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Le professeur Theophile Obenga
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grioo.com |
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Dans un nouveau livre paru fin juillet, intitulé "Appel à la Jeunesse Africaine : Contrat Social Africain pour le 21 ème siècle", le professeur Théophile Obenga choisit de s’adresser directement à la jeunesse du continent.
Il y traite de thématiques actuelles et importantes pour l’Afrique comme l’enjeu de l’immigration, la renaissance africaine, la constitution d’un Etat fédéral, le patriotisme et la corruption, la francophonie et le commonwealth...
N’ayant rien perdu de sa verve pamphlétaire, ce qui ravira les fans d’un de ses anciens livres, "le sens de la lutte contre l’afrocentrisme eurocentriste", Theophile Obenga consacre un chapitre à "l’occident, obstacle majeur du développement de l’Afrique". Il critique ainsi également la banque mondiale et le FMI, "satellites de l’occident en Afrique".
L’attitude des présidents africains le désole profondément : "L’étonnant, c’est que la politique des présidents-à-vie, quoique élus au suffrage universel, démocratiquement, ne s’étonne de rien. Notre vie collective, publique, est vécue normalement, passivement, sans éveil critique, sans étonnement, sans questionnement (ce serait "subversif", et les capitaux étrangers n’aiment pas le bruit sic !). L’Afrique paralyse sa propre jeunesse dans la non-pensée. C’est notre héritage culturel, ce genre de leadership, rassure t-on."
Pour le professeur Obenga, l’Afrique est essentiellement considéré comme un réservoir de matière première : "L’occident ne perçoit jamais l’Afrique que comme un simple réservoir de matières premières stratégiques (...) Aucun amour de l’occident pour l’Afrique. Aucun. C’est encore le moindre mal. Mais le non-amour des africains pour l’Afrique frôle la folie criminelle. On ne peut pas se battre pour le développement d’une Afrique que l’on n’aime que du bout des lèvres. Des multimilliardaires politiciens africains ont sombré dans la non-reconnaissance africaine : c’est une leçon".
Dans sa conclusion, Théophile Obenga exhorte à sortir du découragement, et à ne pas se laisser impressionner par les qualificatifs appliqués à l’Afrique, trop souvent négatifs selon lui. Pour lui, la jeunesse africaine doit établir ses propres schémas de pensée :
"L’Afrique n’a que trop subi le descriptif des autres : "l’Afrique Noire est mal partie", "l’Année de l’Afrique" (qu’une pauvre année !), "l’Afrique des colonels", "l’Afrique fantôme", "l’Afrique ambiguë", "l’Afrique des tribus", "l’Afrique bloquée", "l’Afrique marginalisée", "l’Afrique pauvre, très pauvre, très endettée dans le sous-développement durable"... |
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C’est le découragement, source de pessimisme, que l’on veut théoriser pour mieux paralyser l’Afrique et, de la sorte, la piller systématiquement, sans le moindre scrupule. Parfois, souvent, avec des complicités politiques africaines.
Il y a un déficit théorique à combler. La jeunesse africaine, rurale, urbaine, intellectuelle, politique, artistique…doit produire ses propres paramètres et paradigmes : sur l’Afrique, ses nombreux problèmes d’éducation, d’emploi, de santé, d’économie, de solidarité, de législation, de coopération continentale, de nucléaire africain, d’ouverture mondiale, de science, de technologie, d’environnement (...)
Quelles sont les idées des Africains, de façon originale et profonde, sur toutes ces immenses problématiques contemporaines qui engagent déjà le futur de l’humanité ? (...) Consommer les efforts réflexifs des autres, être pillé par les stratégies politiques et économiques des autres, jouer et chanter en marge de l’essentiel de "la Marche du Monde" : est-ce véritablement vivre en assumant sa part de responsabilité humaine ?
Un regret tout de même : le professeur Obenga se livre parfois à des assertions qui laissent perplexe quand elles ne sont pas étayées par des arguments : Il écrit ainsi que le SIDA est une "invention de l’occident", sans toutefois donner d’arguments. Par ailleurs, si le livre ravira les amateurs de pamphlets, il laissera sur sa faim ceux qui recherchent un livre de fond, tel qu’un intellectuel du calibre de Théophile Obenga pourrait l’écrire. Reste que le livre est accessible à tous les publics, et en particulier celui auquel il est destiné, ce qui est finalement l'essentiel.
"Appel à la jeunesse africaine", éditions Ccinia communication |
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