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Edem Kodjo : 'Le sommet d'Accra a péché par manque de méthode' |

Le ministre d'Etat togolais, Edem Kodjo, ancien secrétaire général de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA, 1978 à 1983) devenue plus tard Union africaine (UA), a affirmé dimanche que la constitution d'un gouvernement continental en vue des Etats- Unis d'Afrique, discutée à Accra au Ghana lors du dernier sommet de l'UA, a manqué de méthode.
"J'ai eu le sentiment qu'à Accra, on a péché par défaut de méthode adéquate et par opposition radicale de la part de certains chefs d'Etats", a déclaré Edem Kodjo qui n'a pas cité les présidents opposés au projet, au cours d'une émission à la Télévision nationale togolaise (TVT, publique).
"Aucun Etat africain ne dit pas qu'un gouvernement continental n'est pas bon, que les Etats-Unis d'Afrique, c'est pas bon. Tout le monde est unanime là-dessus. Cependant, on n'a pas clairement défini ce qu'il faut faire" pour le réaliser.
Pour Edem Kodjo, "ce qui est très important lorsqu'on veut faire bouger et faire avancer tout un continent, il est nécessaire de trouver la manière la plus convenable pour pousser les idées". Sans prendre partie pour un camp l'ancien secrétaire général de l'OUA, affirme regretter qu'en Afrique, "on avance pas".
"Face à la mondialisation, la notion d'Etat est précarisée", ajoute Edem Kodjo qui demande aux leaders africains d'aller vers "un grand ensemble" qui pèse dans le monde. Edem Kodjo, 70 ans, a été nommé par deux fois, Premier ministre en 1994 et en 2005. Il est aussi l'auteur d'un livre resté célèbre intitulé "Et demain l'Afrique". |
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Un universitaire sénégalais réclame une entrée sélective dans l'UA |

L'attribution de la qualité de pays membre de l'Union africaine (UA) doit désormais être fondée sur les critères de démocratie, de bonne gouvernance et d'adhésion à l'idéal panafricaine, a estimé samedi à Paris l'universitaire sénégalais Babacar Sall.
"Ce n'est pas parce qu'on est un pays africain qu'on doit pouvoir automatiquement entrer à l'UA. Il faut remplir un certain nombre de conditions en fonction de la démocratie, d'une gouvernance saine et de l'adhésion à l'idéal panafricain", a-t-il déclaré. S'exprimant au cours d'un entretien accordé à la PANA, il a estimé qu'il "faut d'abord faire coïncider le projet unioniste avec le projet démocratique".
"Or, il n'y a pas encore de véritables pratiques démocratiques dans le continent à part quelques rares pays que l'on peut compter sur les doigts de la main", a déclaré M. Sall, enseignant-chercheur à l'Ecole des hautes études en Sciences sociales (EHESS), à Paris. Il a estimé que l'unité du continent exige d'abord un renforcement des institutions nationales et les contre-pouvoirs.
"Sans ce préalable démocratique, assorti de conditionnalités contraignantes pour les pouvoirs, qui sont en place, il serait difficile d'opérer les réformes à des fins unitaires au niveau continent", a souligné M. Sall. Il a exprimé sa préoccupation au sujet du retard pris par l'Afrique par rapport aux dynamiques du monde, soulignant qu'il faut corriger cet écart.
M. Sall a également critiqué le manque de vision des dirigeants africains, affirmant qu'ils sont plus portés à conserver des "îlots de souveraineté" qu'à construire une fédération d'idées et d'action. "La mobilisation de tous les moyens d'Etat à des fins de conservation exclusive du pouvoir au détriment des réformes nécessaires et du bien-être collectif est une pratique courante sur le continent", a-t-il regretté.
Evoquant le projet de création des Etats-Unis d'Afrique, il a soutenu que l'absence de débat avec les peuples est une des carences majeures de ce projet. "C'est la charrue avant les bœufs. Il faut inverser la démarche, c'est-à-dire informer, expliquer, convaincre et consulter les bases nationales. Je pense qu'il faut plus de pédagogie, plus de débat au niveau national autour des questions et de leurs incidences sur les quotidiennetés nationales. Après, on pourra passer à une autre échelle", a-t-il dit.
Réunis du 1er au 3 juillet à Accra, au Ghana, les chefs d'Etat africains ont décidé de mettre en place un comité ministériel chargé de réfléchir aux contours et aux prérogatives d'un gouvernement fédéral africain dans la perspective de la création des Etats-Unis d'Afrique. Le comité devrait soumettre son rapport à un groupe de chefs d'Etats dont le Sénégalais Abdoulaye Wade et le Sud-Africain Thabo Mbeki. |
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