
Le ministre de l'immigration et de l'identité nationale Brice Hortefeux a déclaré dans un entretien au journal "Le Parisien" dimanche 16 décembre que 21 000 mesures "d'éloignement" avaient été effectuées fin novembre (l'objectif étant de 25 000 fin décembre NDLR).
Le ministre préfère utiliser le terme "d'éloignement", un euphémisme pour désigner les expulsions qui ne constituent pas selon lui "l'alpha et l'oméga de sa politique, mais un simple indicateur parmi d'autres".
Selon Brice Hortefeux, l'objectif chiffré en termes d'expulsion est là pour rappeler que tout étranger en situation irrégulière en France a vocation à être reconduit dans son pays d'origine, sauf situations particulières qui sont "examinées avec un souci de justice et d'humanisme". Brice Hortefeux précise également qu'en 2006 à la même période, le chiffre était de 21 500 expulsions sachant que le statut des roumains et des bulgares a changé depuis pour cause d'entrée dans l'Union Européenne, et que l'année 2007 a connu les présidentielles et les législatives.
Revenant sur la politique "d'immigration choisie" définie par Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux déclare que c'est une politique qui doit tenir compte des intérêts du pays d'accueil (la France) et des pays d'origines. Il affirme également avoir négocié et signé des accords avec le Gabon, le Congo et le Bénin, tandis que d'autres accords seraient prévus pour l'année 2008.
Selon le ministre français, des questions comme celles de l'immigration clandestine, de l'immigration légale (concernant les salariés et les étudiants), ou le co-développement sont abordées dans ces accords.
Dans la pratique cependant, les objectifs d'expulsions conduisent sur le terrain à un excès de zèle de la part de la police qui veut atteindre les objectifs fixés par le ministre. Les critères de délivrance de la carte de séjour "compétences et talent", annoncée à grand renfort de publicité, ne sont toujours pas clairs, tandis que les étudiants étrangers sont toujours mal reçus dans la plupart des préfectures.
Les tracasseries administratives sont telles que nombre d'entre eux gardent un mauvais souvenir de leurs études en France, ou une rancune tenace à l'égard du pays des droits de l'homme. |