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Avenir Nepad : une action pour l'appropriation citoyenne du Nepad
17/02/2004
 

Au moment où le NEPAD fête ses trois ans d’existence, Grioo a rencontré pour vous Romuald Dzomo, président d’Avenir NEPAD et afro-optimiste qui présente l’action de cette organisation
 
Par TNJ
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Romuald Nzomo Nkongo  
Romuald Nzomo Nkongo
 

Pouvez- vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Romuald Dzomo Nkongo. Je suis africain d’origine camerounaise, résident en France (Normandie) depuis 3 ans et je suis le président fondateur d’Avenir NEPAD. Je suis titulaire d’une Licence en Droit Privé obtenue à l’université de Yaoundé II au Cameroun, Un Certificat Spécialisé en Droit International Humanitaire et enfin un diplôme Sciences Po Paris en Management du développement. Je suis Lobbyste d’organisation. Avant mon arrivée en France en 2001, j’étais consultant formateur en droit et en régulation des conflits à la commission Justice et Paix de Yaoundé et au Service œcuménique pour la Paix (Cameroun). Mon intérêt pour la régulation des conflits m’a emmené à effectuer plusieurs stages et interventions en Afrique et en Europe. Je suis répertorié dans plusieurs réseaux internationaux comme l’lANSA (International Action Network on Small Arms) en Angleterre, des groupes de recherche comme le GRIP (Groupe de Recherche et d’Information sur la Paix et la Sécurité) en Belgique avec lesquels j’ai souvent travaillé dans le lobbying d’organisation. J’ai pris la parole en juillet 2001 à New York à la première conférence des Nations Unies sur la prolifération des armes légères aux côtés d’AMOS SAWYER l’ex Président libérien. Je me suis engagé à 18 ans et je compte plus de 10 années de militantisme aujourd’hui. Je connais l’Afrique profonde et je m’enrichis tous les jours de la rencontre de nombreuses autres cultures.

Comment est né Avenir NEPAD et quels sont ses pères fondateurs ?

Membre fondateur et élu de la deuxième force syndicale indépendante actuelle de Sciences Po "InterZaide", il m’a été donné de constater pendant les commissions paritaires que l’Afrique était sans intérêt dans cette école. J’ai donc fait de la représentativité du continent mon cheval de bataille pendant ma mandature, ainsi que l’introduction des enseignements d’ouverture sur l’Afrique. Il n’en existe pas à Sciences Po qui n’a d’ailleurs signé aucun partenariat avec les Universités de l’Afrique au Sud du Sahara. M Richard Descoings, Directeur de cette école, a fini par nous avouer qu’il y avait la volonté, mais pas les moyens. Et que les études coûtant très chères à Paris, on ne pouvait se payer le luxe de recevoir des africains subsahariens, même si des efforts de partenariat étaient envisagés avec des universités sérieuses. On ne pouvait non plus introduire des cours sans demande réelle des étudiants de Sciences Po. L'année d'après, j’ai cédé ma place élective à un autre candidat et j'ai proposé la création d’une association volontaire sur un programme mieux représentatif d’une Afrique dynamique avec ses partenaires. Il fallait rendre l’Afrique présente par d’autres moyens à l’IEP de Paris.

Le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) que je suivais depuis sa création me semblait indiqué pour en constituer la trame. La constitution de ceux qui deviendront les membres fondateurs a été très aisée : un sénégalais, une italienne, une américaine et plusieurs français. Nous avons mené une procédure de reconnaissance, condition pour exister à Sciences Po sanctionnée par un vote. Première association reconnue d’intérêt général dans cette école sur plus de 40 candidates comme l’UMP, ATTAC, Amnesty International, les jeunes Socialistes etc.. , nous sommes devenus une association loi 1901 en automne 2002.
Une année après, nous avons décidé de nous appeler AVENIR NEPAD pour éviter les polémiques que suscitaient le premier nom (NEPAD AVENIR). L’autre décision a consisté à sortir l’association de Sciences Po pour que tous les citoyens africains ou non, en particulier la diaspora, les femmes, les investisseurs et ceux du continent puissent s’emparer de son objectif et y adhérer. Avenir NEPAD Sciences PO n’est donc plus qu’une antenne présidée par Anne Caroline Cixous suite à la démission de El Hadji Diop très pris par son stage.


