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Bonjour Eric, Pouvez-vous vous présenter à nos internautes ?
J’ai 33 ans, je suis Gérant de portefeuilles multigérants en actions internationales et en fonds garantis chez Invesco- Paris – depuis 2001. Je travaille dans la branche multigestion d’Invesco, qui elle-même est une filiale du gérant de fonds américain AMVESCAP.
Auparavant, j’étais ingénieur financier à la compagnie bancaire (construction des modèles sur les produits de taux pour ses filiales) de 1995 à 1997, puis j’ai rejoint Cortal pour y participer au développement des structures et des process de gestion dans le département multigestion.
Je suppose, vous avez effectué un parcours académique de qualité pour arriver à ce niveau ?
Je suis arrivé du Burkina à 19 ans, j’ai effectué une formation "classique" en France : classes préparatoires au Lycée Saint Louis à Paris, puis j’ai intégré l’école Centrale Paris, et plus tard, avant d’intégrer Invesco, j’ai effectué un MBA à l’INSEAD.
Qu’avez-vous retiré de ces formations de haut niveau ?
Je pense que Centrale m’a donné la base de ma formation, tandis que l’INSEAD a mis un habillage à celle-ci. En d’autres termes, si Centrale m’a permis d’avoir de la méthodologie, de la rigueur dans ce que j’entreprends, le MBA m’a enseigné comment utiliser ces méthodes de manière plus efficace. De plus, j’ajouterai 2 éléments importants dans cette formation :
 j’ai appris à travailler dans un milieu divers et multiculturel. C’est vraiment enrichissant de pouvoir compter dans une promotion de 300 personnes, 49 nationalités différentes, une promotion où on peut recenser des profils inattendus et aussi divers que des pilotes de chasse israéliens, des docteurs, des architectes, des consultants en stratégie, etc.
Et puis, le réseau exceptionnel. Je dirai même que c’est certainement le bénéfice le plus important d’une telle formation. Un réseau dense, présent partout dans le monde.
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Un parcours apparemment sans difficultés. N’avez-vous pas rencontré malgré tout des difficultés dans votre parcours académique ou professionnel ?
Sur le plan académique, pas vraiment. Sur le plan professionnel, oui. J’ai par exemple beaucoup hésité entre mon orientation actuelle et une expérience dans le Private Equity. Or idéalement, c’est bien le Private Equity que je voulais faire, c'est-à-dire les opérations liées aux transmissions, cessions, restructurations d’entreprises. Malheureusement, je n’ai pas pu le faire car je n’avais pas encore une expérience dans le secteur. J’avoue que j’ai eu du mal à l'accepter . Mais je n’ai pas dit mon dernier mot...
Et pourquoi avoir choisi la multigestion plutôt que la gestion tout simplement ?
Chez Cortal, j’avais saisi une opportunité intéressante qui consistait à mettre en place des structures et des procédures de gestion. Il faut savoir que le concept de la multigestion est assez nouveau puisque les premiers fonds de fonds français datent de 1994.
Aujourd’hui, grâce à la dimension de Invesco et notre organisation interne, j’ai une vue globale des marchés financiers. De tous les marchés financiers c'est-à-dire les marchés actions, obligataires, etc.. J’intègre également des considérations macro ou microéconomiques dans mon analyse. J’ai donc une meilleure vision d’ensemble des marchés mondiaux que simplement en étant spécialisé dans un domaine.
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Plus généralement, il se dit que la place financière de paris est moins accessible aux minorités visibles, particulièrement les noirs, que la city à Londres. Partagez-vous cette analyse ?
Oui tout à fait. Je pense que ce constat tient davantage au pragmatisme des anglo-saxons. A Londres, on n’a pas beaucoup de mal à accepter la diversité. Je connais là-bas plusieurs gérants ou des analystes financiers noirs. Par contre en France, j’en connais très peu. Cela dit, les postulants potentiels ne sont pas aussi nombreux et nous devons donc un peu relativiser notre jugement sur ces aspects.
Au-delà de la vie professionnelle, quels sont les loisirs de Eric Ouedraogo ?
Mes loisirs sont assez simples. J’aime passer du temps avec ma famille. Et puis comme tout bon africain, j’adore la musique. Spécialement celle de mon continent.
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Quel rapport gardez-vous justement avec le continent ? Des projets en vue ?
Mon vœu le plus cher consiste à retourner dans mon pays, dans quelques années, pour y monter un fond d’investissement africain afin d’investir sur le continent.
Comment faire pour vous contacter ?
On peut toujours me contacter via Grioo ou par mail : eouedra@noos.fr
Eric, Grioo vous remercie.
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A savoir
INVESCO gère 2,5 milliards d’euros dans le cadre de son activité de multigestion. Le centre d’expertise du groupe est basé à Paris et dispose d’une cinquantaine de collaborateurs dont huit gérants parmi lesquels Eric Ouedraogo.
A l’instar de ses collègues, Eric supervise la gestion de divers portefeuilles représentant près de 350 millions d’euros d’actifs.
La société qui propose des produits et des conseils spécifiques dans la gestion des fonds, compte parmi ses clients des investisseurs dits "institutionnels" (les compagnies d’assurance, les fonds de pension, les caisses de retraite, etc.), mais aussi des clients dits "retail" issus principalement des réseaux de distributions bancaires ou de conseillers financiers.
Parmi les concurrents d’Invesco, on recense notamment les américains SEI et Frank Russell.
Le site : www.invesco.fr
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