
Les autorités kenyanes ont ouvert mardi une réunion de soumissionnaires de deux jours, convoquée dans le but d'identifier un acquéreur susceptible de devenir l'actionnaire principal du géant des télécommunications, la société publique Telkom Kenya, dont les comptes sont au rouge, a-t-on appris de sources officielles.
La Secrétaire aux Investissements, Esther Koimett, a affirmé que le gouvernement souhaite privatiser la compagnie de télécommunications qui jouit d'un monopole sur les services à terre.
“Sept compagnies ont jusqu'ici fait part de leur souhait de se porter acquéreurs des 51 pour cent de Telkom Kenya”, a déclaré Mme Koimett, dans un entretien accordé à la presse en marge de la réunion des soumissionnaires, qui se tient actuellement à Nairobi.
Les sociétés indiennes figurent en bonne place parmi celles qui ont manifesté un intérêt pour l'acquisition de la majorité des parts de la compagnie, détenue par le gouvernement, fournisseur exclusif de services pour la téléphonie fixe, a expliqué la responsable de l'investissement.
Orange France Telecom, PWC Logistics du Koweit, British Telecom, Reliance Communications, Bharti Airtel et Tata Holding, tous basés en Inde, et Vtel Holding (Dubaï) ont manifesté leur volonté d'entrer dans le capital de la société nationale.
Le gouvernement a initié le processus de cession de ses parts un mois après avoir annoncé qu'il avait cassé le quasi-monopole de l'Etat sur les télécommunications par sa participation de 60% dans la compagnie de téléphonie mobile la plus rentable du pays, Safaricom.
Le Kenya entend céder ses parts majoritaires dans Telkom Kenya, à un partenaire stratégique, à l'issue d'une procédure internationale d'appel d'offres qui sera lancée dans les mois à venir, ont encore précisé nos sources.
“Le gouvernement a déjà demandé aux compagnies intéressées par l'acquisition de 51% des parts de Telkom Kenya de se manifester”, indiqué Mme Koimett.
Mme Koimett a révélé qu'une autre partie des actions de la compagnie sera cédée à des Kenyans par le biais d'un placement initial au niveau de la Bourse de Nairobi.
Elle a ensuite expliqué que les propositions techniques seront évaluées entre le 30 octobre et le 6 novembre.
Les autorités révéleront le nom de l'adjudicataire en novembre, à la fin du processus d'évaluation technique.
L'ouverture des plis aura lieu le 8 novembre, date à laquelle l'identité de l'adjudicataire sera annoncée, a indiqué Mme Koimett.
“La cession des actions à un partenaire stratégique constituera la première phase du processus de privatisation de la compagnie de télécommunications. Au cours de la seconde phase, le gouvernement envisage de céder 19 pour cent des parts au public, ce qui ramènera à 30% sa participation au capital de la société parapublique", a noté Mme Koimett.
Mme Koimett a encore expliqué qu'au cours de la même phase, il sera demandé à l'investisseur stratégique de réduire aussi sa participation de 51 à 40 pour cent.
Le Kenya envisage de réduire progressivement la part de l'actionnaire étranger.
Selon un plan provisoire, dont les détails ont été révélés au cours de la réunion, l'actionnariat de Telkom Kenya s'établira en définitive comme il suit : 30% pour le gouvernement, 40% pour un partenaire stratégique et 30% pour le public par l'intermédiaire de la Bourse (NSE).
Mme Koimett a révélé que, pour rendre le géant des télécommunications attractif pour des investisseurs potentiels, le gouvernement a récemment procédé à des changements structurels au sein de l'entreprise.
Elle a, par ailleurs, fait part de l'existence de projets en vue du transfert au trésor kenyan des parts de Telkom dans la Safaricom, un opérateur de téléphonie mobile.
A l'heure actuelle, Telkom est propriétaire de 60 pour cent des actions de la Safaricom, le principal opérateur de téléphonie mobile du Kenya et la société la plus rentable de l'Afrique de l'Est, tandis que Vodafone détient 40 pour cent des parts, par le biais de Vodafone Kenya.
“Cette initiative (cession au Trésor kenyan des parts de Telkom dans la société Safaricom) a pour finalité de libérer Telkom pour lui permettre de devenir un concurrent sérieux sur le marché de la téléphonie mobile”, a déclaré Mme Koimett, ajoutant que les négociations avec Vodafone UK ont été finalisées.
Elle a également fait observer que la main d'œuvre de Telkom sera réduite, pour passer de 17.000 employés au début de l'année 2006, à 3.200 employés environ au moment de la privatisation de la compagnie.
Plus de 9.000 travailleurs ont déjà été renvoyés chez eux, conformément au processus de départs à la retraite mis en œuvre en trois phases. |