
Le président burkinabé Blaise Compaoré et le représentant spécial par intérim du secrétaire général des Nations unis en Côte d'Ivoire, Abou Moussa, ont évoqué jeudi à Ouagadougou le récent attentat contre le Premier ministre ivoirien Guillaume Soro.
Selon M. Moussa, qui en a fait l'annonce devant la presse à sa sortie d'une audience avec M. Compaoré, leurs entretiens ont été dominés par l'attentat commis vendredi à Bouaké contre l'avion à bord duquel avait pris place M. Soro et qui a fait quatre morts parmi ses compagnons de voyage.
Suite à cette tentative d'assassinat, Abou Moussa a reconnu l'urgence de sécuriser le Premier ministre de Côte d'Ivoire pour la survie du processus de paix dans ce pays. "Nous sommes venus rencontrer le président Compaoré pour faire le point sur le processus de paix en Côte d'Ivoire et réfléchir sur la situation à Bouaké où il y a eu un attentat contre l'avion du Premier ministre", a-t-il déclaré.
M. Moussa a indiqué avoir discuté avec le facilitateur du dialogue ivoirien, Blaise Compaoré, des voies et moyens de trouver le cadre idéal pour que l'accord, qui a été signé en mars dernier à Ouagadougou même, puisse continuer d'être mis en œuvre. Dans le cadre de la coopération avec les Nations unies, M. Moussa a préconisé le renforcement de la sécurité du Premier ministre ivoirien pour qu'il puisse arriver à mieux travailler et appliquer le contenu de l'accord.
Sur le souhait des Forces nouvelles (ex-rébellion) de voir la mise en place d'une commission internationale d'enquête pour faire la lumière sur la tentative d'assassinat de Soro, Abou Moussa a affirmé avoir été informé par le Premier ministre ivoirien lui-même de son intention d'introduire une requête adressée aux Nations unies dans ce sens.
"Dès réception de cette requête à notre bureau de Côte d'Ivoire, nous allons la transmettre au siège des Nations unies à New York pour examen par le Conseil de sécurité", a-t-il conclu. Dans un rapport paru en mai dernier, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, exhortait les parties ivoiriennes à faire preuve de constance et à maintenir le processus de paix sur les rails.
Il y soulignait aussi que "l'épreuve décisive pour l'accord de Ouagadougou (serait) sa capacité à régler les questions fondamentales qui sont au cœur de la crise ivoirienne, en particulier l'identification de la population, le désarmement des combattants, la réunification du pays et le rétablissement de l'autorité de l'Etat sur toute l'étendue du territoire".
"A défaut, c'est tout le processus de paix qui pourrait capoter, avec les graves conséquences que cela entraînerait non seulement pour la Côte d'Ivoire, mais également pour la sous-région", prévenait M Ban Ki-Moon. "L'accord de Ouagadougou représente une chance tant pour les parties ivoiriennes que pour leurs partenaires internationaux, celle de tourner la page (mais) ce pourrait bien être la dernière chance d'un règlement pacifique de la crise", prévenait le patron de l'ONU. |