
Une réaction officielle se faisait toujours attendre, mercredi à Bujumbura, 48 heures après le meurtre d'une ressortissante française travaillant au Burundi pour le compte de l'ONG internationale "Action contre la faim" (ACF).
"Le gouvernement burundais est, certes, actuellement en vacances de Nouvel an, mais cela n'excuse pas le long silence sur un grave incident de nature à créer une psychose généralisée du côté des expatriés qui assistent bénévolement le pays", déplorait-on, mercredi, dans les conversations de rue, dans la capitale burundaise.
L'ONG a d'ailleurs déjà annoncé la suspension temporaire de toutes ses activités au Burundi où elle assistait plus de 270.000 personnes dans le domaine de la sécurité alimentaire.
L'assassinat de l'expatriée a été, par contre, immédiatement condamné au plus haut niveau de l'Etat français par le président de la République, Nicolas Sarkozy, qui a, par la même occasion, demandé l'ouverture d'une enquête visant à identifier et châtier les auteurs du forfait.
Dans le même registre de l'insécurité qui cible les expatriés, un industriel chinois avait été assassiné en novembre dernier à Bujumbura et les enquêtes entreprises depuis par la Police nationale n'ont toujours pas permis de mettre la main sur les meurtriers.
L'insécurité grandissante n'épargne pas non plus les citoyens burundais qui sont victimes au quotidien de vols à main armée, d'embuscades routières, de viols, d'assassinats ou de meurtres, quand ils ne tombent pas sous les balles croisées des forces gouvernementales et des combattants du Parti pour la libération du peuple hutu/Front national de libération (PALIPEHUTU-FNL, dernière rébellion encore active dans le pays). |