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Considéré comme l'un des plus grands écrivains du continent africain, l'Ivoirien Ahmadou Kourouma est décédé jeudi matin à l'âge de 76 ans. Son décès a été communiqué par sa maison d'édition, Le Seuil.
Depuis la publication de son premier livre, "Le Soleil des
indépendances", en 1970, jusqu'à "Allah n'est pas obligé", il a marqué la maison et tous ses lecteurs par la richesse de sa personnalité, son courage et son exceptionnel talent", ont indiqué, jeudi, les éditions du Seuil, qui le publiaient et qui ont annoncé sa mort. Venu tardivement à la littérature, ce mathématicien de formation, au physique imposant, a publié, à 43 ans et en France, son premier roman, "Le Soleil des indépendances".
Né en 1927 près de Boundiali, au nord de la Côte
d'Ivoire, Ahmadou Kourouma a fait ses études à Bamako, au Mali. Il sert dans l'armée française de 1950 à 1954, pendant la guerre d'Indochine, avant de poursuivre des études de mathématiques à Paris et à Lyon où il devient statisticien pour les assurances. C'est à Lyon, qui deviendra sa seconde patrie qu'il rencontre une jeune lyonnaise qui deviendra son épouse. Il retourne dans son pays après l'indépendance, en 1960, avec son épouse française.
Considéré comme un opposant au régime d'Houphouët Boigny, il vivra 5 années d'exil en Algérie de 1964 à 1969. Puis demeurera de nouveau à l'étranger (Cameroun de 1974 à 1984 et Togo de 1984 à 1994) où Houphouët Boigny l'avait nommé pour le tenir à distance (il était directeur de l'institut national des assurances de Yaoundé). Entretemps il avait commencé une carrière d'écrivain. |
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Parmi ses ouvrages les plus célèbres, "Le Soleil des Independances" paru en 1970 où il critiquait les nouveaux détenteurs de pouvoir africains d'après les indépendances qui avaient remplacé les colons blancs. A une époque où les écrivains africains critiquaient plutôt l'esclavage et le colonialisme, Kourouma était déjà en rupture. Ses deux autres ouvrages les plus connus sont "Allah n'est pas obligé" paru en 2000 et qui obtint le prix Renaudot (il y raconte l'odyssée d'un enfant soldat, Birahima, englué dans les guerres civile de la Sierra Léone et du Liberia). "En attendant le vote des bêtes sauvages" (1998)était une féroce satire des chefs des juntes militaires africaines, et largement inspiré du parcours du chef de l'Etat togolais, le général Gnassingbe Eyadema. Le titre de cet ouvrage consacré à la critique du processus de démocratisation en Afrique est inspiré d'une remarque que lui fit un cuisinier alors qu'il résidait au Togo : "Si les hommes refusaient de voter pour Eyadema, les bêtes sortiraient de la brousse pour voter pour lui."
Il y a quelques temps,commentant la situation dans son pays, la Côte d'Ivoire, il avait déclaré que le président Gbagbo était coincé par les extrêmistes de son entourage et dépassé par les événements. Il était retourné s'einstaller en Côte d'Ivoire en 1996 et faisait de fréquents aller-retours entre Paris et Abidjan, mais n'y était pas retourné depuis le début de la crise ivoirienne. Ahmadou Kourouma était entré il y a 3 semaines dans le service Cardiologie d'un hôpital lyonnais pour une intervention bégnigne selon les déclarations de son épouse. Il était père de deux enfants. Avec lui disparaît un acteur majeur de la littérature africaine.
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