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Souleymane Bachir Diagne
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radiofrance.fr |
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Le philosophe sénégalais, Souleymane Bachir Diagne, a exprimé, samedi à Paris, son indignation après l'adoption, par la France, d'un texte instaurant des tests ADN pour les étrangers candidats au regroupement familial.
"Le recours au test ADN est une biologisation de la famille humaine qui sent le souffre", a déclaré M. Bachir Diagne, professeur à l'Université de Columbia, aux Etats-Unis, lors d'un entretien accordé à la PANA.
"On ne peut réduire le rapport de filiation à la biologie. Ce rapport peut être fondé sur la reconnaissance, sur l'adoption. On profite de la fragilité des populations migrantes pour leur imposer ce qu'on ne peut pas proposer aux Français", s'est emporté le philosophe sénégalais.
Il a, par ailleurs, qualifié de "prétexte" les cas de fraudes allégués par les autorités français pour justifier le recours au test ADN pour le regroupement familial. "Je ne suis pas convaincu par les fraudes dont on parle pour justifier une mesure qui particularise une catégorie de population. C'est un prétexte pour avoir recours à des procédures biologiques. Je suis heurté", a dit le professeur Bachir Diagne.
Adoptée dans la nuit de mercredi à jeudi, la nouvelle loi sur l'immigration autorise le recours au test ADN par dérogation aux dispositions de l'article 16-11 du code civile français.
Le texte controversé stipule que "le demandeur d'un visa pour un séjour d'une durée supérieure à trois mois, ou son représentant légal, ressortissant d'un pays dans lequel l'état civil présente des carences peut, en cas d'inexistence de l'état civil, ou lorsqu'il a été informé par les agents diplomatiques ou consulaires de l'existence d'un doute sérieux sur l'authenticité de celui-ci, solliciter son identification par ses empreintes génétiques afin d'apporter un élément de preuve d'une filiation déclarée avec au moins d'un des deux parents".
La loi précise par ailleurs que "l'examen des empreintes génétiques est réalisé aux frais du demandeur. Si le visa est accordé, les frais exposé pour cet examen lui sont remboursés par l'Etat".
Intervenant à la télévision nationale jeudi soir, le président français, Nicolas Sarkozy, a défendu le texte, qui suscite des réticences dans son propre camp, estimant que "dix autres pays européens ont déjà recours au test ADN". "Je ne suis nullement choqué par les tests ADN", a-t-il déclaré. |