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Avenir Nepad reçu en audience à Paris par le Président A. Wade. De gauche à droite : Y.  Dia, R. Dzomo, A. Wade, A-C. Cixous et E.H. Diop  
Avenir Nepad reçu en audience à Paris par le Président A. Wade. De gauche à droite : Y. Dia, R. Dzomo, A. Wade, A-C. Cixous et E.H. Diop
 

Quelles sont les raisons de votre engagement et les objectifs qui régissent votre action ?

Il faut être africain aujourd’hui et espérer. Certains écrivent pourquoi l’Afrique meurt en annonçant que "l’afro optimisme est un crime contre l’information" et nous osons dire comme Bernanos aux pronostiqueurs des temps derniers de l’Afrique : "un pessimiste est un imbécile et un optimiste est un imbécile heureux". Je crois aux hommes et aux femmes d’Afrique, malgré les indices de développement, malgré le Sida, malgré les guerres. Nous situons le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) dans un processus : Penser son développement et le réaliser, c’est un défi, dans un environnement international de prédation et de protectionnisme où on est "tendance" quand on est dans une grille de lecture catastrophique en partie vraie, ressassée à longueur de journée par les médias occidentaux. Notre engagement tient du fait que ce n’est ni de Genève, ni de Washington, encore moins des nombreux clubs que viendra le salut de l’Afrique. La réponse à nos questions de développement se trouve sur le continent, en partenariat avec les pays riches volontaires qui accompagnent nos solutions endogènes, ne faisant pas complètement de l’aide publique l’ancien - nouveau business avec l’Afrique. En même temps nous refusons le discours quarantenaire du "blanc" responsable.
Notre objectif principal est donc l’appropriation citoyenne du NEPAD. Surtout comprenons-nous bien, nous n’avons jamais dit que le salut de l’Afrique passera forcement par le NEPAD. Mais notre responsabilité au lieu de se situer dans une critique stérile qui fait le jeu de la thèse selon laquelle le continent n’a jamais rien inventé, "et vit de l’économie de rente, l’exploitation de pactoles naturels sans soucis de la valeur ajoutée par l’homme", nous préférons à travers entre autres des débats, mener une critique constructive, avec pour ambition de donner à ce programme un fond et une forme. Nous croyons que sa mise en œuvre se fera plus rapidement avec la participation active des africaines et africains d’en bas. Nous privilégions une stratégie citoyenne, qui ne fasse plus du NEPAD l’affaire d’une certaine élite politique, institutionnelle etc. Sans se substituer aux Etats, nous pensons qu’il faut urgemment trouver l’articulation entre le discours officiel et le terrain composé des hommes et des femmes qui vivent au quotidien les écarts pays, sud-sud et nord-sud dont parle le programme. Même dans les institutions internationales, les mots d’ordre sont : approche participative, accroissement des capacités...


Romuald Dzomo en compagnie des étudiants subsahariens de dix nationalités différentes qu’il a formés en Algérie sur le Nepad  
Romuald Dzomo en compagnie des étudiants subsahariens de dix nationalités différentes qu’il a formés en Algérie sur le Nepad
 

Quel est le rôle, la composition et les critères qui ont conduit au choix des membres de votre Conseil scientifique ?

