
Une drôle de mésaventure est arrivée à Frédéric Dumesnil. Guadeloupéen père de quatre enfants et résidant à St-Denis en région parisienne, il est renversé par un bus de la RATP le vendredi 6 juillet.
Mais le chauffeur ne s’arrête pas (délit de fuite) tandis que Frédéric Dumesnil est transporté à l’hôpital (les secours arrivant 40 minutes après le drame).
Diagnostic des médecins : les muscles d’une jambe ont été broyés (le bus lui a roulé dessus), et on ne sait pas encore s’il pourra retrouver l’usage de la jambe. Un an minimum de rééducation lui seront nécessaires dans tous les cas. Sur son lit d’hôpital (il a été opéré pendant 5 heures), il raconte une histoire dont on a du mal à croire qu’elle se déroule bien au 21ème siècle en France :
Un témoin lui a rapporté que le chauffeur, qui aurait eu une altercation avec des jeunes un peu avant l'incident, a foncé exprès sur lui, et lui a fait un bras d’honneur en partant après lui avoir roulé dessus avec un bus.
Les policiers sont arrivés dans cinq scénic, et ont contrôlé tous les gens aux alentours sans chercher à savoir si lui était vivant ou mort, ou même de quoi il souffrait...dit Frédéric Dumesnil. Ce sont deux de ses amis se sont frayés un passage dans le périmètre de sécurité (établi par la police) avant de lui prodiguer les premiers soins.
Il déclare qu'au cours de la semaine qui a suivi son entrée à l'hôpital, personne n’est venu prendre sa plainte et qu’après avoir appelé des policiers au téléphone, il s’est fait insulter par ces derniers. Il a appelé une première fois sans résultat, la seconde fois on lui a dit d’attendre d’être recontacté. La troisième fois, il demandé si un policier pouvait se déplacer pour prendre sa déposition. En présence d’une amie et d’infirmières, il a mis le haut le parleur : "Là on m’a dit de me rétablir, de venir, et d’aller me faire d’aller me faire enc****".
Quand l’affaire a pris un peu d’ampleur, les policiers sont venus prendre sa plainte. Le chauffeur aussi a déposé plainte ( !) "De la part des autorités concernées, je n’ai eu aucune main tendue" affirme Frédéric Dumesnil.
"Ils pensaient que c’était moi qui avait eu une altercation avec le chauffeur, et même dans ce cas là, ça ne lui donne pas le droit de me rentrer dedans avec son bus" ajoute t-il encore.
Le chauffeur affirme de son côté "ne pas avoir senti qu’il lui avait roulé dessus" (!) Mais des conducteurs de la RATP déclarent que si un bus roule sur quelqu'un, le chauffeur le sent. Dans le bus il y avait des passagers, mais personne n’a réagi...
Sur les forums, les internautes s'étonnent du peu de retentissement médiatique de l'affaire : "s'il avait été blonde aux yeux bleus, l'affaire aurait déjà fait le tour des médias. Un Noir écrasé par un bus à St-Denis, c'est vrai que c'est "moins sexy".
Ci-dessous l'interview vidéo de Frederic Dumesnil |