
Le premier symposium international dénommé "Oser inventer l'avenir" tenu du 11 au 14 octobre à Ouagadougou, dans le cadre de la commémoration du 20ème anniversaire de l'assassinat du président Thomas Sankara, a confié la définition d'un contenu commun de l'idéal "sankariste" à un comité international de rédaction qui verra le jour prochainement.
Ce comité international de rédaction regroupera outre des leaders de la société civile au Burkina Faso, des responsables de partis politiques et des personnes ressources d'Afrique, d'Europe et d'Amérique. Le symposium a également recommandé l'élaboration d'un code éthique sankariste, dans le but d'établir des points de repères de comportements que devraient avoir les partisans de l'idéal prôné par le défunt révolutionnaire.
Cette rencontre, qui prend fin la veille de la commémoration de la disparition du président Sankara, décédé le 15 octobre 1987, a désigné la "Francafrique" comme étant le principal "auteur et commanditaire" de l'assassinat du père de la révolution burkinabé. Fustigeant les relations "nébuleuses" de la France avec l'Afrique, les participants au symposium de Ouagadougou ont nommément indexé l'ancien secrétaire d'Etat français aux Affaires africaines, Guy Penne, d'être le cerveau de l'assassinat du président Sankara.
Selon leurs dires, M. Penne était persona non grata pendant la révolution au Burkina Faso et ses "manœuvres dès mai 1983 visaient l'arrestation du capitaine Thomas Sankara". Ils ont également accusé certains pays du continent qui auraient comploté pour la réussite de l'événement du 15 octobre.
A cet effet, le symposium a exigé l'ouverture des archives françaises, togolaises, ivoiriennes et libyennes, afin que toute la lumière soit faite sur la mort de l'ancien président burkinabé. C'est la première fois, rappelle-t-on, que les "sankaristes" impliquent officiellement la France et d'autres pays africains dans le coup d'Etat qui a coûté la vie au capitaine Thomas Sankara.
Les activités commémoratives des 20 ans de la disparition de Thomas Sankara se poursuivent dans la soirée de dimanche à Ouagadougou, avec l'arrivée dans la capitale burkinabé de la veuve Mariam Sankara, dès 23 heures, et d'une caravane internationale. Il est également prévu lundi dans la matinée, une procession en direction de la tombe du défunt capitaine président. |