Parce que à Avenir NEPAD nous n’avons pas la prétention d’inventer la roue, nous avons choisi de nous entourer pour la validation scientifique de notre plan d’action, d’un conseil de personnes venues de tous les horizons. Quant à sa composition qui n’est pas définitive, elle est aujourd’hui en majorité faite des enseignants de Sciences Po comme le Directeur de l’école doctorale Bertrand Badie, le Pr. Braga De Macedo et le Pr. Jean-Jacques Gabas. Nous avons aussi des journalistes comme Marwane Ben Yahmed, rédacteur en chef de Jeune Afrique/l’Intelligent. Il représente à la fois les médias et l’Afrique de demain. Nous avons le Pr. Josette Nguebou de l’université de Yaoundé II au Cameroun. Elle y représente à la fois la femme africaine dynamique et le milieu académique africain. M Robert Toubon de l’ONG Equilibres & Populations représente ce type d’organisation et une démarche particulière de la participation au développement pensé par les populations d’Afrique. M Bertrand Badré était le représentant adjoint du Président Chirac pour l’Afrique. C’était l’institutionnel du Conseil. Il reste membre mais est actuellement gérant associé à la Banque Lazard. Les personnalités africaines de tous les milieux sont les bienvenues. Nous recommandons à toutes nos antennes africaines et d’ailleurs de s’entourer d’un Conseil Scientifique.


Le Pr. Bertrand Badie, directeur de l’Ecole doctorale de Sciences Po, est membre du conseil scientifique d’Avenir Nepad  
Le Pr. Bertrand Badie, directeur de l’Ecole doctorale de Sciences Po, est membre du conseil scientifique d’Avenir Nepad
 

Quels sont vos liens avec le NEPAD et ses membres ?

Nous avons pensé qu’il fallait faire nos preuves avant d’aller vers le NEPAD, pas pour faire allégeance au roi mais pour participer. N’oublions pas que nous sommes une association citoyenne indépendante sur le NEPAD, comme il y en a certainement encore, mais la première pour le moment référencée sur la toile paraît-il, après les sites institutionnels. Ces derniers ne peuvent pas l’ignorer dans leurs stratégies, du moins nous l’espérons. Il n’empêche que c’est avec beaucoup de plaisir que nous avons été reçus plus d’une fois à Paris par un membre du comité de pilotage, le Président Abdoulaye Wade du Sénégal. Quelques sherpas de chefs d’Etats comme M Patrice Otha, et M Paul Biyoghe Mba, ministre chargé du NEPAD tous du Gabon, M Abdelaziz Sow du Sénégal nous ont écouté, ou contacté. Certains sont prêts à nous ouvrir les portes de leur pays. Nous sommes régulièrement invités par l’ambassade d’Afrique du Sud à Paris qui se fait un devoir de nous tenir informé des avancées de ce pays sur le NEPAD. Quant au secrétariat basé en Afrique du Sud, nous préparons actuellement une mission exploratrice. Ils savent que nous existons et nous ont d’ailleurs encouragé officiellement et participeront pour la première fois à nos deux journées du Développement en avril 2004.


R. Dzomo en compagnie du président malien A. Toumani Touré au Sénat à Paris, lors d’une conférence en 2001 sur la question de la prolifération des armes légères en Afrique  
R. Dzomo en compagnie du président malien A. Toumani Touré au Sénat à Paris, lors d’une conférence en 2001 sur la question de la prolifération des armes légères en Afrique
 

En Tant qu’observateur privilégié, que pensez-vous de la crédibilité du NEPAD quant à son action pour le développement de l’Afrique et quel devenir prédisez-vous à cette organisation que certains trouvent inefficace après 3 années d’existence ?

