
Près de 100.00 ménages burundais posséderaient encore illégalement des armes légères, des armes de petit calibre ou des grenades, fait savoir un rapport conjoint de la Ligue nationale de défense des droits de l'Homme (Iteka, dignité en langue locale, le kirundi) et l'ONG suisse "Small arms survey".
Le rapport intitulé: "Les armes légères au Burundi: après la paix, le défi du désarmement civil", repose sur une enquête menée auprès de 3.000 ménages dans six des dix-sept provinces du pays. C'est dans la capitale burundaise, Bujumbura et les provinces frontalières avec la République démocratique du Congo que la prolifération des armes est la plus marquée, à en croire toujours le rapport.
Les armes de poing prédominent à Bujumbura, tandis que les armes de guerre sont plus présentes sur le reste du territoire national, poursuit la même source. Par ailleurs, malgré le succès du processus de Démobilisation, désarmement et réinsertion (DDR), la majorité des armes qui étaient entre les mains des ex-combattants rebelles et gouvernementaux de la décennie écoulée de guerre civile, sont encore en circulation, ajoute le document.
Le rapport déplore au passage le fait que la circulation illicite des armes légères soit à l'origine de la majorité des incidents violents au Burundi. Les vols à main armée arrivent en première position des actes de violences recensés par la population, souligne la même source. De même, les violences sexuelles se commettent parfois au Burundi sous la menace d'armes à feu.
Le rapport émet enfin une série de recommandations allant, surtout, dans le sens d'avoir une politique soutenue d'information et de sensibilisation des citoyens sur les méfaits des armes à feu au sein des populations civiles. En outre, les pouvoirs publics devraient s'y prendre correctement en privilégiant le désarmement volontaire au désarmement forcé.
Il est également préconisé un meilleur contrôle policier et douanier du trafic des armes aux frontières, ainsi qu'un renforcement de la coordination régionale. |