
Le révérend Frank Chikane s'exprimait mardi 17 juillet dernier, un jour après l'inculpation de l'ex-ministre de l'intérieur Adriaan Vlok et son chef de la police pour complot en vue de l'assassiner en 1989.
Pour Frank Chikane, le plus important n'est pas tant que les conspirateurs présumés se retrouvent derrière les barreaux que d'avoir des informations sur le complot.
Chikane qui est maintenant directeur de cabinet de Thabo Mbeki, était à l'époque directeur du conseil des églises sud-africaines. Il a survécu à la tentative d'assassinat, (des sous-vêtements imprégnés d'un poison attaquant le système nerveux avaient été placés dans sa valise alors qu'il voyageait). Par pure coïncidence, il se trouvait lors de son voyage à l'étranger près d'une université médicale où on avait pu détecter les mystérieux symptômes de cet empoisonnement chimique.
Chikane a appelé d'autres membres éminents des services de sécurité de l'époque de l'apartheid à témoigner, mais n'a jamais demandé de poursuites. Réagissant à l'inculpation, il a déclaré : "il est important que nous fermions ce chapitre, pas en oubliant, mais en faisant en sorte que les gens racontent leur histoire et en faisant en sorte que cela ne se produise plus jamais. Beaucoup de familles veulent savoir comment sont morts leurs enfants et beaucoup d'enfants veulent savoir comment sont morts leurs parents.
L'affaire devrait débuter devant la justice le 17 août prochain. La NPA (National Prosecuting Authority) a déclaré qu'un cas comme celui là devait être traité devant une cour de justice. L'année dernière, l'ex-ministre de l'intérieur de l'époque de l'apartheid avait demandé pardon à Chikane, et avait même allé jusqu'à lui laver les pieds en signe de contrition.
Un geste qui ne valait pas solde de tous comptes pour certaines des victimes de l'apartheid qui estimaient qu'au lieu de laver les pieds du révérend, Vlok aurait mieux fait de s'excuser directement envers l'ensemble des victimes. |