C’est très facile pour ceux qui le pensent de voir les choses en blanc ou en noir, mais il y a aussi le gris. Le NEPAD est crédible je vous dirais comment. S’il s’agit de la lecture qui confond le programme aux chefs d’Etat. Il y aura toujours des réserves à formuler. On vous brandit par exemple la charia chez M Obansanjo, l’hébergement de Charles Taylor, l’ex seigneur de guerre devenu président en exil au Nigéria, les scandales politico-financiers de M Abdoulaye Wade étalés par des journalistes, l’hégémonie de M Mbecki ou son positionnement sur le SIDA, le tout teinté de mauvaise gouvernance pour la quasi-totalité des chefs d’Etats africains. Ce sont les propos entendus partout où nous sommes invités. Tous les chefs d’Etats de l’Union Européenne ou du pays le plus puissant du monde ne sont pas parfaits. L’hégémonie du couple franco-allemand est diversement appréciée, mais l’Europe avance à pas de géant et la croissance revient aux Etats Unis. Ce qui m’amène à dire que les infamies politiques comme la prédation des ressources publiques, les pratiques clientélistes etc. existent partout, mais elles prennent des proportions démesurées sur le sol africain en permanence sous perfusion internationale. C’est vrai, nous comprenons que la société civile internationale veuille être vigilante, c’est même très légitime mais n’oublions pas que l’Afrique restera et les hommes d’Etat passeront. Et dans l’apprentissage, les notes évolutives encouragent. On doit pouvoir passer de "très mal" à "passable", et revenir à pire si besoin. Osons reconnaître à ces hommes le courage d’avoir penser un programme à l’échelle africaine. Il n’est pas parfait loin s’en faut. Mais il est perfectible.

D’ailleurs il énonce des priorités, privilégie des programmes à l’échelle régionale, fait de la bonne gouvernance et la résolution des conflits des pré requis indispensables pour attirer des investissements. Le mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) prend progressivement corps. Il faut encourager la rencontre du Rwanda, même si la société civile n’est pas toujours partie prenante. Les premières missions d’évaluation auront lieu cette année au Rwanda, Kenya, Ghana et Ile Maurice. Le secrétariat du NEPAD pour la mise œuvre du MAEP recrute, met en place un pool d’expert etc.. Certains projets routiers régionaux (Nouakchott-Lagos ou Dakar- Djamena) et sur les Nouvelles Technologies de l’Information et de la communication sont avancés. Ce sont des éléments de pérennité qui ne trompent pas. Le plan de Lagos n’a pas atteint ce niveau de déploiement. Mais bizarrement, les avis reviennent d’une façon récurrente sur ce qui ne va pas. C’est M Amath Soumaré du SOPEL qui déclarait à l’une de nos rencontres thématiques qu’il s’agit d’une entreprise de déstabilisation savamment organisée par ceux qui profitent du système actuel. A bon entendeur salut ! A nous de le comprendre pour être constructif.

Nos chefs d’Etat doivent cependant cesser de communiquer exclusivement sur leur pays quand ils parlent de ce programme africain, ils doivent se concerter avant des rencontres capitales. Au dernier sommet du G8 à Evian, ils se seraient retrouvés à Paris sans réunion préalable. La communication n’est pas au top, une majorité d’africains n’ayant pas accès à internet. Il y a un terme bien de là bas : la fracture numérique... Il faut signaler aussi le défaut criard d’un timing clair et précis…etc.. mais le programme est jeune. Il n’empêche, nos ambassades accréditées dans les pays riches ne mènent pas encore une diplomatie économique sur le programme. AVENIR NEPAD ne développe donc pas un optimisme panglossien. Nous reconnaissons que tout n’est pas rose, c’est pourquoi nous relayons toute critique constructive. Nous sommes prêts à mettre les antennes à contribution pour l’appropriation citoyenne.

Quel rôle de vulgarisation joue AVENIR NEPAD ?

