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En quelques mois trois banques nigérianes ont mobilisé à la London Stock Exchange, LSE, la bourse des valeurs de Londres, un milliard trois cent millions de dollars (1,3).
Cette levée de fonds sur la place de Londres par des compagnies privées du Nigeria est sans précédent. Ces trois banques sont: Guaranty Trust Bank, Access Bank et United Bank for Africa. Ce qui démontre, une fois de plus, la capacité exceptionnelle de Londres, deuxième place financière mondiale après Wall Street, à mobiliser des capitaux internationaux. Il y a encore quelques années, l’opération eût été impensable à cause de la mauvaise presse, très souvent justifiée, qu’avait le système bancaire nigérian, gangrené par la corruption, les détournements crapuleux, et les "hold-up à la western", digne d’un autre siècle. Il y a donc eu comme une réévaluation par la City de Londres de la santé du secteur bancaire du Nigeria, qui a permis ce retour des banques de Lagos au cœur de la City.
Mieux ! Au mois de juin dernier, les dix plus importantes banques du pays cotées à la bourse de Lagos ont eu droit au LSE, à une journée spéciale consacrée au marché financier du Nigeria. Les responsables du NSE, le Nigeria Stock Exchange, et les patrons des banques ont fait des présentations devant un parterre de directeurs exécutifs, experts et autres spécialistes de la City, de leurs bilans, performances, et perspectives d’évolution. |
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Confiance accrue |

L’objectif serait pour les Britanniques d’avoir d’ici fin 2007, encore plus de banques et de compagnies du Nigeria cotées à Londres. Pour le Nigeria l’objectif serait également d’attirer plus d’investisseurs occidentaux. La directrice du NSE Mme Ndi Okereke-Onyiuke a déclaré à cette occasion que tout cela démontre que la confiance de la communauté financière internationale s’accroît de plus en plus rapport au Nigeria. Et pour couronner cette entrée en force des banques nigérianes sur cette deuxième place financière mondiale, signalons que deux banques ont ouvert leurs représentations cette année dans la capitale britannique : GTB Guarantee Trust Bank et Zénith Bank.
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L'objectif pour les Britanniques serait d'avoir d'ici fin 2007 encore plus de banques et compagnies du Nigeria cotées à Londres |
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C A Bambara |
Les bonnes performances financières de ces deux banques leur ont donné plus d’assurance pour se mesurer aux autres sur les places financières internationales. Prenant la parole à l’ouverture de la succursale de Zénith Bank à Londres en Avril le gouverneur de la Banque Centrale du Nigeria, M. Chukwuma Soludo a déclaré que cette banque sera très bientôt au zénith du système bancaire au Nigeria et sans doute très bientôt à Londres.
Mr Soludo a également déclaré à cette occasion que le système bancaire du Nigeria connaissait le développement le plus rapide en Afrique.
Une autre banque du pays le plus peuplé d’Afrique, a elle aussi pris ses marques au pays de "Shakespeare". Il s’agit de la United Bank of Africa qui a organisé pendant plusieurs semaines une exposition itinérante à travers Londres et ses environs. L’ambition de cette banque qui se veut la première du Nigeria est de devenir un modèle en Afrique et de dominer le marché financier du continent dans les prochaines années selon son directeur exécutif Chika Mordi. En ouvrant son agence à Londres, la banque vise également à mobiliser une bonne partie des cinq milliards de dollars envoyés chaque année par les émigrés nigérians dans leurs pays. |
Les raisons du renouveau bancaire nigérian |

Plusieurs raisons expliquent ce que l’ont peut considérer comme une « audace » des banques nigérianes. Tout d’abord, la volonté politique affichée par l’Etat pour lutter farouchement contre la corruption à tous les niveaux. La Commission des crimes économiques et financiers est au cœur de cette lutte contre la corruption. Les mauvaises pratiques bancaires ont été visées et corrigées. Et des amendes très sévères ont été prévues pour les infractions au code bancaire. En réponse, le système bancaire a été complètement transformé pour s’adapter à cette réalité, et la confiance économique est revenue en force à Lagos, capitale économique du pays.
Cette bonne gouvernance se poursuit avec encore plus de vigueur sous l’actuel président Umaru Yar’Adua. Résultat, le commerce et les affaires entre le Nigeria et le Royaume-Uni sont comme dopés par cette nouvelle dynamique. Conséquence, au cours de cet été 2007 une autre banque nigériane vient de s’installer à Londres la First Bank of Nigeria. De plus, l’Afrique détient 10% des réserves connues de pétrole du monde et une très grande partie de ce pétrole se trouve dans le golfe de Guinée. Et l’on sait justement que le Nigeria premier producteur africain a une place de choix dans le dispositif d’approvisionnement américain. Le think tank américain, The National Intelligence Council affirmait que le golfe de Guinée allait d’ici 2020 fournir 20 à 25% du pétrole américain. |

Il y a aussi le fait que la Banque Centrale du Nigeria a favorisé la consolidation du secteur bancaire du pays. La centaine de banques qui existaient ont été incitées à se regrouper pour former 25 grands groupes. Tout cela a engendré une réduction de la dette extérieure du pays dont une partie a été remise par les institutions financières internationales. De 35 milliards de dollars, cette dette n’est plus aujourd’hui que de trois milliards. Et le taux de croissance de l’économie est relativement bon, à 7,5% malgré les rapts d’étrangers sur les plateformes pétrolières, et l’insécurité persistante dans le Delta du Niger. |
Renversement de tendance… |

Pour Mabouba Diagne, vice-président du Crédit Suisse à Londres, qui suit l’évolution de ce marché, le Nigeria, et de façon plus générale les autres pays africains, pourraient attirer plus d’investisseurs étrangers en observant ces pratiques de bonne gouvernance. Car disposant des matières premières minières et agricoles, s’il y a la paix, la stabilité et un climat favorable aux affaires, ce sont les investisseurs internationaux qui viendront proposer leurs services à l’Afrique, et non les Africains qui iront rechercher ces investisseurs.
Charles A. Bambara
www.lesafriques.com
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Chika Mordi de la banque UBA lors d'une conférence à Londres |

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