
Un rescapé de la catastrophe du lac Nyos au Cameroun, a confié, mardi à la presse locale, les conditions misérables dans lesquelles vivent les populations sinistrées réinstallées dans des localités environnantes, ajoutant qu'elles se sentiraient mieux sur leurs terres à Nyos.
Selon Ngong Denis Ngong recasé avec quelques membres de sa famille à Kimbi, les conditions dans lesquelles vivent les populations sinistrées de la catastrophe du lac Nyos sont de plus déplorables. Il explique que les centres de Santé de la localité dans laquelle deux milles d'entre eux avaient été recasés, ne disposent d'aucun équipement médical.
"Là-bas nous mourrons de paludisme, de diarrhée, parce que l'hôpital n'a pas de microscope, de médicaments et même de personnel médical pour les prises en charge", a-t-il indiqué.
Il en est de même des écoles qui n'ont pas d'enseignant, des routes qui sont impraticables, de l'habitat qui est précaire. Pour lui, la situation est d'autant plus grave que le gouvernement a arrêté de leur apporter son soutien depuis plusieurs années et les associations d'entraide qu'ils ont mises sur pied n'arrivent pas toujours à combler leurs besoins urgents.
"Nous sommes impatients de rentrer chez nous parce que beaucoup d'entre nous sont morts et nous n'avons pu les enterrer auprès de nos ancêtres au village comme le veut la coutume, nous préférons mourir de faim et de maladie sur nos terres plutôt qu'ailleurs loin de nos ancêtres" souligne-t-il.
Ngong Denis Ngong, aujourd'hui fonctionnaire exerçant à Bamenda, qui dit avoir perdu 23 membres de sa famille le 21 août 1986 à la suite de la catastrophe du lac Nyos qui avait fait au total 1.746 morts, avait eu la vie sauve parce qu'il se trouvait en vacance chez son oncle à Wum, lors de cette émanation de gaz. |