
Le pape Benoît XVI a décrété le retour à la norme traditionnelle de la majorité des deux-tiers pour l'élection d'un nouveau pape pour l'Eglise catholique romaine.
Citant le décret apostolique du 11 juin, la presse italienne annonce l'entrée en vigueur de la mesure avec effet immédiat.
Dans sa Constitution apostolique de 1996, "Universi Dominici Gregis", le prédécesseur du pape Benoît XVI, le défunt Jean-Paul II, permettait aux cardinaux électeurs de passer à une élection à la majorité des voix après 33 ou 34 tours de scrutin n'ayant donné aucun résultat.
Les cardinaux électeurs peuvent aussi décider soit de procéder à un scrutin de ballottage entre les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de voix ou de poursuivre par un scrutin public.
Dans son "motu proprio", le pape Benoît XVI explique qu'après la publication de la Constitution de 1996, le pape Jean-Paul II avait reçu des demandes préconisant le retour à la tradition, qui requiert l'élection d'un pontife à la majorité des deux-tiers.
La nouvelle norme explique qu'en cas de blocage à l'issue de 33 ou 34 tours de scrutin, il est organisé un ballottage entre les deux candidats ayant obtenu le nombre de voix le plus importants et, dans ledit cas, la majorité des deux-tiers est requise.
Le décret précise, par ailleurs, que les deux candidats ne prennent pas part au vote et exclut la possibilité d'un scrutin public.
On rappelle que le pape Jean-Paul II est décédé le 2 avril 2005, à l'âge de 84 ans, après 26 années de pontificat.
Au mois de mars 2006, le Collège de cardinaux, autrefois Sacré Collège, comprenait un total de 193 membres, parmi lesquels 120, c'est-à-dire ceux âgés de moins 80 ans, étaient des électeurs potentiels qui pouvaient donc participer à un conclave pour élire un nouveau pape.
Ainsi, l'Europe avait 100 Cardinaux, au nombre desquels 60 électeurs, l'Amérique du Nord 20 Cardinaux (16 électeurs), l'Amérique latine 32 (20 électeurs) et l'Afrique 17 (9 électeurs).
L'Eglise catholique romaine, placée sous l'autorité du pape, siégeant au Vatican, autrement dit le Saint-Siège, à Rome, regroupe le nombre le plus importants d'adeptes de la foi chrétienne, soit plus d'un milliard de fidèles répartis dans le monde entier.
D'autre part, vendredi prochain, à l'occasion de la fête des saints Pierre et Paul, le pape Benoît XVI remettra le pallium à 51 archevêques métropolitains, dont 10 sont originaires du continent africain.
Selon la tradition catholique, le pallium, un ornement sacerdotal de laine blanche orné de six croix noires porté par le pape et les archevêques, "représente la brebis perdue, celle qui est malade, celle qui est faible, celle que le pasteur met sur ses épaules et qu'il conduit aux sources de vie".
Il symbolise également la délégation, par le pape, d'une partie de son autorité aux chefs des principales églises locales.
Les 10 archevêques métropolitains appelés à recevoir le pallium sont les suivants -:
Mgr Douglas Young de Mount Hagen, Papouasie-Nouvelle- Guinée Mgr Barthélémy Djabla de Gagnoa, Côte d'Ivoire Mgr Cyprian Kizito Lwanga de Kampala, Ouganda Mgr Paul-Siméon Ahouanan Djro de Bouaké, Côte d'Ivoire Mgr Evariste Ngoyagoye de Bujumbura, Burundi Mgr Paul Ruzoka de Tabora, Tanzanie Mgr Marcel Madila Basanguka de Kananga, Congo Mgr Buti Joseph Tlhagale de Johannesburg, Afrique du Sud Mgr Telesphore George Mpundu de Lusaka, Zambie Mgr Denis Komivi Amuzu-Dzakpah de Lomé, Togo. |