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Aristide se dit victime d'un coup d'état des Américains
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http://www.haiti.org/ |
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L'ex-président haïtien Jean Bertrand Aristide a affirmé lundi à plusieurs personnalités américaines qu'il avait été victime d'un coup d'Etat orchestré par Washington et qu'il était parti en exil manu militari, ce que les autorités américaines contestent catégoriquement.
La Maison Blanche, le département d'Etat et le Pentagone ont à l'unisson démenti cette version du départ de l'ex-président haïtien, qui survient en pleine campagne pour l'élection présidentielle américaine du 2 novembre. A Bangui où il est arrivé lundi "à la demande du président Bongo" selon le gouvernement centrafricain, Aristide n'avait pas parlé de la manière dont il a quitté son pays. "Je déclare qu'en me renversant, on a abattu le tronc de l'arbre de la Paix, mais il repoussera", avait-il déclaré lors d'une très courte allocution diffusée par la radio nationale centrafricaine.
Selon la représentante démocrate de Californie Maxine Waters, l'ex-président se sent aujourd'hui en détention et affirme avoir été victime d'un "coup d'Etat". En soulignant qu'elle n'interprétait pas les faits mais se bornait à les relater, elle a précisé sur CNN avoir reçu tôt lundi un appel téléphonique de Mildred Aristide, la femme de l'ex-président. Elle m'a dit que "le coup d'Etat était achevé". La parlementaire a ajouté que l'ancien chef d'Etat haïtien lui avait ensuite parlé, affirmant qu'il "avait été contraint de quitter sa maison", que "s'il ne partait pas, il serait tué, et que beaucoup d'Haïtiens seraient tués".
"Ils ont dit que (Guy) Philippe, l'ancien militaire, et d'autres allaient venir à Port-au-Prince et qu'ils viendraient avec des Marines américains", que "beaucoup de gens allaient être tués", qu'il "devait partir maintenant", a-t-elle ajouté. "Ils ont d'abord été emmenés à Antigua puis sur une base militaire". On ne leur a pas dit "où ils allaient, qu'ils finiraient dans un pays d'Afrique centrale". "Ils sont sous la garde d'officiers français et africains". L'ancien président "m'a dit qu'il se sentait comme en prison", a-t-elle précisé.
Un ami américain de l'ex-président haïtien, Randall Robinson, ancien président d'un institut de recherches sur l'Afrique basé à Washington, Transafrica, a lui aussi confié avoir reçu un appel téléphonique d'Aristide en provenance de Bangui. "Tout ce qu'ils peuvent voir de la fenêtre, ce sont des soldats français et africains qui les gardent", a-t-il raconté sur CNN.
"Le président m'a affirmé qu'il avait été enlevé chez lui" à Port-au-Prince "par environ vingt soldats américains en tenue de combat et armés". Ils ont été mis dans un avion "et personne ne leur a dit où ils allaient". Aristide m'a dit "dis au monde que c'est un coup d'Etat", a ajouté Randall Robinson. En soulignant qu'Aristide avait remis une lettre de démission avant de quitter son pays, l'administration américaine a parlé d'affabulations lors de trois conférences de presse.
"C'est absolument n'importe quoi", a déclaré le porte-parole de la présidence américaine Scott McClellan. "Des théories du complot telles que celles-ci ne font rien pour aider le peuple haïtien à réaliser l'avenir auquel il aspire, c'est à dire un avenir meilleur, plus libre et prospère. Nous avons pris des mesures pour protéger M. Aristide et sa famille lorsqu'ils ont quitté Haïti. C'était sa décision de démissionner, et il a expliqué pourquoi", a déclaré Scott McClellan.
Le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld a affirmé: "Je ne crois pas que cela soit vrai (...) je serais absolument sidéré que cela soit le cas. Il y a peut-être des gens affirmant qu'il a dit cela, mais je n'y crois pas". Son collègue des Affaires étrangères, Colin Powell, a été dans le même sens. Ces affirmations sont "absolument sans fondement, absurdes", a-t-il dit. "Il n'a pas été enlevé, nous ne l'avons pas forcé à monter dans l'avion", a-t-il assuré.
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