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La diversité recouvre un large spectre de situations qui vont de la couleur de la peau aux problématiques territoriales en passant par celles des classes sociales. Dans ce papier, la diversité porte sur les Français d’origine africaine et sur les noirs en général qui sont confrontés aux questions de mobilisation des ressources dans le système éducatif français.
Si la plupart des noirs africains ou autres sont diplômés, encore qu’il faille établir des statistiques précises dans ce domaine en fonction des cursus, des diplômes, des trajectoires et des emplois occupés, force est de constater que le système éducatif actuel est méconnu de façon stratégique par les noirs, soit par manque d’intérêt, soit par absence d’informations.
L’existence des CIO dans les lycées ou à la facultés permet une information générale pour tous, mais les CIO deviennent très vite incompétents dès lors qu’il faut individualiser la connaissance en terme d’orientation, le choix des matières, le projet professionnel. La plupart des Africains arrivés des années 60 à 90 ont souvent été boursiers et ont fait des études universitaires avec un objectif affiché de retour. Les cursus utilisés ont été globalement les sciences humaines et sociales, la littérature, un peu la médecine, les carrières techniques et scientifiques ont été souvent méconnues.
Or, le monde a changé. Sur le marché éducatif, d’autres catégories de populations noires sont apparues, souvent des enfants dont les parents sont venus en France pour faire des études et qui ont fait du retour un non-retour et d’autres enfants dont les parents faiblement instruits sont venus en France pour des raisons économiques ont contribué à accroître la demande globale d’éducation pour cette catégorie de la population issue de la diversité. |
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En réponse en terme d’offre éducative, les pouvoirs publics ont créé pour ces territoires défavorisés et ces populations des zones d’éducation prioritaire (ZEP dans les années 80) dont les réponses en terme d’efficacité ne sont pas à la hauteur des attentes de ces populations qui en matière éducative sont orientées vers des filières courtes professionnelles dont on dit qu’elles leur permettent de trouver un emploi, ce qui est vrai dans certains cas, mais faux en général compte tenu du taux élevé des chômeurs diplômés dans ces catégories de population.
Un diagnostic rapide qui mêle à la fois les visions politiques, stratégiques et culturelles de ces populations dans la mobilisation des ressources éducatives montre que ces populations ne connaissent pas le système éducatif français qui est articulé autour des cibles d’excellence (grandes écoles, Sciences Po, Normale sup, Polytechnique, Centrale Paris et Province, ENA ; grandes écoles d’ingénieur ; grandes écoles commerciales HEC, ESSEC, Sup de Co Paris et province) ainsi que les grandes universités. D’où vient cette méconnaissance ? |
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©
http://www.aacrc.uc.edu |
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Pour les enfants africains de parents diplômés, l’univers intellectuel des parents s’est limité à l’université. Pour les enfants africains de parents moins diplômés, les CIO sont les seules planches de salut, or les CIO proposent une offre globale en terme d’orientation. Ici les associations s’occupant de la diversité devraient jouer un rôle d’information en amont. Malheureusement l’orientation des CIO se fait tardivement au lycée, alors que l’univers du collège doit être la cible.
La République met à la disposition de tous ses enfants le système de bourse et d’aide aux concours, or trop souvent les enfants des populations africaines par méconnaissance du système éducatif ne s’intéressent qu’aux allocations boursières non pour préparer des concours mais pour vivre. Certes, il existe pour certaines de ces populations, une détresse sociale et économique réelle qu’il ne faut pas sous-estimer. Nous sommes là au cœur du lien entre éducation, économie, formation et famille.
Voici ce que nous proposons en terme de solutions sans la prétention d’avoir épuisé le diagnostic sur la méconnaissance du système éducatif. Les solutions non plus ne sont pas exhaustives.
1. L’orientation concernant les populations noires en général et africaines en particulier peut emprunter un circuit complémentaire du circuit officiel qui est celui des offres associatives (ce que DEDIP va faire) en matière d’orientation supérieure, générale et technique.
2. Sciences Po Paris a initié le recrutement d’élèves méritants appartenant aux catégories de la diversité vivant dans les quartiers défavorisés et souvent discriminés à cause de leur patronyme. Il faut que les associations comme Africagora soient leaderships dans la bataille pour l’ouverture des populations des quartiers défavorisés à d’autres grandes écoles. Il faut créer à l’intérieur des universités françaises des réseaux d’étudiants africains capables d’aider d’autres élèves au collège et au lycée dans la connaissance structurelle de l’Université. Il faut dépasser le simple tutorat. |

3. Il faut encourager les étudiants à passer les concours de la République, CAPES et Agrégation, fonctions territoriales, en effet souvent membre du jury du CAPES d’économie, je suis souvent étonné de l’absence qu’il y a de population de la diversité en général, noires et africaines en particulier même quand elles ont la nationalité française.
4. Il n’y a pas à demander des quotas de profs issus de la diversité comme le demandes certaines fédérations d’associations pour les postes de magistrats, de hauts fonctionnaires, d’ambassadeurs ou la haute hiérarchie militaire. Il faut encourager nos enfants à investir ces champs de concours et de compétition en les désinhibant et en montrant que tout est ouvert et possible pour eux en tant que français. Pour les autres qui ne sont pas français, les encourager à demander la nationalité s’ils veulent rester en France pour réduire au moins sur le plan juridique une partie des obstacles.
En conclusion, d’autres solutions existent, elles seront intégrées à la fin de mon exposé de façon rapide.
Lucien Pambou
Sciences Po Paris
Professeur d’économie et de sciences politiques
Président de l’association DEDIP Développement, Diversité, Partage ( www.dedip.org )
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