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Owell Brown réalisateur du premier film "100% black" en France
15/03/2004
 

Le réalisateur ivoirien nous a présenté son projet
 
Par Hervé Mbouguen
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Il est ivoirien, il a un nom qui sonne américain, et s'il reconnait avoir admiré des modèles comme Sembène Ousmane, ses références sont volontiers américaines, avec des personnages comme Spike Lee ou Melvin Van Peebles.
Pourquoi est-il sur votre site? Tout simplement parce qu'il a pris un certain risque pour son projet cinématographique. Au lieu de tourner un film mettant en scène de gentils africains dans leur pays, ce qui lui aurait ouvert la porte de financements institutionnels, il a choisi de faire un film "urbain", en France, avec un inédit casting 100% noir, comprenant l'inévitable Passi comme acteur principal.
Comme beaucoup de jeunes auteurs, Owell Brown a encore du mal à boucler son budget, mais il a accepté de venir présenter son projet, pour que la communauté sache qu'un tel film est en train de se monter.
Note: une galerie photos vous permet de voir des images du film.

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Owell Brown  
Owell Brown
© Lila S.
 

Pouvez-vous vous présenter à nos internautes?

Je suis Owell Albert Brown, j'ai 30 ans, je suis réalisateur d'origine ivoirienne et je vis France.

Vous êtes dans le cinéma depuis 10 ans, mais qu'est-ce qui vous a poussé d'une part à faire du cinéma, et d'autre part à devenir un réalisateur écrivant ses propres scénarios?

Au départ je voulais être comédien, j'ai fait beaucoup de figuration dans de nombreux films et téléfilms français. Mais j’ai trouvé que la place accordée aux comédiens noirs dans le cinéma français était très limitée. C’est ce qui m’a poussé à vouloir me lancer dans la réalisation et essayer à mon niveau d’apporter un autre regard sur les comédiens noirs.


Avez-vous eu des modèles de cinéastes africains ou non africains qui vous ont motivé à vos débuts?

J’avais d’abord des modèles de comédiens américains, Eddy Murphy en particulier qui me donnait envie de faire ce métier. Lorsque j’ai décidé de passer derrière la camera mes modèles étaient toujours américains, Spike Lee, Melvin Van Peebles ou encore John Singleton. C’est toujours vers ce qui est un succès visible que l’on tend à s’identifier.
Mais j'aime aussi le cinéma de certains réalisateurs africains, notamment Henri Duparc, Sembène Ousmane, j’apprécie leur travail et leurs démarches.

Image du film  
Image du film
© Lila S.
 

Vous venez de tourner votre premier long métrage. Pouvez-vous nous en parler? Scénario? Genèse de l'idée?

J'ai terminé le tournage de mon premier long métrage il y a quelques mois .Le tournage s’est effectué du 24 Novembre au 20 Décembre. C'est un film sur lequel j'ai travaillé pendant environ 5 ans, entre le moment où je l'ai écrit et le moment où je l'ai réalisé. J'avais déjà réalisé 4 courts métrages qui ont rencontré le public à travers les salles de cinéma, télévision et festivals.

Ce long métrage est une production indépendante, réalisé et produit par ma société Icost Company.

Il raconte l’itinéraire et le destin de deux frères,
Jocelin, un garçon sans histoire qui essaie de s’en sortir sans tomber dans les rouages de la délinquance et le grand frère JD, qui sort de prison où il a passé 4 ans, revient dans son quartier, et on se demande s'il va reprendre sa place d'ancien caïd ou non. Il est un peu confronté à son passé entre la police qui le surveille et ses anciens acolytes qui veulent le remettre en selle, sa copine devenue prostituée qu il va sortir du trottoir, et le nouveau caïd qui veut se débarrasser de lui. C'est un personnage animé par beaucoup de souffrance et de désespoir, il se bat contre ce passé violent vers lequel tout le monde le renvoie…


 
© Lila Saadat.  

Si on schématise comme le font les médias, c'est donc un film sur la banlieue, voire plutôt "en banlieue". Comment peut-on faire un tel film et réussir à éviter les clichés véhiculés à longueur d'année par les médias?

Je ne pense pas que ce soit un film sur la banlieue puisqu'il pourrait se passer dans n'importe quelle grande capitale. On voulait justement éviter les clichés, c'est pourquoi mon histoire se passe à Paris et je mets en avant tout ce qui caractérise cette ville. Mais c'est vrai qu'il y a une dimension sociale puisque mon personnage sort de prison. Mais beaucoup d’hommes politiques ont fait de la prison c’est pas pour cela qu’ils viennent tous de banlieue !!!Mon personnage n'a pas une situation sociale difficile, puisque c'est quelqu'un dont les parents ont des moyens financiers plus que décents. Beaucoup de raisons peuvent conduire au désarroi ou à la délinquance.
Les dialogues de ce film sont aussi importants et sortent du langage de banlieue.

