
Le conseil d'administration de la Banque mondiale (BM) a approuvé un don d'un montant de 120 millions de dollars US, soit près de 60 milliards de FCFA pour soutenir le programme de sortie de crise en Côte d'Ivoire suite à l'accord de paix de Ouagadougou signé en mars dernier, indique un communiqué rendu public lundi à Ouagadougou.
D'une valeur totale d'environ 40 millions de dollars US, la première composante du projet réintégration économique, facilitera la réintégration des ex-combattants, des jeunes associés aux groupes armés et d'autres jeunes à risque. Elle apportera également diverses formes d'appuis, y compris l'information, le conseil, les services de référence, l'accès à la formation professionnelle aux régimes d'apprentissage et aux possibilités d'instruction.
Outre la recherche d'opportunité d'emploi et des travaux publics à forte intensité de main d'œuvre, elle aidera aussi à promouvoir la réconciliation entre les individus impliqués dans le conflit et leurs communautés d'installation. Quant à la deuxième composante, d'une valeur totale d'environ 20 millions de dollars US, elle concerne l'appui au processus d'identification et permettra de couvrir les coûts du processus d'actualisation, de modernisation et de sécurisation du registre d'état civil, d'établissement d'actes de naissance et de délivrance de documents d'identifications sous la coordination et la gestion de l'Unité d'identification du Cabinet du Premier ministre.
Cette composante sera mise en œuvre de manière complémentaire avec l'appui planifié par la Commission européenne et la mission des Nations unies pour assurer une approche rationnelle et cohérente. La troisième composante du projet intitulée "réhabilitation communautaire", d'une valeur totale d'environ 40 millions de dollars US, permettra de satisfaire les besoins à court et moyen terme des communautés les plus affectées par le conflit, surtout celles qui reçoivent les personnes déplacées.
La quatrième et dernière composante (environ 20 millions de dollars US) concerne le développement institutionnel et l'administration de projet et financera en partie les coûts d'exploitation du programme national de réintégration économique et de réhabilitation communautaire (PNRRC). Le projet d'assistance post-conflit (PAPC) vise à apporter un appui aux principaux facteurs de stabilisation en Côte d'ivoire et cherche à soutenir la dynamique de la paix générée par l'Accord de paix de Ouagadougou.
Selon les estimations de la BM, le taux de pauvreté a augmenté d'environ 5% depuis l'éclatement de la crise en 2002, allant de 38,2% en 2002 à 43,2% en 2006. Selon les mêmes sources, les services de santé et d'éducation ont été compromis dans le Nord du pays où l'administration publique a été absente pendant un moment et reste bien en dessous des niveaux avant l'éclatement de la crise.
Bon nombre d'enfants dans le Nord ne vont plus à l'école depuis l'éclatement de la crise en 2002, et le redéploiement du personnel scolaire qualifié se situe approximativement à 30%. Au total, plus de 700.000 personnes seraient actuellement déplacées à l'intérieur du pays à cause de la crise. Le Programme de la Banque mondiale a été suspendu en Côte d'Ivoire du fait de l'éclatement de la crise et des arriérés de dettes accumulées par le gouvernement en 2004.
Prévenant que les principales parties en conflit ont du chemin à faire, le directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Côte d'Ivoire, James Bond, espère que le PAPC constituera une contribution majeure à l'identification de leurs efforts de sortie de crise. |