
Près de dix ans après la fin de l'apartheid, Thabo Mbeki a été élu vendredi pour un deuxième mandat à la présidence de l'Afrique du Sud, à la suite de la victoire du Congrès national africain (ANC) aux élections générales du 14 avril.
Le président, désigné par les députés lors de la première réunion du nouveau parlement, s'est engagé à lutter contre la pauvreté et à améliorer les perspectives d'avenir de tous ses concitoyens. "Malgré notre liberté et notre démocratie durement acquises, de nombreuses personnes continuent à vivre dans des conditions misérables", a-t-il observé devant le Parlement. "Nous partageons une responsabilité commune", qui est de "parvenir à une meilleure vie pour notre peuple".
Habillé d'un costume bleu marine avec une cravate argent, Thabo Mbeki, qui avait succédé au très charismatique Nelson Mandela en 1999, s'est engagé à "répondre aux besoins" de la population.
C'était le troisième scrutin multiracial depuis la fin de l'apartheid en 1994 en Afrique du Sud. Avec 70% des suffrages, l'ANC, au pouvoir depuis lors, a remporté 270 des 400 sièges à l'Assemblée nationale. Elle a également gagné dans neuf des scrutins provinciaux.
L'investiture de M. Mbeki aura lieu le 27 avril, jour du dixième anniversaire de la démocratie multiraciale en Afrique du Sud.
Si le vainqueur, , était connu d'avance, l'étendue de la majorité démontre que les Sud-africains attendent toujours des bénéfices plus tangibles de la fin de l'apartheid. Car dix ans après, le pays reste confronté à la pauvreté, au chômage, à la criminalité et aux ravages du sida. Plusieurs millions de personnes vivent dans des "townships" sordides, tandis que le fossé ne cesse de se creuser entre riches et pauvres.
Depuis 10 ans, le gouvernement ANC a construit 1,6 million de logements, étendu la distribution de l'eau potable et de l'électricité, relancé l'économie et sorti le pays de son isolement diplomatique. Mais l'opposition l'avait accusé pendant la campagne de n'avoir pas su gérer le grave problème du sida, d'avoir négligé la lutte contre la corruption et la criminalité, et de ne pas avoir créé d'emplois.
Elle a néanmoins salué sa victoire vendredi, promettant de travailler aux côtés de l'ANC. "Quelles que soient nos différences politiques, nous partageons les mêmes objectifs et les mêmes rêves", a souligné Tony Leon, le dirigeant de l'Alliance démocratique.
d'après AP |