
Le procès de l’ex-chef de l’Etat libérien Charles Taylor a été suspendu jusqu'au 3 juillet prochain afin de permettre la désignation d'une nouvelle équipe pour le défendre alors qu’il a limogé son avocat.
Taylor boycotte par ailleurs le procès en affirmant qu’il ne pense pas qu'il sera jugé de façon équitable. Avant la session de lundi, Vincent Nmehielle, un membre du greffe chargé des questions de défense, avait déclaré que Taylor l’avait appelé pour dire qu’il n’assisterait pas à son procès si on le lui donnait pas de ressources équivalentes à celles de l’accusation.
Ce qui signifie que Taylor voulait des avocats de hauts-calibres et des enquêteurs de type CIA ou Scotland Yard pour aider à sa défense. Le procureur a protesté en disant que Charles Taylor avait essayé de retarder la procédure en attendant l’ouverture du procès pour limoger son avocat. Et donc ne devrait pas être autorisé à tirer avantage d’une situation dont il est lui-même à l’origine.
Mais la présidente du Tribunal spécial pour la Sierra-Leone, Julia Sebutinde, a déclaré que des ressources adéquates devaient être fournies à la défense, mais a refusé que Taylor se défende lui-même comme il voulait le faire dans un premier temps. Une équipe de défense complète et plus étoffée, avec un avocat principal, assisté de deux collègues et d'un enquêteur expérimenté, ainsi qu'éventuellement les assistants faisant partie de l'ancienne équipe de défense de M. Taylor, devra être constituée d'ici le 31 juillet, a également ordonné Mme. Sebutinde.
A l'ouverture de son procès le 4 juin, M. Taylor avait annoncé dans une lettre lue par son avocat qu'il l'avait renvoyé et souhaitait assurer sa défense seul. A 59 ans, incarcéré à La Haye depuis mars 2006, doit répondre de 11 chefs d'inculpation de crimes de guerre et crimes contre l'humanité (meurtres, violences envers la population civile, utilisation d'enfants soldats, pillage et mise en esclavage...)
Charles Taylor avait plaidé non coupable lorsqu'il s'était présenté au tribunal à Freetown en Sierra-Leone en mars 2006. Le procès du déplacé à La Haye aux Pays-bas par crainte qu'il ne suscite de nouvelles tensions au Liberia et en Sierra-Leone. Le tribunal Special pour la Sierra-Leone a été approuvé par la Sierra-Leone et les Nations-Unies.
Taylor est impliqué dans les atrocités commises sur des civils dans les années 1990 en Sierra Leone, où 120.000 personnes ont perdu la vie.
Il est notamment accusé d'avoir soutenu les rebelles du RUF (Front Revolutionnaire Uni de Foday Sankoh) qui ont martyrisé les civils en Sierra Leone, faisant 120.000 morts et des milliers de mutilés durant la guerre civile de 1991-2001. Taylor leur a fourni de l'assistance, de l'argent, des armes, des munitions.
Devenu président en 1997 après avoir commencé la guerre civile en 89, Il avait été exilé au Nigeria en 2003 après avoir perdu le pouvoir. |