
Le coach de l'équipe nationale sénégalaise de football, le Franco-Polonais Henri Kasperczak a bien des soucis à se faire, depuis que les prestations en dents de scie des Lions, en quête du niveau des "épopées mondiales de 2002", livrent les méthodes de l'actuel sélectionneur en pâture aux verdicts sans appel du public sportif sénégalais.
Dame Fortune a si bien fait les choses que les pourfendeurs du Franco- Polonais ont fini par trouver de l'eau à leur moulin, servie par l'ancien sélectionneur, Bruno Metsu, auréolé de la glorieuse randonnée de Corée-Japon, qui, en vacances à Dakar, multiplie les interviews aux journaux sénégalais, non sans écorcher au passage ses successeurs, respectivement Guy Stefan et Henri Kasperczak.
"Je crois que le problème du Sénégal, c'est qu'il y a trop de nouveaux (joueurs) en même temps, alors que les anciens ont un rôle à jouer dans la transition… On a mis trop de jeunes ensemble, alors qu'il faut un temps pour tout", reproche Bruno Metsu, dans les colonnes du quotidien "Le Populaire".
Comme pour accorder des circonstances atténuantes à Henri Kasperczak, le nul obtenu, mardi à Londres, par les "Lions de la Téranga" face aux "Black Stars" du Ghana (1-1), en match amical préparatoire, a plutôt eu pour effet de jeter la confusion au sein des parutions de mercredi: "Un nul laborieux qui maintient le suspens et les illusions", écrit "Le Populaire", tandis que le quotidien gouvernemental, "le Soleil", explose de satisfaction: "Un match pas nul du tout !"
Cependant, Bruno Metsu ne manque pas de se faire plaisir, chaque fois que l'occasion lui est donnée de raviver les souvenirs du Mondial 2002, affirmant dans les colonnes du quotidien gouvernemental que l'équipe du Sénégal (du Mondial 2002) "était à l'image de ma personnalité".
Qu'à cela ne tienne, puisque l'échec des Lions face aux Turcs, en quarts de finale du Mondial 2002, mal digéré par le public sportif sénégalais, avait été, à l'époque, attribué en partie à la propension de certains joueurs aux virées nocturnes, avec la bénédiction du sélectionneur.
"Il faut savoir où mettre la discipline. C'est sur le terrain qu'il faut la mettre. Après le terrain, chacun a sa propre personnalité. Moi, je ne pense qu'au travail sur le terrain", confie-t-il au quotidien "le Soleil", comme pour repousser, telle une mèche rebelle, ce manque de rigueur qui ne cesse d'alimenter chacun des rappels de ces moments euphoriques du football sénégalais. |