 |
|
 |
|
 |
 |
 |
 |
 |
|
 |
 |
Le président rwandais, Paul Kagame
©
rwanda.net |
 |
 |
|
 |
|
 |
|
 |
 |
|
|

A l'occasion du 10e anniversaire du début du génocide rwandais, le 7 avril, Handicap International rappelle la nécessité de continuer à venir en aide à un pays toujours profondément marqué par ce terrible épisode. Ceux qui étaient enfants lors du génocide sont toujours hantés par les massacres et ont besoin d'une prise en charge psychologique dans la durée.
Il faudra du temps, plusieurs générations sans doute, pour effacer les conséquences psychologiques des dramatiques événements de 1994. Les enfants qui ont assisté aux massacres constituent un groupe particulièrement vulnérable. Ils sont aujourd'hui des adolescents chez qui on observe des phénomènes de résurgence témoignant d'une profonde souffrance psychologique : repli sur soi, désocialisation (enfants des rues), échec scolaire, crise de larmes inopinées, cauchemars, insomnies...
Les enfants victimes de violence ne parlent pas facilement de ce qui leur est arrivé. Ils peuvent en éprouver de la honte ou de la culpabilité. Ils souhaitent souvent oublier, mettre derrière eux ces épisodes douloureux. Au Rwanda, dans les « centres pour enfants non accompagnés » (pour les orphelins ou les enfants dont les familles ont été dispersées lors du génocide), Handicap International a mis en place des activités de soutien psychosocial. Des ateliers thérapeutiques de dessin, des ateliers de théâtre ont permis de favoriser l'expression des enfants sur leurs douleurs enfouies, afin qu'ils puissent peu à peu envisager un avenir plus serein. Les enfants rencontrant des difficultés importantes sont orientés vers les trop rares services de soins psychologiques. Le personnel des centres d'accueil pour enfants ainsi que des groupes d'enseignants bénéficient de formations pour leur permettre d'apporter un accompagnement approprié. Les enfants ayant retrouvé leur famille ou accueillis dans une famille d'adoption continuent également d'être suivis.
On constate aujourd'hui une forte demande d'appui et de formation de la part de centres scolaires à travers le pays. Il apparaît également que les souffrances psychologiques sont très peu prises en compte dans les campagnes, où un travail spécifique reste à mener. Pour répondre à cette situation, Handicap International envisage de soutenir des centres thérapeutiques délocalisés gérés par des associations, qui seraient des lieux de rencontre et de parole pour les jeunes. L'association réfléchit également à la création d'une structure qui s'adresserait quant à elle aux parents, pour les aider face aux troubles rencontrés par leurs enfants.
L'action de Handicap International au Rwanda a démarré en juillet 1994. Dix ans plus tard, l'association est la principale ONG française encore présente. L'équipe de Handicap International sur place compte une trentaine de membres rwandais, avec l'appui ponctuel de spécialistes expatriés. A son arrivée, à l'été 1994, l'association a mis en place des activités d'orthopédie d'urgence, pour les personnes amputées au cours des massacres et les victimes de mines. Elle a organisé l'appui psychologique en faveur des enfants en grande souffrance psychique. Elle a également participé à la réhabilitation de l'hôpital de Rutongo, à la réunification des enfants avec leurs familles, à la distribution de vivres, de vêtements, de semences et de bétail. Depuis 1996, le programme s'est orienté vers le renforcement de capacités locales pérennes, sur quatre axes principaux : la réadaptation physique (appareillage et soins kiné), le soutien psychologique aux enfants, le développement rural et le soutien aux associations locales de personnes handicapées.
Le dossier de presse sur l'action de Handicap International en faveur des enfants rwandais traumatisés est disponible sur simple demande.
|