
Yves Marguerat, chercheur reconnu, a finalement été condamné dans la nuit de mercredi à jeudi à 12 ans de réclusion criminelle pour viols sur deux mineurs à Lomé au Togo, au début des années 90. L'accusation avait initialement requis 15 ans de prison contre lui.
Marguerat agissait sous couvert d'activités humanitaires, et a reconnu s'être adonné à des attouchements sexuels sur des enfants de rue qu'il hébergeait chez lui. Lors de l'enquête, il avait reconnu des attouchements et des viols avant de revenir sur ses déclarations, reconnaissant seulement les attouchements.
Au cours du procès, il a reitéré la seconde version, en reconnaissant des fellations et des caresses, qui sont juridiquement assimilables à des viols.
Marguerat avait soutenu en 2005 qu'un enfant qui acceptait des relations sexuelles parcequ'il avait faim "n'était pas un enfant violé", et ajouté qu'il n'avait jamais conditionné son action à des faveurs sexuelles.
Mais les deux garçons qui l'ont accusé, ainsi que plusieurs témoins ont parlé d'un système de faveurs sexuelles quotidiennes, mis en place contre de l'argent. L'agrégé de géographie et spécialiste du développement urbain avait recueilli plus d'une centaine de garçons (et aucune fille car elles subvenaient selon lui à leurs besoins par la prostitution).
Yves Marguerat est incarcéré depuis février 2005 et avait fondé en 1982 le "Comité de soutien aux enfants de Lomé", pour lequel il avait reçu d'importantes subventions. Il s'était installé à Lomé à la fin des années 60 et a passé plus d'une quinzaine d'années consécutives au Togo.
L'avocat des victimes avait parlé de "silence des autorités françaises et de couverture des autorités togolaises" sur les activités de Yves Marguerat pendant sa période d'expatriation à Lomé. |