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Sous les boiseries de la grande salle de la Fondation Félix- Houphouët-Boigny à Yamoussoukro, la capitale administrative de la Côte d'Ivoire, les ministres du nouveau gouvernement de réconciliation sont entrés un à un, jeudi 3 avril : rebelles, opposants, responsables du parti du président Laurent Gbagbo... Assis pour la première fois autour d'une même table après plus de six mois d'une crise politico-militaire entamée le 19 septembre par un soulèvement militaire, les rebelles et le président Gbagbo participent au premier conseil des ministres.
L'ambiance est plus insolite que tendue. Dès son entrée dans la salle, Laurent Gbagbo, débonnaire et souriant, tourne autour de la table pour serrer la main des membres du gouvernement, au premier rang desquels il trouve son ancien fils spirituel, le secrétaire général du principal mouvement rebelle, le Mouvement patriotique de Côte d'Ivoire (MPCI), et tout nouveau ministre d'Etat de la communication, Guillaume Soro.
L'adjudant Tuo Fozié, le premier à s'être exprimé au nom du MPCI, en septembre 2002, claque les talons en face du chef de l'Etat. Un peu gênés, un peu surpris d'être là, les ministres venus en hélicoptère militaire français de Bouaké, le quartier général de la rébellion, dans le centre du pays, viennent à peine de quitter leur treillis et affirment qu'ils espèrent que la paix sera possible. |
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Sûr de lui, Laurent Gbagbo harangue le nouveau gouvernement, invitant tout le monde à "se mettre au travail". "Le pays est traumatisé par six mois de guerre civile, les gens ont beaucoup souffert, mais je fais le pari que si le gouvernement a trois mois de fonctionnement normal, le traumatisme sera résorbé", affirme-t-il avant de lancer aux ministres issus de la rébellion : "Je vous souhaite la bienvenue dans cet enfer, (...) dans ce monde impitoyable".
"Le problème, c'est de savoir si nous sommes capables de nous relever tout de suite, et comment. Je pense que nous pouvons nous relever et devenir encore plus forts, c'est pourquoi je suis assis là. Je souhaite que nous partagions tous cette volonté, ce que nous voulons tous nous le pourrons", conclut le chef de l'Etat.
Le président ghanéen et président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), John Kufuor, qui assistait à ce conseil avec ses homologues du Nigeria, Olusegun Obasanjo, et du Togo, Gnassingbé Eyadéma, a tenu à rappeler aux Ivoiriens leurs responsabilités vis-à-vis des pays de la sous-région, la Côte d'Ivoire étant la "locomotive économique" de l'Afrique de l'Ouest.
Si ce premier épisode de la cohabitation à l'ivoirienne fait croire que la paix est possible, chacun reste prudent. Les rebelles n'ont pas encore dit quand ils comptaient se rendre dans la capitale politique ivoirienne pour prendre leurs fonctions. Ils n'ont pas obtenu grand-chose de plus que des promesses lorsqu'ils ont refusé, deux semaines de suite, de participer au conseil des ministres.
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Les anciens putschistes tiennent, toutefois, à faire bonne figure et à ne pas entamer le crédit dont ils disposent auprès de la communauté internationale. Une situation qui suscite l'agacement des extrémistes du camp Gbagbo.
Tout en soulignant que le combat qu'il a mené n'avait pas pour but d'obtenir un portefeuille, l'adjudant Fozié confie qu'il "cherche la confiance. Si j'ai ce que je demande, c'est-à-dire la confiance, il n'y a pas de problème, et même le désarmement sera possible".
Cette confiance reste, en effet, à bâtir. Le soir même de cette réunion, le porte-parole des Forces armées nationales de Côte d'Ivoire (Fanci), le lieutenant-colonel Aka N'Goran, annonçait que les rebelles étaient "revenus à la charge", évoquant des accrochages sur la ligne de cessez-le-feu contrôlée depuis le 30 mars par la Force de paix de la Cedeao, qui a pris le relais du corps expéditionnaire français de l'opération "Licorne", resté en appui à l'arrière du front.
L'avant-veille, on parlait à nouveau du recrutement de centaines de mercenaires pour la Côté d'Ivoire. Le secrétaire au Foreign Office britannique, Jack Straw, dans une déclaration écrite envoyée aux députés de la Chambre des communes, s'était dit "très préoccupé par des informations selon lesquelles Northbridge Services Group, une société britannique, recrutait des mercenaires de Grande-Bretagne, d'Afrique du Sud et de France, et d'autres anciens militaires pour des unités militaires en Côte d'Ivoire".
D'après Le Monde |
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