Le film décrit des personnages qui ont envie de s'en sortir dans un quartier donné, un quartier qui pourrait être la banlieue comme la capitale.

Autre particularité du film. Le casting est à 100% black. Pourquoi ce choix pouvant apparaître commercialement risqué? Et n'essayez-vous pas en réalité de reprendre à votre compte un certain modèle américain ayant généré des films comme New jack city, Mo’ better blues, Menace II Society ou Boyz ‘N the hood?

Au départ de l'histoire les personnages étaient assez mélangés, blancs et noirs. Mais ça part aussi de mon travail, de ma démarche, qui est de montrer des comédiens noirs dans le cinéma français dans ses aspects positifs. Oui les exemples je les ai eu dans le cinéma américain…
mais à nous aussi de créer nos stars.

C’est pour cela que ce film se présente comme étant l’un des premier film afro français de la nouvelle génération parce qu'il met en scène des comédiens noirs, sans tomber dans la dimension communautaire. C'est un film qui se veut générationnel. " le péril jeune " de Cédric Klapisch a été un film générationnel, j'essaie de m'inscrire dans cette même veine.


Vincent Byrd le Sage, Passi et Manie Coffigniez  
Vincent Byrd le Sage, Passi et Manie Coffigniez
© Lila Saadat.
 

Le cinéma dit d'auteur a beaucoup de difficultés financières. Comment financez-vous votre film d'une part? Votre budget est-il entièrement bouclé d'autre part?

Il a été très difficile pour moi de trouver un financement pour ce film. Comme je le disais, je m'inscris dans un cinéma un peu en marge du système. Ne tournant pas en Afrique je ne peux pas bénéficier du financement du cinéma africain comme la Francophonie ou le Ministère des Affaires Etrangères. Et quand bien même je tourne en France, mon histoire n'est pas une histoire traitant de la situation africaine ou de l'africanité. Du coup je suis un peu à cheval entre les deux. Mon budget est ridicule par rapport au budget normal d’un film.
J’ai surtout su trouver des techniciens, des comédiens des prestataires qui ont partagé une histoire, une idée, une démarche… et ça s'est fait ainsi

Aujourd'hui j'ai des images et j’espère pouvoir plus facilement vendre ou valoriser mon film, ce qui est difficile quand on n'a que du papier.

Etait-ce une stratégie commerciale que d’avoir inclus Passi dans le casting de votre film?

Je n'avais pas de stratégie par rapport à Passi Ca a été plutôt une proposition de la directrice de casting qui connaissait Passi et son envie de faire du cinéma. J'ai trouvé l'idée intéressante, surtout que j’apprécie son travail.
Lorsque j'avais fait mon premier court-métrage en 1995, j'avais sollicité le morceau du Ministère A.M.E.R. (NDLR: le groupe dans Lequel Passi a débuté avec notamment Stomy Bugsy), "Les nègres de la pègre", Passi faisait partie des signataires de cet accord.
Il était là au premier court-métrage, je le retrouve d’une manière différente sur mon premier long-métrage.

Owell A. Brown(réalisateur) et Max Missainhoun (producteur associé) Icost company  
Owell A. Brown(réalisateur) et Max Missainhoun (producteur associé) Icost company
© Mathieu Daha
 

Vous sentez-vous entouré ou soutenu par des professionnels, africains ou non, dans votre démarche?

C'est un métier très difficile et nous ne sommes pas assez solidaires dans nos rapports.
Nous sommes très indépendants, chacun de son coté essayant de faire avancer son film, et du coup nous n'avons pas de vraies relations de connivence dans notre travail.
On s’entoure donc de gens proche qui croient en notre travail et qui soutiennent notre démarche, même si quelques "grands frères cinéastes" nous donnent de temps en temps des conseils.

Si vous vouliez faire passer un message à des professionnels du cinéma ou à des mécènes, quel serait-il?

Ce que je peux dire aujourd'hui c'est que le film est terminé, nous avons des images que nous pouvons montrer, mais nous recherchons encore de l’argent pour tout ce qui est post-production,(montage, mixage etc...)….mais le film est là, il existe !!!


grioo.com vous remercie pour vos réponses, et vous souhaite bonne chance dans votre quête de financement

Note: une galerie photos vous permet de voir des images du film.

       
Voir la galerie de photos associée: Les dessous du film d'Owell Brown

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france   
 
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