
L'Ouganda menace d'intervenir militairement en République Démocratique du Congo (RDC) en cas de poursuite d'attaques des Congolais à l'intérieur de son territoire. Le ministre ougandais de la Sécurité, Amama Mbalazi, aurait averti les autorités congolaises que son pays est prêt à utiliser son droit de poursuite si des attaques contre ses citoyens et leurs biens ne cessaient pas immédiatement, apporte la presse ougandaise reçue lundi en RDC.
Selon la même source citant des responsables ougandais et des habitants, trois personnes auraient été tuées, jeudi 9 août dernier, par une bande d'hommes armés de fusils et de machettes venus de la RDC qui auraient également pillé et violé dans la ville frontalière de Butogota. Des témoins affirment que la bande armée, qui communiquait en Kinyarwanda, a abattu un étudiant, un chauffeur de taxi et un troisième civil.
"Nous ne savons pas qui ils sont mais ils pourraient être des miliciens en rupture de ban qui ont refusé et intégrer les forces armées congolaises, des interahamwe (rebelles hutus rwandais accusés du génocide de 1994 et réfugiés au Congo), ou n'importe qui", a affirmé un témoin.
En 1998, l'Ouganda avait envoyé, rappelle-t-on, des milliers de soldats dans des opérations au delà de ses frontières invoquant son droit de poursuite contre des rebelles basés à l'Est de la RDC. Par la suite, les troupes ougandaises avaient fait cause commune avec l'armée rwandaise et des rebelles de la RDC pour tenter de renverser le régime du président Laurent Désiré Kabila. L'Ouganda a dénoncé ces dernières semaines plusieurs opérations que les hommes armés venus de ce pays auraient menées sur son territoire.
Le 29 juillet 2007, quatre soldats ougandais ont été capturés par l'armée congolaise alors qu'ils patrouillaient sur le lac Albert. Il y a une semaine, un géologue britannique qui travaillait pour une compagnie de prospection canadienne a été tué sur le même lac par des hommes accusés d'être venus de la RDC. |