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Fidèle Moungar
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jepondi.com |
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L'ancien Premier ministre tchadien, Fidèle Moungar, s'est déclaré indigné par la volonté de la France de vouloir juger ses ressortissants sur son sol au lieu du territoire tchadien où ils sont détenus dans le cadre de la tentative d'enlèvement d'enfants, dite affaire de "l'Arche de Zoé".
"J'exprime mon indignation. Le Tchad est un pays souverain mais il souffre d'une forme de tutorat, de paternalisme et de complexe de supériorité de la part de la France. Je ne peux pas comprendre le comportement du chef de l'Etat français dans cette affaire. Je suis scandalisé", a déclaré l'ancien Premier ministre tchadien dans un entretien accordé à la PANA.
Le ton est monté d'un cran entre N'Djamena et Paris, après la déclaration, mardi, du président Sarkozy qu'il irait "chercher tous ceux qui restent, quoi qu'ils aient fait", au Tchad, où sont incarcérés pour "enlèvements de mineurs" six Français de l'association "Arche de Zoé".
"Il faut que les détenus soient jugés sur place en bénéficiant de tous leurs droits. Il faut clarifier les choses puis prendre des décisions en toute souveraineté. C'est une occasion pour que la Justice tchadienne prouve sa maturité, pour que les magistrats tchadiens prouvent de quoi ils sont capables", a martelé Fidèle Moungar, qui a dirigé le gouvernement tchadien d'avril à novembre 1993.
Le 25 octobre dernier, 16 Français et Espagnols et des membres de l'association "Arche de Zoé" ont été arrêtés par les autorités tchadiennes à Abéché, dans l'est du Tchad, puis transférés dans la capitale N'Djaména, alors qu'ils s'apprêtaient à affréter un avion pour transporter en France, 103 enfants présentés comme des orphelins du Darfour.
Dimanche, après une visite éclair du président français, trois journalistes français et quatre hôtesses de l'air espagnoles ont été libérés et ramenés en France et en Espagne dans l'avion du chef de l'Etat français, qui avait par ailleurs, lors de son séjour à N'Djamena, "souhaité", que les Français inculpés puissent être jugés en France.
"La France invoque l'accord de 1976 quand ça l'arrange. On ne peut pas invoquer les accords seulement quand ça nous arrange. Mais pourquoi cet accord n'est pas valable dans l'autre sens. Des Tchadiens ont vécu la double peine en France, certains sont même morts dans les prisons françaises", a indiqué Fidèle Moungar.
Pour l'ancien chef du gouvernement tchadien, la souveraineté du Tchad a déjà été bafouée dans la manière dont les journalistes ont été libérés.
"Je pensais Idriss Déby plus fier, un peu plus attaché aux formes. Nous payons le prix de l'instabilité de notre pays. C'était une occasion à saisir pour faire une concertation générale, mais Déby s'est empressé de profiter de l'affaire", a déploré M. Moungar.
Il dit toutefois soutenir la position du gouvernement tchadien qui a élevé le ton en réponse aux déclarations du président français. "Je trouve que c'est une colère qui est légitime", a-t-il souligné. |