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Le jeune Antoine grandit à Kinshasa dans un milieu relativement aisé mais pas spécialement musical. "Je sais seulement que la musique a toujours été dans mon sang, explique-t-il. Ma tante, la petite soeur de mon père, raconte que lorsque j'étais petit, vers six ou sept ans, j'avais un refrain que je chantais tout le temps : "le coq a avalé le crocodile". C'est devenu mon surnom : (il chante) "soso ameli ngando". Je n'ai jamais su d'où ça venait. C'est peut-être l'expression de ma façon très particulière de voir les choses ".
Lycéen à Kinshasa, Koffi Olomide obtient un bac scientifique. Son père lui permet alors de poursuivre des études supérieures de commerce en France à l'université de Bordeaux, dont il sortira diplômé en 1980. Pourtant, dès l'âge de dix-huit à vingt ans, le jeune homme, mû par sa passion, ressent une forte attirance pour l'art de la chanson. "Mais selon l'éducation de mon père, on estimait que les gens qui font de la musique n'étaient pas très recommandables. Il a donc fallu forcer les barrages" explique-t-il. Dans cette entreprise, son frère sera son meilleur soutien et le poussera même à se professionnaliser.
"L'étudiant le plus célèbre du Zaïre"
Koffi Olomide commence à se faire remarquer au sein des milieux musicaux zaïrois dans la seconde moitié des années 70. "Onia" fait partie de ses premières chansons. En 1977, sous la pression de son frère, Koffi profite de ses vacances au pays pour enregistrer au studio Veve de Kinshasa ses premières chansons, "Asso" et "Princesse Ya Senza", qui consacrent la grande valeur de la femme. "C'est à cette époque qu'on a commencé à me surnommer "l'étudiant le plus célèbre du Zaïre". J'écrivais des chansons pour des artistes de renom. Je n'avais pas de groupe, mais je collaborais avec beaucoup de chanteurs qui en avaient" explique Koffi Olomide.
Il travaille notamment pour Zaïko Langa Langa, mais se distingue surtout avec Papa Wemba et intervient à la guitare dans son groupe Viva La Musica. "Anibo", 45 tours qu'il enregistre en duo avec Wemba, vaut à Koffi le titre de "meilleure vedette de la chanson zaïroise" en 1978. Cette proximité a été et continue à être la cause de malentendus avec la presse, prompte à vouloir tracer une filiation directe entre les deux artistes. C'est la cause d'un certain agacement chez le plus jeune, souvent contraint de réaffirmer que s'il a composé de nombreuses chansons pour le groupe et son leader, il n'a jamais été salarié dans Viva la Musica. Il admet néanmoins considérer Papa Wemba avec le respect dû aux aînés, même si, poussé à mettre les points sur les i, Koffi peut affirmer que Wemba aurait mieux profité de l'apport de ses chansons que lui-même n'aurait bénéficié de l'aide de Wemba. Quoiqu'il en soit, quand les deux hommes enregistrent en duo l'album "Wake Up", en 1996 environ vingt ans après leurs premières collaborations à Kinshasa, ils affichent une conviviale confraternité.
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Quartier Latin
En 1986, il fonde son premier groupe de scène, Quartier Latin, un collectif de musiciens de chanteurs et de danseuses qui va donner au personnage de Koffi sa véritable dimension d'homme de scène et de créateur à part entière. Suivant l'exemple de Papa Wemba, il va bientôt pouvoir enregistrer tour à tour sous son propre nom et sous celui du Quartier Latin. Un procédé qui lui apporte le triple avantage de donner du travail régulier à son personnel musical, de valoriser les talents des jeunes musiciens du groupe en tant qu'auteurs, compositeurs et interprètes, mais aussi d'accélérer le rythme de sortie de ses productions et de ses oeuvres.
Golden Star
Après dix ans de carrière et d'expériences musicales diverses, l'artiste est à présent entièrement tendu vers le désir de réussir au plan international. C'est en 1988 que démarre véritablement l'ère des grands succès, avec "Henriquet", chanson en hommage à Miss Congo, tirée de l'album éponyme publié aux éditions Kaluila/Gefraco. Koffi Olomide porte le nouveau surnom de "Golden Star", apposé sur l'album qui sort l'année suivante chez le même éditeur. Sa chanson titre, "Elle et Moi", est dédiée à Minou, première fille du chanteur.
Dans cet enregistrement parfaitement maîtrisé, Koffi dévoile ses qualités de multi-instrumentiste à la guitare et à la basse. Il signe les arrangements et la production avec Manu Lima, as des claviers reconnu par ailleurs comme l'un des plus talentueux sorciers des studios parisiens où s'élabore l'alchimie du nouveau son africain. Koffi a bel et bien conscience d'approcher de ce son du troisième millénaire qu'il recherche inlassablement. Il a saisi toute l'importance des claviers numériques et de la programmation informatique dans le travail de studio. |