Nous voulons être partout où l’on parle de développement de l’Afrique en général, non seulement pour ne pas nous enfermer exclusivement sur le NEPAD, mais surtout pour le présenter à nos amis occidentaux et des pays riches. Un exemple : je suis allé au forum annuel des solidarités nord-sud à Agen dans le sud de la France les 24 et 25 octobre dernier pour y communiquer sur le NEPAD. Un fait a conforté la lecture que je me fais de l’aide publique. Cinq membres du réseau de l’entreprise en Afrique de l’ouest (REAO) ont payé le voyage pour venir y présenter leurs activités : la véritable lutte contre la pauvreté au quotidien. La salle était presque vide. Par contre, dès que le ministère des affaires étrangères a été programmé pour une présentation sur le financement des ONG, la salle était pleine à craquer. De retour à Paris, j’ai relu Jean Pierre Olivier de Sardan dans Anthropologie et Développement. Il dit très bien que l’altruisme et le désir de modernisation de l’Afrique présentés par les développeurs, masque "en partie le fait que le développement est à la fois un marché et une arène. C’est un marché, où circulent des biens, des services, des carrières...il s’agit d’y vendre des projets, des slogans, des politiques... l’aide humanitaire est ainsi clairement devenue un "marché" ou les ONG se concurrencent et rivalisent". En France par exemple, une frange très importante de la population semble n’avoir jamais lu ce que c’est que « l’aide liée » ou la stratégie du rayonnement international de la France. Je la rencontre tous les jours. Stephen Smith affirme pourtant à la page 107 de son livre Négrologie pourquoi l’Afrique se meurt, qui paraît-il est un best seller, que " sur 100 euros "donnés", 61 reviennent dans l’hexagone sous forme de commandes " Au même moment, des experts occidentaux s’indignent de la différence de traitement dans les missions de développement avec leurs collègues africains pourtant formés dans les mêmes écoles. Qui faut-il accuser ? Le "blanc" ou nous même africains ?
Comprenons-nous bien, je ne dis pas que des choses intéressantes ne sont pas faites. L’exemple en est de petites ONG qui ont d’ailleurs de plus en plus de mal à obtenir des subventions. Il faut donc de plus en plus être présents auprès de nos amis qui souhaitent améliorer leur façon de nous aider. Juste que un appui à notre propre manière de nous développer me paraît être plus indiqué, pour une assurance de pérennité.


Quelques membres d’Avenir Nepad, antenne Sciences Po de 2003  
Quelques membres d’Avenir Nepad, antenne Sciences Po de 2003
 

Avez-vous d’autres liens avec l’Afrique et ses populations ?

Comment imaginer une association d’appropriation citoyenne du NEPAD sans des relais sur le continent ? Nous avons donc stratégiquement décidé de mettre en place des antennes pays comme je le disais plus haut. Elles sont constituées de personnes de qualité au Mali, au Burkina, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, et dans quelques jours au Sénégal, en Centrafrique, Congo démocratique, au Gabon, et au Niger. Ces structures sont régies par les lois sur les libertés des pays, et une charte fédérative organise le réseau. Nous encourageons la création des antennes en Afrique. Je suis invité par l’une de nos antennes pays cet été par exemple. Nous recensons des partenaires fiables pour être plus efficaces. Nous avons par exemple choisi la bonne gouvernance comme thème annuel. Nos antennes seront les chevilles ouvrières de ce projet ainsi que notre prochaine réunion stratégique africaine. Etant donné que la diaspora a un rôle plus qu’important à jouer, des antennes se constituent dans les pays du monde et des volontaires animent déjà celles d’Espagne et des Etats-Unis. Je pense à mes amis Charles Babena et Serge Doh. Celles d’Italie et de Belgique sont en création en attendant les propositions sérieuses d’autres pays.

Quelles sont vos réalisations de premier plan et quel est votre calendrier d’actions à venir ?

Nous faisons beaucoup du lobbying actuellement pour que ce programme devienne citoyen. Notre atout majeur réside dans le fait que nos membres sont internationaux et multidisciplinaires. Non seulement Avenir NEPAD de part le sérieux de l’école où elle est née et de ses membres a été vite reconnue par l’institutionnel, mais nous avons une expertise dans plusieurs domaines qui ne demande qu’à être utilisée par le NEPAD. Nos réalisations et nos actions ont tenu par le passé et tiennent encore compte de l’agenda international en espérant que le NEPAD soit rapidement lisible dans ses objectifs. Pendant la convention des jeunes européens à Sciences Po où on notait la présence du Premier ministre français M Raffarin et de M Valery Giscard d’Estaing, nous avons réussi à nous glisser dans un agenda où l’Afrique n’était pas programmé et avons interpellé M de Villepin au plus fort de la crise ivoirienne sur l’efficacité de l’intervention française et sur les mercenaires français se dirigeant à Madagascar après l’élection de Marc Ravalomanana et la mise en œuvre du NEPAD.

