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"Madousinay" le nouvel album de Jocelyne Beroard
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Jocelyne, vous êtes revenue au devant de la scène avec votre dernier album, "Madousinay". Quelle est la signification de ce titre pour les non-antillais, et pouvez-vous présenter cet album aux grioonautes?
Madousinay (ou Madousinaj) veut dire attendrissement.
En fait ce n'est pas le titre que je voulais donner au CD au départ, mais puisqu'on est tenu de nommer son CD, Fondok tjè-mwen (Tout au fond de mon coeur) était ma première idée. Lorsque j'ai choisi le visuel, Madousinay s'est imposé, d'autant qu'un des titres, Vini séré, se prêtait aussi à ce titre.
C'est un CD de chansons, où je raconte des histoires. Je n'ai pas cherché à faire des tubes, même si il vaut mieux composer des morceaux qui plaisent, ni à être dans la "tendance", j'ai d'ailleurs horreur de ce terme. Je voulais de belles mélodies, de beaux textes en créole me permettant de transmettre des émotions: joie, mélancolie, coup de gueule etc....
Et finalement raconter des histoires qui me touchent. Donc on y trouve des thèmes relatifs au devoir de mémoire comme "Eti la yo yé", qui parle de nos ancêtres esclaves, enterrés n'importe où, sans la moindre manifestation pour leur redonner leur dignité.
Il y a aussi un hommage à Edith, "Di'y mesi", voilà déjà un an... Un hommage à la parole des aînés "Pawol granmoun", une réflexion sur la solitude des vieux (avant la canicule...) "Vié nonm-la", mais aussi des choses légères comme "Chez volé" qui avec humour traite de l'abrutissement des gens devant des séries à 1 cents à la télé....
Bref des thèmes qui touchent notre vie de tous les jours, et qui pourraient être aisément transposés dans n'importe quel pays, n'importe quelle culture. |
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C'est naturellement du zouk, mais comment le décririez-vous musicalement?
La plupart des titres sont zouk, mais je ne voulais pas que deux chansons se ressemblent. Donc, divers styles de zouk se côtoient et les quatre dernières chansons en sortent, comme un clin d'oeil aux autres musiques que j'aime.
Même si je défends ardemment le fait que nous devons tous proposer au reste du monde d'abord les choses de chez nous, je déplore qu'on s'emprisonne dans un seul style alors qu'il existe tant de déclinaisons musicales dans chaque pays. C'est un album de musique tout simplement. |
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Jocelyne Beroard à Ouagadougou en 1992
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Pouvez-vous commenter pour nous deux chansons de votre album, même si vous allez naturellement nous dire que vous les adorez toutes?
Le texte de "Lanmè mové" (la musique est de Willy Salzedo) m'a été inspiré par la guerre du Golfe, lorsque je lisais des articles où étaient faits en amont, les calculs des bénéfices de la guerre, comme si des hommes ne risquaient pas leur vie. "Ne tire pas sur la corde parce que tu ne sais as ce qu'il y a au bout". "Tu comptes tes dollars, pendant que tes enfants vont
à l'abattoir"... Et en fait la guerre a vraiment commencé lorsqu'ils ont déclaré qu'elle était finie....
"Celui-là clame qu'il est le sauveur, macaqueries sur le dos de la prière". Au nom de Dieu, il y eut l'esclavage pendant des centaines d'années avec déshumanisation et extermination de millions d'hommes, puis l'extermination de juifs par Hitler et sa bande, et aujourd'hui il y a Bush, qui se positionne comme élu... " aujourd'hui tout n'est que mensonge, mais nous tombons dans le piège comme des moutons" manipulation des médias etc....
Celui de "Vini Séré" s'adresse à un enfant. Jean-Philippe m'a donné ce titre depuis l'époque où j'ai commencé à travailler sur ce CD, vers 1997... Au départ je voulais parler à l'enfant que je n'ai pas eu, mais mon texte ne me satisfaisait pas. Puis j'ai voulu parler à un enfant que j'ai rencontré et qui dort dans une institution loin de sa famille pour des raisons que j'ignore.
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J'ai eu envie de rendre hommage à tous ces parents qui vivent avec un enfant pas tout à fait comme les autres |
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Jocelyne Beroard |
Non contente de tout ce que j'avais déjà écrit, je me désespérais de trouver quelques phrases qui me satisfassent et j'ai rencontré une petite copine handicapée qui bénéficie de parents extraordinaires et j'ai eu envie de rendre hommage à tous ces parents là qui vivent avec un enfant pas tout à fait comme les autres. |
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Jocelyne en tournée avec les "Kassav", on reconnait notamment Jacob Desvarieux
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Pourquoi ce délai de 12 ans depuis votre dernier album?]
