|
 |
  |

"Un indien dans la ville" vous connaissez le film? Vous savez le film avec Thierry Lhermitte et ce jeune indien. Au premier abord le regard ne trouve que des objets familiers, la ville, puis ce jeune indien dont on se demande ce qu'il fait là.
Idrissa Diop, qui se définit "comme tous les Diop" dit-il, comme un cousin de l'illustre Cheick Anta Diop fait un peu penser à ce film. C'est-à-dire que son album en première écoute contient du rap, du RNB, voire de la salsa. Ce qui est plus original, c'est que ces rythmes plus ou moins occidentalisés sont mâtinés d'une voix rappelant celle de musiciens traditionnels africains, quand des instruments traditionnels ne sont pas utilisés.
En marge du concert de présentation de son album, Idrissa Diop a accepté de répondre à nos questions.
Note: Un lien en fin d'article permet d'écouter des extraits de l'album sur le site de la FNAC |
|
 |
|
 |
|
 |
 |
 |
 |
 |
|
 |
 |
L'album "Experience"
©
Amazon |
 |
 |
|
 |
|
 |
|
 |
 |
|
|

Pouvez-vous vous présenter à nos internautes?
Je suis Idrissa Diop, je suis Peul. Comme tous les nomades j'essaie de voyager en nomadisant la musique que je fais depuis des années, je suis Sénégalais, j'ai grandi à Malika un tout petit village du Sénégal, je suis venu en France il y a 25 ans, et depuis je n'ai pas arrêté de rencontrer des musiciens formidables, comme Higgelin, Nougaro (NDLR: il n'était pas encore décédé au moment de l'interview), Bernard Lavillier, Saint Germain. J'ai pas mal travaillé avec Yannick Noah et bien d'autres gens. Je ne peux me présenter que comme ça.
Qu'est-ce qui vous a poussé à devenir un musicien et quels musiciens vous inspiraient à vos débuts?
J'ai été inspiré par mon grand-père qui m'a donné mon premier tambour à 8 ans, et il m'a dit, "ce tambour là va donner le message". A 8 ans je ne savais pas ce que "donner le message" voulait dire, mais avec le temps j'ai compris ce qu'il voulait dire.
Beaucoup de musiciens me demandent pourquoi ce melting-pot. Mais j'ai envie de toute mon âme d'ouvrir la tradition, d'avoir la clé, parce qu'une tradition qui ne s'ouvre pas est une tradition fermée.
C'est pour ça, à mon avis, que mon grand-père me disait "va transmettre". |

En parlant d'ouverture, ce qui est frappant dans votre album "Universal" c'est que l'amateur de Rap, de Hip Hop ou de RNB s'y retrouve parfaitement, le tout mélangé avec des rythmes africains et chanté parfois en dialecte, wolof ou autre. Comment définiriez-vous ou classeriez-vous votre musique?
C'est vraiment une musique de rencontre, parce que j'avais tellement fait avant de musique de melting-pot avec Sixun, Paco Sery, Michel Allibot, Jean-Pierre Como et les autres, et on nous disait qu'on faisait du plagiat de hip-hop, je m'en foutais un peu parce que je savais que la musique n'a pas de frontière.
Cette musique que je fais aujourd'hui c'est un peu par rapport à ça. Je vais toujours à la rencontre de la musique latine, du jazz, du funk, aujourd'hui hiphop/rap en mélangeant tout ça avec de la musique africaine parce qu'il y a un son chez moi que les gens ne jouent plus aujourd'hui qui s'appelent le galawabé qui utilise les mêmes sonorités que nos ancêtres utilisaient il y a très longtemps de cela, que je mélange aujourd'hui dans l'album "Expérience" avec du hip-hop, du RNB, et ça fonctionne très bien, j'en suis très heureux, j'aime aller à la rencontre de ce qui surprend comme ça. |
 |
|
 |
|
 |
 |
 |
 |
 |
|
 |
 |
Idrissa Diop durant le concert de présentation de son album
©
grioo.com |
 |
 |
|
 |
|
 |
|
 |
 |
|
|