De 1990 à 1994, la carrière de Koffi Olomide connaît une ascension fulgurante. Son succès fait pâlir ceux des plus grands noms de la scène zaïroise, ce qui lui vaut le surnom de "Rambo". En l'espace de quatre ans, il publie pas moins de sept albums, soit sous son nom, soit sous celui du Quartier Latin : "Golden Star dans Stephie" en 1991, "Diva", où il porte son nouveau surnom de Gangi ya film, "Pas de Faux Pas" avec le Quartier Latin et "Haut de Gamme" en 1992, "Noblesse Oblige" en 1993, "Magie" avec le Quartier Latin et "V12" en 1994.
L'heure de la consécration est enfin arrivée. Début 1992, l'animateur de la télévision zaïroise Lukunku Sampu présente l'artiste comme "la plus grande star actuelle de la musique zaïroise moderne". Un jugement qui va se confirmer au cours des années suivantes et notamment avec le formidable succès de "Noblesse Oblige", qui devient disque d'or (plus de 100.000 exemplaires vendus). Déjà des légions de fans, baptisés par l'artiste "Koffiettes" et "Koffiphiles", suivent avidement ses prestations publiques et les moindres événements de sa vie.
Le 31 octobre 1994, le chanteur obtient un premier grand triomphe parisien pour son spectacle au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Fin novembre, Koffi Olomide et le Quartier Latin apparaissent à la sixième place des ventes de la Fnac Forum à Paris, devant des poids lourds du rock, comme Nirvana, et du rap, comme MC Solaar. Le 10 décembre 1994, au Palais des Congrès de l'Hôtel Ivoire à Abidjan, Koffi Olomide reçoit deux distinctions aux "Africar Music Awards" : Meilleur chanteur et Meilleur clip. Enfin Koffi termine l'année en apothéose, faisant danser ses fans toute la nuit de Noël au fameux Aquaboulevard de Paris. Les chansons de "V12" seront également déclinées en vidéo sur une cassette de onze clips. |

On le sait, le succès attire souvent les jalousies et provoque même les calomnies. Koffi Olomide l'apprend à ses dépends. Le 17 février 1995, lors d'une conférence de presse à Kinshasa, il répond à la presse zaïroise qui le malmène sur plusieurs sujets. Beevens, l'animateur du Quartier Latin est accusé d'avoir plagié celui de Wenge Musica, l'un des orchestres les plus en vue de l'époque. On reproche à Koffi d'avoir congédié l'une de ses danseuses, Scola, et d'avoir laissé Babia, l'un de ses accompagnateurs de talent, aux prises avec la justice française pour défaut de papiers d'identité. Sommé de répondre, l'artiste se défend avec une belle ardeur. Cela fait partie du jeu et il aime bien jouer. Mais afin de couper court aux ragots sur sa prétendue rivalité avec Papa Wemba, et aussi pour son propre plaisir, il enregistre l'album "Wake Up" en duo avec son aîné. Ce CD fera partie des événements discographiques de l'année 1996.
Sur les traces de Jacques Brel
En 1997, deux nouvelles bombes tcha-tcho parviennent sur le marché : l'excellent "Loi" de Koffi Olomide et "Ultimatum" signé avec les membres du Quartier Latin. Avec des titres comme "Papito charme" ou "S.O.S.", celui que l'on compare à Julio Iglesias ou à Barry White renforce encore le succès obtenu auprès de son public à 80% féminin. Paré de ses plus beaux atours, il répond en masse au rendez-vous du concert exceptionnel donné par son héros à l'Olympia de Paris dans la nuit chaude du 29 au 30 août 1998.
Avant de faire son entrée sur la scène du music-hall mythique, Koffi Olomide ne peut cacher son exaltation : "l'Olympia, c'est quelque chose de fabuleux. J'en rêvais depuis cinq ou six ans et, il y a encore quelques mois, je n'osais croire que ça se ferait. L'idée que je vais chanter sur la même scène que Jacques Brel, qui a toujours été un dieu pour moi, me transporte. "Ne me quitte pas" m'a inspiré une bonne vingtaine de chansons. J'aime me faire peur, pouvoir me dire que j'ai vraiment gagné. Pour mon premier Olympia, j'ai tenu à envisager les choses avec beaucoup plus de sérieux et de discernement que d'habitude".
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Les cinq enfants de la star n'ont pas eu à rougir de leur père, comme on peut le constater sur l'album et la vidéo "Live à l'Olympia", sortis à peine deux mois après ce merveilleux concert. Les 1.800 places du temple de la variété n'étaient d'ailleurs pas suffisantes pour contenir toutes celles et tous ceux qui voulaient participer à cette nuit de fête. Ils sont conviés le 7 novembre 1998 au Zénith de Paris, où le Quartier Latin de Koffi Olomide rivalisera dans une folie de danse avec les Haïtiens de Tabou Combo. Un très beau match en perspective, en attendant "Droit de Veto", le nouvel album de la star zaïroise qui sort en 99.
Succès toujours
Six mois après sa sortie, le 12 avril, ce dernier album reçoit un disque d'or (100.000 exemplaires vendus). Quelques jours plus tard, il est l'invité de Passi et son collectif de rap congolais Bisso na Bisso sur la scène parisienne du Zénith.
Infatigable, Koffi Olomide remet ça en 2000 avec l'album "Attentat" qui donne lieu à une énorme et inhabituelle publicité en Europe pour un album africain. Il est vrai que cette année-là, le chanteur s'illustre en étant le tout premier Africain à tenir la vedette sur la scène de Bercy, la plus grande salle parisienne, en février.
Toujours très attendu, Koffi se produit une nouvelle fois à Paris au Zénith le 14 juillet 2001 avant de partir pour une tournée de quelques dates aux Etats-Unis avec son groupe Quartier Latin. |

Il fait une prestation très remarquée à New York le 16 juillet au Lincoln Center pour le Africa Out Loud music festival. Même le quotidien The new York Times s'en fait l'écho. En décembre 2001, sort un nouvel album de la star congolaise intitulé "Effrakata", 'effraction' en lingala, deux CD de 16 chansons en tout. On y trouve entre autres les Antillaises de Zouk Machine.
Au cours de la tournée qui suit cet album, Koffi Olomide passe le 14 février 2002 à Abidjan (Côte d'Ivoire).
Koffi Olomide joue la star. Il se prend au sérieux pour certains, mais pour d'autres, il incarne à n'en pas douter, le lover parfait. De là vient évidemment une indiscutable popularité auprès de la gente féminine qui constitue une grande partie de son public. |
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