Simplement parce que je ne suis pas seulement soliste, je fais partie d'un groupe qui est prioritaire. Sollicitée aussi par beaucoup d'autres choses, mes frères de Kassav aussi, on trouvait difficilement le temps de se concentrer sur l'affaire jusqu'à ce que nous décidions de prendre une année sabbatique, j'ai donc sauté sur l'occasion. On ne voulait pas se planter et il était hors de question de faire une succession de titres simplement parce qu'il faut faire un disque. J'ai reçu des dizaines de titres depuis 97 et le choix ne fut pas aisé.
Vous sortez votre propre album, Jacob Desvarieux est souvent vu dans "Dis L'heure de Zouk". Reverra-t-on encore souvent ensemble les membres du mythique groupe Kassav'?
Je suis toujours surprise par notre mémoire... Nous avons toujours fait des albums solos en parallèle avec ceux de Kassav. La plupart des gros tubes de Kassav sont dans des albums solos des membres du groupe. Ca a été une stratégie avant de devenir une habitude, mais tout le monde se pose des questions aujourd'hui. Le groupe existe encore et nous travaillons sur notre prochain CD en ce moment. Donc je peux dire sans problème que vous nous reverrez sur scène bientôt.
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Vous reverrez les Kassav' sur scène très prochainement |
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Jocelyne Beroard |
Nous ferons une annonce le jour où nous déciderons de mettre fin à notre aventure, soyez en sûrs, pour le moment ce n'est pas d'actualité. |
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Jocelyne Beroard devant son bureau, et quelques unes des récompenses qu'elle a gagnées dans sa carrière
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Où vos fans pourront-ils vous voir en 2004?
Nous avons l'intention de faire un concert au Zénith, notre rendez-vous parisien, mais aussi en province ainsi qu'en dehors de la France. Nous avons déjà des demandes, aussi, les tournées reprennent dès le mois de mai, avec le Festival de Jazz de Ste Lucie.
Kassav' et vous-mêmes avec votre désormais mythique "Siwo" avez largement contribué à unir, au moins musicalement Afrique et Antilles.
Quelle fierté cela vous inspire quelques années plus tard, et "peut-on faire mieux" après un tel succès?
On peut toujours faire mieux si on décide de ne pas perdre de temps en ignorant ce qui a été fait avant. D'autres avaient fait avant nous aussi. Je ne crois pas qu'être fier serait l'attitude à avoir. Ca nous remplit de joie, mais je crois que la récompense réelle est d'avoir eu l'adhésion du public, d'abord aux Antilles et en Afrique puis le reste du monde. La musique de Kassav est basée sur un héritage, et il ne faut pas chercher loin pour en trouver l'origine, il n'était pas surprenant que l'Afrique se sente concernée alors que nous n'avons usé d'aucune stratégie pour la séduire. Il fallait simplement être sincère et accroché à des valeurs culturelles réelles laissées par ceux qui étaient là avant.
Vous avez tourné au cinéma avec Jean-Claude Flamand. Qu'avez-vous retiré de cette expérience, et vous verra-t-on plus souvent au cinéma à l'avenir?
C'est toujours passionnant de tenter de nouvelles expériences. Faire du cinéma n'est pas trop éloigné de la chanson, il faut savoir se laisser imprégner par le texte, être bien dirigé et se sentir concerné. On raconte toujours des histoires et les autres doivent en final y croire. Paraître plus souvent au cinéma à l'avenir ne dépend pas de moi, ce sont les réalisateurs qui choisissent leurs comédiens. Qui sait, si ils sont convaincus par mon jeu et me proposent des choses que j'ai envie de défendre, ça m'amusera beaucoup de continuer. |
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Edith Lefel
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creonmusic.com |
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Très certainement une pensée émue pour votre soeur Edith Lefel un peu plus d'un an après son décès?
Un an déjà.... La douleur, le choc, et la colère face à notre impuissance s'estompent légèrement mais elle nous manque c'est sur. Alors on revoit toutes les vidéos qu'elle nous a laissées pour lui sourire, quelque fois rire, parce qu'Edith avait une spontanéité et un humour qui nous touchait, mais surtout admirer son réel talent de chanteuse.
Un dernier mot pour vos nombreux fans du site grioo.com?
Que dire sinon MERCI aux fans. Merci pour leurs encouragements, leur fidélité, leur amour. C'est l'énergie qu'ils nous donnent qui alimente encore notre envie de continuer ce métier pas toujours facile. Car même si on a du bonheur à le faire, sans les fans, sans le public, on n'est
finalement pas grand chose. Alors Merci.
C'est nous qui vous remercions pour vos réponses |
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