
Des résidents de Cité Soleil, le plus grand bidonville d'Haïti ont critiqué les autorités gouvernementales pour les avoir abandonné, et ont accusé les troupes des nations unies et le gouvernement d'avoir été incapables de les protéger.
Les manifestants ont bloqué des routes et brûlé des pneus dans les alentours de Cité Soleil exigeant que le gouvernement nettoie le bidonville après le passage de l'ouragan qui a fait 62 morts et 16 disparus selon le dernier bilan paru ce mercredi. L'eau était montée jusqu'à 1,50m dans la zone, et le ministre de l'intérieur s'était rendu sur place début novembre.
Les personnes évacuées du bidonville avaient passé quatre jours dans une école sous protection des troupes des Nations-Unies, qui ont arrêté la protection le vendredi 2 novembre. Des bandits ont attaqué les personnes évacuées et les ont volé dans la nuit.
Selon des porte-paroles des Nations-Unies, l'abri avait été remis aux autorités haïtiennes qui devaient prendre le relais et assurer la protection des personnes qui s'y trouvaient, mais la protection gouvernementale n'est jamais arrivée. Les évacués se sont retrouvés dans l'école sans électricité et ont été attaqués par des bandits qui se sont rendus dans les salles de classe où ils avaient été abrités.
Les 7000 soldats de l'ONU sont arrivés en Haïti en 2004 pour stabiliser le pays et lutter contre les gangs, mais après le passage de la tempête tropicale Noël, ils ont été appelés à la rescousse pour aider les populations désemparées, leur fournissant des couvertures et des vivres, lesquels ont commencé à diminuer, ce qui a entraîné des plaintes de la part des évacués et des soldats de l'ONU.
Lundi, la colère était dirigée contre la municipalité de Cité Soleil. Les officiels étaient en effet accusés d'empocher l'aide pour leur propre compte et d'ignorer les zones les plus durement touchées par les flots. Un groupe de personnes a même qualifié le maire de "menteur".
Un prêtre dont l'église abrite plus de 400 personnes depuis mardi, a déclaré que dans l'état où se trouvait le pays, le gouvernement ne pouvait rien faire. "Nous demandons à toutes les organisations internationales de nous donner ce qu'elles peuvent" a t-il ajouté. |