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Le trafic de drogues ne contribue pas à la croissance et la prospérité économique |
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Rapport OICS |
Loin d'enrichir la population des pays producteurs et en particulier les paysans qui la cultivent, la drogue permet des profits dans les pays où les produits finaux sont vendus et consommés. Rendu public mercredi 26 février, le rapport annuel pour 2002 de l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS, l'une des agences des Nations unies) examine pour la première fois l'impact du trafic de drogue sur le développement économique.
"Le trafic de drogues ne contribue pas à la croissance et la prospérité économique", affirme d'emblée le rapport, s'appuyant notamment sur le fait que les cultures et la production illicites à forte intensité de main-d'œuvre "ne créent guère d'emplois supplémentaires".
A la fin des années 1980, explique l'OICS, 3 % seulement de l'ensemble de la population rurale en Bolivie et au Pérou étaient employés dans la culture illicite de drogues. A la fin des années 1990, la situation était sensiblement la même en Afghanistan et en Colombie. Cependant, la proportion pourrait s'élever à 20 % dans les zones de production.
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Surtout, le fossé géographique est patent quand on regarde qui tire profit du trafic. La valeur totale des récoltes illicites de pavot à opium et de coca en 2001 s'élevait respectivement à 400 millions et à 700 millions de dollars. Ces sommes cumulées, soit 1,1 milliard de dollars, ne représentent pourtant que 1,3 % du revenu agricole des pays concernés (estimé à 86 milliards de dollars). Ce revenu allant aux cultivateurs est à comparer à celui de 2,7 milliards de dollars allant aux trafiquants.
Dans certains pays, les revenus tirés de la production de drogues illicites pourraient représenter 5 % du revenu agricole total. "La production et le trafic illicites de drogues, exprimés en pourcentage du PIB, ont été évalués entre 10 % et 15 % pour l'Afghanistan et la Birmanie, entre 2 % et 3 % pour la Colombie et le Laos, à un peu plus de 1 % pour la Bolivie et à moins de 1 % pour tous les autres pays", indique le rapport.
Les retombées économiques globales dans les pays producteurs sont qualifiées de "modestes". Les narcotrafiquants de ces pays ont une "consommation ostentatoire" et ils "ont tendance à acheter davantage de biens importés que l'ensemble de la population, ce qui accroît sensiblement le taux de pénétration des importations. (...) On estime que les dépenses en biens importés atteignent jusqu'à 80 % de l'ensemble de leurs dépenses".
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2 % DE L'AIDE AU DÉVELOPPEMENT |

"Le revenu des agriculteurs qui cultivent des drogues illicites dans les pays en développement équivaut à 1 % seulement du montant finalement dépensé par les toxicomanes pour financer leurs habitudes de consommation, précise l'OICS. Les 99 % restants du revenu mondial provenant des drogues illicites sont perçus par des groupes qui se livrent au trafic de drogues à différents niveaux de la chaîne." Aux Etats-Unis, 74 % du total des profits découlant de la vente de cocaïne et d'héroïne ont été générés dans le pays même, selon une estimation sur les deux premiers trimestres de 2000.
Autre donnée fournie par l'OICS, "le revenu global dégagé par les agriculteurs de la production illicite de coca et de pavot à opium s'est établi à tout juste 2 % de l'aide mondiale au développement en 2000 (53,7 milliards de dollars). On peut donc en conclure qu'une augmentation de 2 % de l'aide mondiale au développement, orientée en faveur des zones de culture illicite, pourrait compenser les pertes financières qui résulteraient pour les agriculteurs du passage à des cultures licites".
Evoquant une triple déstabilisation de l'Etat, de l'économie et de la société civile, l'OICS considère que "la production illicite de drogues entrave la croissance économique à long terme".
D'après Le Monde
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