|
 |
  |

Plus de 4 ans pour que le sommet puisse avoir lieu et finalement les africains ont réussi à s’imposer. Il semblerait qu’il y ait un autre type de rapport entre présidents européens et présidents africains. Qu’en pensez-vous ?
Je dirais même mieux, ils ont fait sept ans pour trouver une solution à cette équation. Je pense qu'il y avait entre autres comme obstacle la présence du Président Zimbabwéen Mugabe, toute la difficulté était là et je pense qu’elle a été surmontée.
Nous avons des liens historiques avec l’Europe, ce ne sont pas deux continents proches mais nous nous tendons la main. Il y a eu la colonisation, chacun a son avis dessus, mais au-delà de la colonisation il faut aussi voir la participation des africains aux deux guerres mondiales qui a été un facteur déterminant et bien évidemment la culture car c’est vrai que nous avons nos langues mais certains pays parlent le français, l’anglais ou le portugais.
L'Union européenne est certainement l’un des plus grands bailleurs de fonds en terme d’aide au développement vis-à-vis de nos pays africains et plus singulièrement du Mali qui a une part extrêmement importante de cette aide. Cela crée quand même des liens d’accompagnement et d’amitié qui oblige d’une manière ou d’une autre à travailler ensemble au développement de notre continent. |
|

On souhaiterait qu’il y en ait plus mais ce qui est déjà fait mérite que nous soyons reconnaissants. Lors de cette conférence qui s’est tenue au Portugal plusieurs thèmes qui nous intéressent comme la paix et la sécurité en Afrique ont été soulevés. Nous avons beaucoup d’inquiétude au sujet du Darfour, nous avons parlé des progrès enregistrés en RDC, au Burundi, pays qui est en train de sortir petit à petit d’une situation difficile.
Nous avons aussi parlé des rapports entre le Soudan, le Tchad et la République Centrafricaine, des forces occidentales qui vont être redéployées dans quelques semaines sur la frontière de ces trois pays. La question de l’immigration a aussi été soulevée. C’est un phénomène aujourd’hui et au lieu d’en faire un problème nous devons en faire une opportunité. Mon impression sur ce sommet a été bonne mais au-delà de la réunion ce que les gens doivent intégrer, ce sont les rencontres bilatérales. Moi par exemple, j’ai rencontré les premiers ministres sud-africains, nigériens, autrichiens, danois, la Chancelière allemande.
Tout cela permet au cours d’une réunion d’avoir des contacts et de faire le point sur la coopération. Nous sommes repartis sur un nouveau cadre stratégique de partenariat entre l’Europe et l’Afrique et je pense que nous sommes partis sur des propositions qui tiennent compte de nos préoccupations mais également de celles de nos voisins européens. |

Vous êtes venu directement après cette rencontre à New-York pour l’assemblée générale consacrée aux enfants ? Pourquoi était-il important que vous soyez là ?
Je pense d’abord parce que j’ai été invité et en homme correct il fallait bien que je réponde mais je suis aussi venu parce que j’ai des liens tout particuliers avec les enfants qui ne m’appellent pas tonton ou papa mais ATT. Ces liens affectifs font que je ne pouvais pas ne pas être là.
De plus, j’ai assisté à la première partie de cette réunion, alors que je n’étais pas encore chef d’état c’était en 2001, au Caire où des engagements avaient été pris. Cette fois-ci ces engagements ont été revus et réorientés et je pense qu’il était bon que je sois là. Nous avons parlé de l’enfance d’une manière générale et chaque pays a décrit sa situation et sa politique autour de cette question.
Nous avons soulevé également certains points importants qui concernent beaucoup d’enfants du continent comme la pauvreté, les maladies comme le sida, les conflits, leur exploitation...Dans toute situation difficile que ce soit au niveau social, économique, politique ou culturel, les enfants sont les premières victimes. Je pense que la réunion a été une réunion utile, ce que j’ai entendu comme discours préliminaire comble en tous cas mes attentes. |

J’ai pu également avoir une petite séance de travail avec la directrice de l’Unicef, pour discuter des deux premières préoccupations des enfants au mali que sont la santé et l’éducation.
Vous êtes un Président très ouvert et très accessible aux citoyens maliens que vous avez rencontrés un peu plus tôt d’ailleurs, pourquoi avoir opté pour cette politique ? Certains chefs d’états africains passent sans se soucier de leurs compatriotes dans les pays d’accueil...
Vous savez, j’ai pris une habitude qui ne date pas d’aujourd’hui, chaque fois que je suis dans un pays, je rencontre les maliens qui y sont. Je discute avec eux, vous savez, il y a la nostalgie, ils ont besoin des nouvelles du pays et j’ai besoin d’entendre les difficultés qu’ils rencontrent. Je l’ai fait en Chine, en France je le fais couramment, je l'ai également fait en Espagne, à Londres, et je viens de le faire au Portugal.
A chaque fois que je suis en visite officielle, je cherche toujours à rencontrer la communauté malienne sur place. Je prends note de leurs préoccupations et une fois au pays, j’essaie de voir avec mon équipe quelles solutions apporter et quels conseils donner aux ministères spécifiques qui s’occupent de ces maliens de l’extérieur. Je trouve cela très naturel à chaque fois que je vais dans un pays de rencontrer la communauté. |

Il semble que votre travail au Mali soit apprécié, mais les maliens continuent tout de même de quitter leur pays, comme la plupart des africains. Que pensez de ce problème qu’est l’immigration ?
L’immigration comme je le disais, on en a fait un problème, un épouvantail mais je pense qu’il y a de grands pays de ce monde que je ne citerai pas qui sont les fruits de cette immigration. Tout en étant courtois, je pense que l’immigration a été source de richesse et de diversité mais effectivement aujourd’hui les conditions ont changé et il y a des opinions publiques qu’il faut rassurer. Nous avons des populations très jeunes qui ont décidé de partir et nous n’avons pas les moyens de répondre à toutes les préoccupations. Mais est-ce que partir est aujourd’hui une solution ?
Lorsque l’on va étudier ou travailler, oui on peut partir. Mais partir pour être noyé dans la méditerranée ou l’Atlantique ou se perdre dans le désert non. Lors de mon séjour, j’ai vu à la télévision qu’il y avait deux barques qui avaient chaviré et une centaine de jeunes ont perdu la vie. Personne ne saura jamais qui sont ces jeunes.
Quelque soient les lois de ces pays, les restrictions et les dispositions qu’ils vont prendre, quelque soient les barrières et les barbelés qu’ils vont ériger, rien n’arrêtera ces jeunes. Nous pensons que la solution se trouve en amont et c’est le développement. C’est ce que nous avons dit à nos partenaires européens : "donnez nous les moyens de retenir les nôtres chez nous". Beaucoup de ces jeunes partent parce qu’ils sont obligés, mais il y en a aussi qui sont déjà là-bas et qui souhaiteraient, si les conditions sont réunies, revenir en Afrique. |

|
 |
|
 |
 |
 |
 |
|
|
Donnez
votre opinion ou lisez les 1 réaction(s) déjà écrites
Version
imprimable de l'article
Envoyer
l'article par mail à une connaissance
Partager sur:
Facebook
Google
Yahoo
Digg
Delicious
|
|
|
Les dernières photos publiées sur Grioo Village |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Top |
|
|
|
|
|
|
  |
 |
|
|