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Aïssatou Baldé et Jean-Loup Carrénard, collaborateurs occasionnels de Grioo.com, nous présentent leur nouvelle production; le documentaire Regards sur le Foyer, dans les coulisses des foyers des travailleurs migrants.
Respectivement photographe et réalisateur, ces deux jeunes artistes appartiennent au collectif Diaph1Kat qui regroupe "pas mal de monde, pas mal de cultures, et pas mal d'humeurs..."
Rencontre avec les intéressés :
Comment est né ce projet, pourquoi ce sujet ?
Dans le cadre de la journée contre les discriminations le 28 mars dernier, L’ADEM, l’Association des Diplômés Etudiants Maliens, avait déjà le projet de faire des reportages dans les foyers.
Hervé Bouchet, animateur sur la radio de Seine Saint Denis L’œil à l’écoute, a été choisi pour interviewer les habitants des foyers. Nous avons voulu ajouter un coté visuel et nous nous sommes greffés sur le projet en faisant un documentaire.
Comment votre initiative a-t-elle été reçue par les résidents des foyers ?
Ils étaient vraiment très méfiants, mais avec l'aide d'Ismaël Sacko de l'ADEM, nous avons pu nous introduire au sein des foyers et créer un véritable dialogue avec leurs occupants.
Grâce à Ismaël, ils nous ont accordé leur confiance. Le fait que Hervé Bouchet les interroge d’abord seulement avec le micro a également aidé. C’est moins impressionnant que la caméra.
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Quel était votre objectif en tournant ce documentaire ?
Nous voulions montrer la diversité d’opinions et d’histoires au sein des foyers : certains sont diplômés et n’arrivent pas à trouver de travail ; d’autres travaillent dans des conditions très précaires. Nous voulions montrer que tous les étrangers ne sont pas sans papiers.
Notre but était aussi tout simplement d’intéresser le public, que le spectateur cherche à en savoir en peu plus sur ce milieu. Montrer une image positive.
Et dénoncer une injustice : dans les foyers, chacun paye 300 euros de loyer mensuel, non pas pour une chambre, mais pour un lit. Sachant que dans chaque chambre il y a trois lits. C’est réellement hors de prix.
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Photo issue du documentaire Regards sur les foyers
©
Aïssatou Baldé |
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Votre documentaire a déjà été diffusé lors de la journée contre les discriminations, quelles ont été les réactions du public ?
Nous n’avons eu que des retours positifs. Cela a permis a certains de découvrir une réalité pourtant proche d’eux. Une étudiante a même décidé de mettre en œuvre des cours d’alphabétisation, elle doit suivre une formation pour arriver à mettre en place cette action.
Avez-vous d’autres diffusions prévues en public ?
C’est assez compliqué à réaliser, donc comme notre but est de le diffuser au plus grand nombre, nous mettons le documentaire en visionnage sur internet.
La mairie d’Aubervilliers, où nous avons tourné, est également intéressée pour organiser des diffusions.
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Photo issue du documentaire Regards sur les foyers
©
Aïssatou Baldé |
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Après la réalisation de ce documentaire, avez-vous d’autres projets ?
Le 27 avril le groupe Franck Biyong et Massak organisent une soirée à la Scène Bastille pour la commémoration de l’abolition de l’esclavage, nous allons participer à cet événement en créant des visuels pour la soirée.
D’autre part, Jean-Loup travaille un court-métrage traitant du choix d’être artiste lorsqu’on est jeune, alors que la précarité nous tombe dessus.
Pour ma part (ndlr Aïssatou Baldé), je travaille sur un projet photo autour du thème de l’identité :
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L'identité... |
Pourquoi avoir choisi ce thème ?
Etant donné mes origines guinéennes et vietnamiennes, je me suis posée très tôt la question de l’identité.
Dans ce nouveau projet, je m’intéresse à l’identité artistique et à l’identité des origines, la réalisation va s’articuler en 2 parties, je photographie :
 des proches,
des artistes : China, Oxmo Puccino, Sandra Nkake, Xüly Bet…
Entre une vingtaine et une trentaine de personnes seront présentées.
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Photo issue du documentaire Regards sur les foyers
©
Aïssatou Baldé |
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Comment raconter leurs histoires, montrer leurs personnalités ?
J’ai choisi trois directions photos :
des mises en scène,
un suivi au quotidien du processus artistique,
l'expression, avec mes textes, des dessin et de la peinture.
L’intérêt du projet et de rencontrer des gens différents par leurs origines, leurs religions, leurs arts. J’aimerais délivrer un message de tolérance.
Comment et quand sera diffusé ce travail ?
Le projet est en évolution constante depuis 6 mois, mais je me fixe comme date butoir la fin de l’année 2007.
J’aimerais pouvoir présenter ces photographies lors d’expositions, et pourquoi pas les rassembler dans un livre. D’autre part certains clichés seront publiés dans le magazine Clam.
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Regards sur le Foyer, le documentaire : |
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