
Six policiers français qui escortaient deux guinéens expulsés de France ont été pris à partie lors de leur arrivée sur place, à Conakry le 16 août dernier.
Selon Paul Le Guennic, secrétaire national du syndicat UNSA Police, cité par l’agence Reuters, les deux guinéens raccompagnés en Guinée se sont rebellés une fois sur place et les six policiers qui les accompagnaient ont été pris à partie par la population. Certains policiers guinéens sont intervenus en faveur de leurs ressortissants : "Ils ont été jusqu’à tabasser les fonctionnaires de chez nous. Tout ça sous le regard d’un de leurs responsables." a dit un des policiers.
Un brigadier français a affirmé avoir été insulté par un policier guinéen en tenue dans le bureau d’un commissaire et a ajouté que devant la situation, lui et ses collègues ont demandé une assistance policière pour les embarquer dans un vol à destination de Casablanca. C’est ainsi que des policiers en tenue leur ont prêté assistance jusqu’à l’avion.
Le ministre de l’immigration Brice Hortefeux a récemment exhorté ses équipes à redoubler d’efforts en matière d’interpellations. Une volonté de faire du chiffre qui ne peut que conduire à des abus regrettables de la part de la police dont certains éléments se comportent sans aucune correction.
Il y a quelques mois, avant l’élection pressentie de Nicolas Sarkozy, quelques policiers raccompagnant des ressortissants camerounais expulsés s’étaient illustrés lors du vol retour. En civil (les passagers ne savaient pas qu’ils étaient policiers), ces derniers s’exprimaient de façon provocante ("quand est ce qu’on se casse de ce pays de merde") et bruyante dans l’avion.
Une passagère qui eut l’outrecuidance de leur demander de respecter la tranquillité des autres eut la surprise de se voir contrôlée à l’arrivée à Paris (ces policiers avaient prévenus leurs collègues à l’arrivée de l’avion). Devant de tels comportements, irrespectueux, voire insultants, personne ne s’étonnera qu’il arrive parfois que localement, les policiers "accompagnateurs" d’expulsés soient mal accueillis. |