La diversité est aussi linguistique chez vous, puisque vous chantez en français, en anglais, en wolof
Cet album est aussi né avec la rencontre avec les afro-américains. Un jour j'arrive à Gorée, l'île des esclaves, il y a beaucoup d'afro-américains qui viennent en pélerinage à Gorée tous les ans. J'ai regardé ces gens, et je me suis dit que le boomerang n'a jamais opéré, c'est-à-dire qu'il n'y a jamais eu de sénégalais parti à la rencontre des afro-américains, échanger la musique urbaine, le hiphop, le rap et le RNB, et c'est ce que j'ai fait, et apparemment ça marche bien, les gens me disent qu'ils apprécient, il y a un bon engouement sur cet album.
Quand je suis venu à Paris j'ai rencontré Handel Tucker, le promoteur des Fugees et de Diana King, et je lui ai parlé de ce projet d'aller à la rencontre des afro-américains et des afro-américaines Il m'a dit banco!, et je suis parti à Philadelphie le rejoindre là-bas, et quand je suis arrivé j'étais comme un griot qui venait d'arriver dans un village!
Tous les gars de Philadelphie étaient au courant qu'il y avait un africain qui était venu, qui avait enregistré un disque, et qui parlait wolof. Ils ne savaient pas de quoi je parlais puisque je chantais en wolof, la langue nationale du Sénégal, mais il y avait un engouement pour ça.
On a passé des moments fantastiques dans le studio, on s'enfermait de 17 heures à 6 heures du matin, je leur expliquais le texte de certaines chansons.
C'est comme ça que l'album a été fait, et c'est ce qui explique sa fraîcheur. En tout cas, une super expérience. |
 |
|
 |
|
 |
 |
 |
 |
 |
|
 |
 |
Un musicien, une choriste et une danseuse d'Idrissa Diop
©
grioo.com |
 |
 |
|
 |
|
 |
|
 |
 |
|
|

Sur l'une de vos chansons en particulier "So ghetto" ceux qui ne parlent pas le wolof ne comprennent pas de quoi vous parlez, mais on entend plusieurs fois le nom de Cheick Anta Diop, et vous donnez des conseils aux gens qui pourraient être acteurs de leur destin.
Pouvez-vous nous parler en détail de cette chanson?
Cheick Anta Diop c'est mon oncle, et l'oncle de presque tous les sénégalais, tous les Diop. Il faut savoir que les Diop sont issus d'une très très grande famille, comme les Dupont ici en somme.
Cheick Anta est mon oncle, et il m'a toujours appris à donner le savoir, ce qu'on appelle le "lengue". Toute sa vie il a donné l'intelligence, il a donné le savoir, il a essayé de connecter des peuples, de dire aux blacks d'Afrique en général d'où ils venaient.
Cheick Anta est tellement important dans la vie de tous les africains et de tous les noirs en général que, je ne pouvais pas ne pas lui rendre hommage dans un disque comme celui-ci qui va à la rencontre des afro-américains.
Je dis simplement que Cheick Anta Diop était un homme de savoir, qui a tout donné, pour que tous les noirs puissent avoir le savoir.
Quels sont les autres thèmes abordés dans votre album?
Il y a l'éducation qui est très importante pour moi, je dis dans "Yaral" que l'éduction est l'unique solution.
Je dis aussi dans "Je cherche mon Paradise" que cette chanson est ma prière pour que tout le monde trouve son paradis sur terre. Souvent on voit des gens démunis, dont on ne s'occupe pas, on les voit, par exemple au Sénégal je dis vous voyez votre peuple, les enfants sont en train de mourir, et personne ne se rend compte du feu qui est en train de s'éteindre. Et je dis dans une autre chanson, si tu veux savoir si ton peuple va bien, va voir si les enfants de ton peuple vont bien. Si les enfants ne vont pas bien, c'est que ton pays est à revoir.
Où pourra-t-on vous écouter prochainement?
On part en tournée pour plusieurs mois, en France et à l'étranger, et on revient en France en Novembre pour faire La Cigale ou le Bataclan, inchallah.
Nous vous remerçions. |
 |
|
 |
 |
 |
 |
|
|
|
|
Donnez
votre opinion ou lisez les 1 réaction(s) déjà écrites
Version
imprimable de l'article
Envoyer
l'article par mail à une connaissance
Partager sur:
Facebook
Google
Yahoo
Digg
Delicious
|
|
|
Les dernières photos publiées sur Grioo Village |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Top |
|
|
|
|
|
|
  |
 |
|
|