
Le ministre de l'immigration et de l'identité nationale, Brice Hortefeux, a déclaré mardi être "légèrement en dessous" en tendance, de l'objectif affiché de 25 000 reconduites à la frontière d'étrangers en situation irrégulière.
Hortefeux a appelé ses services à "redoubler d'efforts pour interpeller les personnes en situation irrégulière". Selon le ministre, l'entrée de la Bulgarie et de la Roumanie dans l'Union européenne a compliqué les choses car les roumains et les bulgares représentaient 30 % des cas de reconduite à la frontière.
Les déclarations de Brice Hortefeux ont entrainé des protestations de la part de plusieurs associations comme le réseau Education sans Frontières qui a dénoncé une "attitude de plus en plus répressive de l'Etat à l'encontre des étrangers", repérés au faciès, et a attiré l'attention sur la situation des sans-papiers grevistes de la faim à Lille, qu'un bras de fer oppose à la préfecture depuis plusieurs semaines.
Sos Racisme a de son côté affirmé que "l'obsession du chiffre risquait de favoriser les bavures et les atteintes aux droits des personnes qui pour la plupart vivent sur le sol français depuis des années et sont parents d'enfants né en France". L'association a donné comme exemple le cas d'Ivan, un enfant de quatre ans qui avait fait une chute grave (provoquant un coma) du 4ème étage d'un immeuble où il vivait avec ses parents, qui avaient essayé de fuir alors que la police était venue les chercher chez eux.
De fait, pour atteindre les objectifs fixés par le ministre, les contrôles d'identité se sont multipliés ces dernières semaines, et les interpellations à domicile aussi. On se souvient encore du cas d'une grand-mère centrafricaine, que la police était venue interpeller alors qu'elle prenait son bain, dans l'appartement de sa fille. |