
Le responsable de la Coordination d'appui au processus électoral (CAPE), Roger Bouka Owoko, a réclamé, mardi à Brazzaville, l'annulation du premier tour des élections législatives du 24 juin dernier, dénonçant les irrégularités importantes qui les ont émaillées.
"Si on peut résumer les élections qui viennent de se passer, on dira qu'il y a eu impréparation, inorganisation, cafouillage sur fond de manque de volonté politique et d'incompétence notoire", a déclaré M. Owoko, à l'occasion de la publication d'un rapport sur les élections.
"Le scrutin n'a pas été crédible. Le plus responsable est de l'annuler", a ajouté M. Bouka Owoko. Le 24 juin, les Congolais s'étaient rendus aux urnes pour renouveler les 137 sièges des députés de l'Assemblée nationale. Ces élections, à en croire les observateurs nationaux et internationaux, ont été entachées de nombreuses irrégularités qui, ont-ils estimé, devraient conduire à l'annulation du vote.
"Lorsqu'on voit certaines irrégularités, elles sont le fait de la volonté de ne pas bien faire", a dénoncé M. Bouka Owoko, pour qui le taux de participation ne devrait guère dépasser les 10%. Pendant les élections, la CAPE a déployé une quarantaine d'observateurs à travers le territoire national congolais. "On a constaté les votes des mineurs, les votes multiples. Il y a eu forfaiture de la part des autorités qui ont organisé le vote", a poursuivi le coordonnateur de la CAPE.
Quelques jours après le vote, le ministère de l'Administration du territoire a suspendu le directeur général des Affaires électorales et le directeur de la Documentation et de l'Informatique de la même structure, accusés d'être à l'origine des dérapages enregistrés pendant le vote.
Pour M. Bouka Owoko, "ces sanctions sont une fuite en avant. Le ministre de l'Administration du territoire et de la Décentralisation, François Ibovi, doit être poursuivi pour haute trahison, les administrateurs pour forfaiture et la Commission nationale d'organisation des élections (CONEL) pour complicité de forfaiture", a martelé M. Owoko.
Les résultats des législatives ont été publiés samedi à Brazzaville par le ministère de l'Administration du territoire qui a annoncé l'élection de 44 candidats. Le lendemain (dimanche), ce nombre a été revu à la hausse, soit 46 élus, la commission d'organisation ayant validé l'élection d'un candidat de l'Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS) de l'ancien président Pascal Lissouba et celle d'un Indépendant, proche du Parti congolais du travail (PCT), au pouvoir.
Dans l'ensemble, le PCT, ses alliés et les indépendants qui lui sont proches ont obtenu 43 sièges, contre trois pour l'opposition. Selon une source proche de la CONEL, les élections législatives doivent être reprises partiellement ou totalement le week-end prochain dans 19 circonscriptions, tandis que le deuxième tour est maintenu pour le 22 juillet. |