligné une jeune infirmière, ajoutant que la non participation au scrutin est un revers pour le gouvernement qui voulait à tout prix organiser seul ce scrutin.
Par ailleurs, les deux principaux partis de l'opposition congolaise, l'Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS) de l'ancien président Pascal Lissouba et l'Union pour la démocratie et la république (UDR-Mwinda) de l'ancien Premier ministre André Milongo, participent à ces élections, après avoir appelé au boycott, comme le Rassemblement pour la démocratie et le développement (RDD) de l'ancien président Jacques Joachim Yhomby-Opango, qui a, lui, maintenu sa décision de boycotter ces élections.
Pour les observateurs, le Parti congolais du travail (PCT) de Denis Sassou Nguesso, dont près d'une dizaine de candidats sont sans concurrents dans des circonscriptions de la partie septentrionale du pays, est assuré d'avoir la majorité. Aucun incident majeur n'était toutefois signalé dimanche à la mi- journée. Le second tour est prévu pour le 22 juillet prochain. |