Nous étions l’une des rares associations invitées au dernier sommet France Afrique à Paris par le Président Chirac. J’y ai échangé avec M Camdessus, son sherpa pour le NEPAD et quelques chefs d’Etat.

"L’Afrique qui gagne" a été notre première conférence d’envergure à Sciences Po en mars 2003. Ce thème a été repris par plusieurs associations sur la place parisienne comme leitmotiv de communication.

Nous avons continué avec la grande conférence le 09 avril 2003 sur le thème : le NEPAD entre doutes et espoir. A peine née, la président Abdoulaye Wade accompagné d’une forte délégation d’officiels sénégalais nous faisait l’honneur d’animer un débat entouré des Pr. Bertrand Badie, Jean François Bayart, Braga de Macedo. Une action qui a connu tout son succès grâce à Mme Asthou Mbaye et M Yoro Dia, ancien étudiant de Sciences Po, actuellement à l’ENA de Paris.

Sans entrer dans les détails, nous avons ensuite animé une université d’été en Algérie, marquer par nos présences les forums de Bombannes (Bordeaux) puis d’Agen (Toulouse) dans l’unique but de présenter le NEPAD et son intérêt pour les Africains aujourd’hui.

Quant aux médias, Africa N°1, RFI, AfriqueEducation, Africa International, beaucoup de sites spécialisés se font de plus en plus faits le relais de nos activités. Une mention spéciale est faite pour jeune Afrique/ l’Intelligent, notre partenaire.

Pour notre calendrier, nous avons désormais des soirées débats thématiques mensuelles. Elles connaissent un grand succès. Nous mettons sur le même panel un expert et un citoyen Lamda. Le model plait Nous y abordons les thèmes de développement liés au NEPAD. Nous y recevons des intervenants de qualité (Le Pr. Bruno Ponson, Elikia Mbokolo, Philippe Copinschi, Amath Soumaré du SOPEL, l’Unesco...).
Un projet collectif sur la bonne gouvernance proposé par Mme Hélène Naudet commence début mars 2004. La délicatesse du thème nous a amené à proposer un travail avec les écoles d’une façon constructive : « pour un NEPAD de la bonne gouvernance municipale : projet de formation pratique à la bonne gouvernance pour les collèges et les lycées africains » Les travaux seront dirigés par Mme Pierre Auvray, Docteur en géographie et spécialiste des politiques urbaines en Afrique.

Le 25 mars à Sciences Po, l’antenne Avenir NEPAD de cet Institut organise à l’occasion du sommet Europe Afrique à Dublin une conférence sur le thème : Relations diplomatiques entre l’Union Européenne et l’Afrique en matière de prévention des conflits et de maintien de la paix.

En fin mars, je me rends à Montréal au Canada pour discuter un partenariat sûr avec l’Organisation des Simulations Politiques Africaines (OSPA). Les démarches sont très avancées.
Les 20 et 21 avril prochains à Sciences Po un projet collectif donc je suis le tuteur administratif organise deux journées de développement (les J2D). Des acteurs et praticiens du développement interviendront (Ministère des Affaires Etrangères, Banque Mondiale, MEDEF, ONG’s, NEPAD, Médias…). Nous préparons aussi une rencontre avec le Secrétariat du NEPAD pour présenter notre business plan qui sera essentiellement orienté vers le terrain. Mais nous préférons ne pas trop en dire avant d’en avoir la certitude.

Mais nous préparons un prix citoyen déjà déposé, une action d’envergure terrain en partenariat avec les Etats et certaines associations qui ne se désistent pas quand elles ont dit oui unilatéralement



Conférence organisée par Avenir Nepad sur le thème "Nepad entre  doute et espoir" en avril 2003. De gauche à droite : J. Braga de Macedo, JF Bayart et le président Wade  
Conférence organisée par Avenir Nepad sur le thème "Nepad entre doute et espoir" en avril 2003. De gauche à droite : J. Braga de Macedo, JF Bayart et le président Wade
 

Quelles sont vos ressources financières ?

