
Le Nigeria a annulé mercredi la soumission de la firme d'ingénierie allemande Siemens à un contrat énergétique de 128,4 millions de nairas (environ 1 million de dollars US) et a interdit au groupe de soumissionner pour un autre contrat dans le pays, jusqu'à la conclusion des investigations en cours sur le scandale de corruption d'officiels nigérians impliquant un montant de 10 millions d'euros.
La décision a été prise par le Conseil exécutif fédéral (FEC) lors de sa réunion qui a lieu toutes les deux semaines à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria. Le président du Nigeria, Umaru Yar'Adua, avait ordonné à toutes les agences de sécurité compétentes d'enquêter sur le scandale de corruption qui impliquerait de hauts responsables du gouvernement nigérian, dont quatre anciens ministres des Télécommunications.
Le porte-parole de la présidence, Olusegun Adeniyi, a dit dans une récente déclaration qu'il n'y aurait pas de "vaches sacrées" ni de "tentatives visant à étouffer l'affaire" pour "quiconque reconnu coupable de violation de la loi". Ce scandale a dominé la presse locale et provoqué des débats sur la corruption à l'échelle internationale, rappelle-t-on.
Le parti d'opposition Action Congress (AC) a, pour sa part, décrit ce scandale comme une "honte nationale", particulièrement parce qu'elle survient après un autre scandale similaire dans lequel certains membres du gouvernement nigérian et des officiels du parti au pouvoir auraient reçu 6 millions de dollars de pots-de-vin de la firme de services pétroliers Wilbros, en échange d'un contrat gazier juteux.
La compagnie a récemment écrit au président Yar'Adua pour lui expliquer le contexte de ce scandale et demander une audience pour s'entretenir avec lui de l'affaire. |