
L'Afrique de l'Ouest risque d'être confrontée à une introduction massive d'Organismes génétiquement modifiés dans les prochaines années, a estimé, lundi à Dakar, le commissaire chargé du Développement rural, des Ressources naturelles et de l'Environnement de la Commission de l'Union économique et monétaire ouest-africain (UEMOA), Ismaïl Binguitcha-Fare.
"Il est très probable que la sous-région UEMOA soit confrontée à un développement des biotechnologies et plus particulièrement à l'introduction massive d'Organismes génétiquement modifiés (OGM) dans les prochaines années", a mis en garde M. Binguitcha-Fare, qui prenait part à une rencontre du comité d'orientation et de suivi du Programme régional de biosécurité (PRB) de l'UEMOA dans la capitale sénégalaise.
Cette réunion avait pour objectif l'installation d'un comité régional de suivi du PRB.
Selon le commissaire chargé du Département rural, des Ressources naturelles et de l'Environnement de l'UEMOA, des essais sont en cours et les nouvelles semences, une fois mises au point, seront vendues tant à travers les circuits formels qu'informels.
"Cela constituerait une réelle menace pour la biodiversité, si aucune mesure de sauvegarde n'est prise", a dit M. Binguitcha- Fare, qui a proposé l'élaboration d'un projet de mémorandum d'accord entre des partenaires de la sous-région afin de développer des synergies indispensables à la mise en œuvre du Programme régional de biosécurité de l'UEMOA.
"La biosécurité est un domaine dont la complexité des problèmes à résoudre nécessite une organisation et des compétences modernes", a-t-il indiqué, avant de souligner qu'"une mauvaise décision concernant le choix à opérer est souvent très préjudiciable et difficile à rattraper".
Le commissaire de l'UEMOA en matière de Développement rural, des Ressources naturelles et de l'Environnement a souhaité à ce propos que la réflexion autour du Programme régional de biosécurité "soit élargie à tous les acteurs directement ou indirectement concernés par la mise en œuvre du Protocole de Cartagena relatif à la prévention des risques liés à l'introduction des OGM au niveau de l'espace UEMOA.
Pour sa part, M. Malick Diallo, directeur du volet Environnement au sein de l'UEMOA, a déclaré que cette organisation est en train d'élaborer une loi sur la biosécurité dont l'adoption permettra aux pays membres de se doter d'équipements capables de détecter les OGM, ce qui obligera ceux qui les introduisent à se conformer aux dispositions juridiques en vigueur. |