Nous n’en avons pas d’importantes. Actuellement, seules les cotisations de nos membres de plus en plus nombreux nous permettent de fonctionner. Il faut signaler toutefois que nos deux partenaires Equilibres & Populations et Jeune Afrique/l’Intelligent soutiennent nos actions à la limite de leur possibilité parce que tel n’est pas leur mission première. Nous sommes donc en quête des soutiens qui nous laissent notre indépendance. Nous recherchons des fondations pouvant soutenir des actions qui ne sont pas qu’humanitaires ou ne visent pas le court terme comme creuser des puits en Afrique, lesquelles actions sont nécessaires, ainsi que les nôtres.


Le public assistant à la conférence Avenir Nepad d’avril 2003 dans les locaux de Sciences Po à Paris  
Le public assistant à la conférence Avenir Nepad d’avril 2003 dans les locaux de Sciences Po à Paris
 

Pour finir, quel message souhaitez-vous adresser à nos lecteurs qui sont des membres potentiels ou sympathisants de votre action ?

Surtout mes cher(e)s ami(e)s, je reconnais qu’il y a d’autres associations dans le monde et en France qui travaillent à l’avènement de la nouvelle Afrique. Nous en avons conscience d’où l’exercice d’humilité qui est de rigueur à Avenir NEPAD. Mais nous pensons que le NEPAD peut être catalyseur des énergies nouvelles. Le deuxième continent est naissant. Il consiste à prendre en compte nos succès et échecs du passé pour mieux bâtir l’avenir. L’Afrique n’est pas maudite et la génération de la Fédération des Etudiants d’Afrique Noire Francophone (FEANF) a été plus active que nous ne le sommes aujourd’hui. Pourtant, les moyens humains ne font pas défauts. Aujourd’hui la diaspora africaine est méfiante parce que paraît-il, elle aurait été à maintes reprises abusée par des vendeurs d’illusions et des profiteurs. L’accusation revient régulièrement. Notre conseil d’administration veille à ce que toutes les actions individuelles de nos membres soient reconnues. Avenir NEPAD est un lieu d’épanouissement où africains ou non se libèrent et construisent, sans être forcément dans l’invective.

Nous avons décidé que l’intérêt particulier est admis, tant qu’il ne gêne pas l’intérêt communautaire. Le Président Wade parle toujours des investissements massifs dont l’Afrique a besoin, il y a aussi nécessité de prise de conscience collective massive qui doit être notre mot d’ordre aujourd’hui. Parler, Inventorier nos cultures pouvant catalyser le développement endogène ne doit plus braquer. Avenir NEPAD appelle la diaspora africaine à se constituer partout où elle se trouve. La mission africaine doit continuer avec l’Union Africaine et le NEPAD, son bras économique. John Kennedy disait aux américains « ne vous demandez pas ce que le pays peut faire pour vous, mais ce que vous pouvez faire pour votre pays ». Le doute et une certaine image qu’on nous renvoie aujourd’hui, nous empêchent d’adhérer sereinement à l’action. Déçus par le système là-bas et ici, ne nous isolons plus…devenons une force pour notre continent, car nous sommes en transit en occident. « Faisons en sorte qu’une nouvelle lumière se jette sur le sort du pessimisme ». C’est Martin Luther King qui le disait.

Nous vous remercions.

Pour en savoir plus, vous pouvez visiter le site Internet d’Avenir NEPAD :

www.avenir-nepad.org

Ou les contacter directement en écrivant à l’adresse :

27 rue St Guillaume
75337 PARIS Cedex 07

Ou par e-mail : contact@avenir-nepad.org

Ou encore par téléphone au 06 89 65 87 93.





       
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