
Le chanteur de reggae ivoirien, Tiken Jah Fakoly, a été déclaré persona non grata au Sénégal, suite à des déclarations jugées "fracassantes, insolentes et discourtoises" qu'il a tenues sur la situation politique au Sénégal, à la suite d'un concert qu'il a effectué dans la capitale sénégalaise a t-on appris de source officielle jeudi.
Selon l'Agence de Presse Sénégalaise (APS), "Le ministre de l'Intérieur a pris un arrêté d'interdiction d'entrée et de sortie contre l'artiste ivoirien. A partir d'aujourd'hui Tiken Jah Fakoly est déclaré persona non grata au Sénégal". Selon le ministre sénégalais de l'Intérieur, les déclarations de Tiken Jah Fakoly sont "fracassantes, insolentes et discourtoises". Tiken Jah Fakoly était présent au Sénégal et donnait mercredi, un concert à Dakar, dans le cadre du Festival "Hip Hop Awards". En marge du concert, il a demandé au président Abdoulaye Wade de "quitter le pouvoir s'il aime le Sénégal".
La star ivoirienne a ajouté :"Laissez votre fils (Karim Wade) à la maison si vous ne voulez pas qu'il soit auditionné par l'Assemblée nationale". L'artiste faisait allusion à la polémique née de la décision de la Commission des infrastructures d'entendre les responsables de l'Agence nationale de l'Organisation de la Conférence islamique (ANOCI) présidée par Karim Wade. Une décision qui a mis Abdoulaye Wade en colère, et qui a placé Macky Sall, ancien premier ministre, actuel président de l'assemblée nationale, et responsable de la convocation de Karim Wade, dans le collimateur du président sénégalais.
Par ailleurs, le musicien a ajouté que le Sénégal était "en danger" au même titre que la Côte d'Ivoire l'était avant de connaître la guerre entre 2002 et 2007 : "A mon avis le Sénégal est en danger, a-t-il déclaré. Comme les Sénégalais, les Ivoiriens aussi se disaient qu'ils étaient des frères et des sœurs, mais on a vu comment les choses se sont passées. Il faut donc faire attention parce qu'on est toujours surpris quand les choses tournent mal."
Le ministère de l'intérieur sénégalais continue de s'illustrer par son excès de zèle. Il y a quelques semaines, on se rappelle que M El Malick Seck, administrateur du site sénégalais rewmi.com avait été détenu provisoirement parceque les internautes s'étaient montré "trop critiques" vis-à-vis de l'achat d'une limousine présidentielle. Des directeurs de presse avaient également été arrêtés, avant d'être finalement libérés. Ainsi va la "démocratie" sénégalaise. |