
Le Swaziland, Etat africain de 1,1 millions d’âmes a été le théâtre d’un événement inattendu avec le début de la guerre du Golfe : le pays suivait les hostilités dans le Golfe grâce à la radio nationale située à Mbabane, la capitale.
Pourtant, les habitants locaux sont depuis quelques jours coupés de l'actualité qui les passionnait. Les reportages en direct "depuis Bagdad" qui passionnaient le pays ont cessé : l'envoyé spécial de la Radio locale qui racontait en temps réel le déroulement des opérations n’avait en réalité jamais quitté Mbabane. Ses "reportages" étaient fabriqués dans l'immeuble de l'assemblée nationale.
Moses Matsebula, le présentateur de l'émission qui faisait la liaison en direct avec Phesheya Dube, "l'envoyé spécial" en Irak , s'inquiétait même de la sécurité de ce dernier : "mes chers compatriotes, on dirait que la cave dans laquelle notre correspondant à Bagdad se trouvait a été bombardée. Il est actuellement injoignable et je vous demande de prier afin que nous ne perdions pas un aussi bon reporter. Depuis la découverte de la supercherie, Matsebula refuse de répondre aux questions de ses confrères qui se demandent s’il était ou non au courant des dessous de l'affaire.
L'histoire ne dit pas exactement comment le pot aux roses fut découvert, bien que Phesheya Dube ait pris toutes ses précautions pour ne pas être démasqué : il émettait depuis un placard à balais situé dans l'immeuble de l’assemblée nationale! "Pourquoi mentent-ils à la Nation en disant que le journaliste se trouve en Irak alors qu'il est ici au Swaziland et qu'il retransmet depuis un placard à balais ?" a demandé un député au ministre de l'information lors d’une séance parlementaire.
Le ministre de l'information a promis une enquête. Toujours est-il que Dube, par son imagination, l’intonation de sa voix et son sens du récit a fait rêver la population locale, compensant à sa manière la faiblesse des moyens locaux...
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