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Sol Plaatje (1876-1932), 1er grand intellectuel noir sud africain et 1er secrétaire général de l'ANC
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 LA CADE (Coordination pour l'Afrique de Demain) vous invite à une rencontre-débat:
La littérature d’Afrique australe, un continent à découvrir
Par Alain Ricard (1) et Nimrod (2)
Le mercredi 26 mai 2004, de 18 h à 20 h à l'ENA-Observatoire
2, avenue de l’Observatoire 75006 PARIS
(RER Luxembourg ou Port Royal - Métro Notre Dame des Champs)
La CADE poursuit le cycle des rencontres consacrées à la littérature africaine. Après la littérature de langue française puis anglaise, A. Ricard et Nimrod vont nous parler de la littérature d’Afrique australe. Voici comment ils comptent aborder cette question.
Depuis plus d'un siècle il existe un roman sud africain, d'abord en langues africaines, puis en anglais, voire en afrikaans. Thomas Mofolo a écrit au début du siècle en sesotho le premier roman en une langue de l’Afrique, "L’homme qui marchait vers le soleil levant" (1907). Il a ensuite donné "Chaka (1926) qui, traduit en de multiples langues, est devenu le premier classique des littératures de l’Afrique. Ce livre écrit en sesotho a été traduit en français par Victor Ellenberger, qui a consacré sa vie à faire connaître l'expression littéraire en langues de l’Afrique. L'autre grand livre de ces années, "Mhudi (1930) de Sol Plaatje, fut longtemps oublié en Afrique du Sud : il vient de connaître une large diffusion et a été enfin traduit en français. La place de Plaatje, premier grand intellectuel noir sud africain du vingtième siècle est encore à faire connaître en français, en particulier son livre prophétique sur le problème foncier: "The Native land problem (1916).
Contrairement à ce que beaucoup croient en France et dans les pays "francophones", l’intelligentsia africaine n’est pas née sur les rives de la Seine dans les années trente, mais bel et bien dans le combat politique au centre de l’Afrique du Sud dans les premières décennies du XXe siècle. Cet exemple est encore à découvrir et porte des leçons toujours actuelles. Tous tels qu’ils sont, Sud-africains Noirs tout comme Sud-africains Blancs, ils cherchent à dévoiler pour eux-mêmes et à eux-mêmes le cœur de ce pays. Le titre du second roman de J.M. Coetzee, Prix Nobel de littérature 2003, est emblématique de l'enfermement produit par l’apartheid. Mating Bird de Lewis Nkosi, Fools de Ndebele rendent compte du même thème. Tout se passe comme si la discrimination raciale devenait le territoire où la rencontre, donc la sexualité, serait, pour toujours, frappée d’interdit. Parler d’autisme, comme le font certains, lorsqu'ils évoquent J.M. Coetzee, ferait sourire un lecteur un tant soit peu attentif de cette littérature. L’Afrique du Sud est un gigantesque huis-clos et donc un sujet romanesque par excellence, le pays des créateurs.
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1) Alain Ricard est directeur de recherche au CNRS, et enseigne dans le programme doctoral de l'INALCO. Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur les littératures et le théâtre en Afrique, parmi lesquels, Naissance du roman africain: Félix Couchoro (ouvrage publié avec le concours du Centre national des lettres, I987), Littératures d'Afrique noire: des langues aux livres ( 1995), West African Popular Theatre ( 1997, avec K.Barber et J.Collins), Ebrahim Hussein,Théâtre swahili et Nationalisme tanzanien (1998, édition tanzanienne 2000). Il a été rédacteur en chef et directeur de la revue Politique africaine. Il a donné en 2000 une édition de l'Excursion missionnaire de Thomas Arbousset qui contient une édition annotée de la "Notice sur les Zoulas", et édité une anthologie des récits d'exploration de l'Afrique au XIXe siècle: Voyages de découverte en Afrique (Bouquins2000). Il a préfacé en 2003 la première édition française de L'homme qui marchait vers le soleil levant de Thomas Mofolo.
2) Nimrod est né au Tchad en 1959. Ayant commencé d’écrire des poèmes à seize ans et demi, c’est à sa trentième année qu’il publie son premier recueil, Pierre, poussière, en 1989. Celui-ci sera couronné par le prix de la Vocation. La préparation de sa thèse (il est docteur en philosophie de l’université d’Amiens) l'éloigne pendant quelques temps de la création, même s'il continue de publier en revue des poèmes et des nouvelles. En 1999, il publie un second recueil, Passage à l’infini (Prix Louise Labé ; 2e édition : octobre 2002) et son troisième, La traversée des jardins en 2001 (ouvrage à tirage limité, réalisé avec le peintre graveur Marie Falize ; Prix Aliénor).
Paru en 2001, son premier roman, Les jambes d’Alice, a reçu le prix Thyde Monnier de la Société des Gens de Lettre. Celui-ci inaugure un quatuor dont les prochaines livraisons sont Le bal des princes, Un balcon sur l’Algérois et Le départ. Il vient de faire paraître en février 2003 Tombeau de Léopold Sédar Senghor (essai) aux éditions Le Temps qu’il fait, et en juin Agotem, le premier numéro d’une revue littéraire que Nimrod anime avec Isabelle Lebrat, Gaston-Paul Effa ; Moselly E. Batamack et François Boddaert (aux éditions Obsidiane).
Ouvrages principaux
- Pierre, Poussière, Poèmes, Obsidiane, 1989, prix de la Vocation
- Passage à l’infini, poèmes, Obsidiane, 1999, pris Louise Labé
- En majesté, le soleil rouge et or du soleil. Peintures de Colette Grandgérard, essai, Aleph, beth, 2000, ouvrage à tirage limité
- Les jambes d’Alice, roman, Actes Sud, 2001, Bourse Thyde Monnier de la Société des Gens de Lettres
- La traversée des jardins, poèmes, livre d’artiste en collaboration avec le peintre Marie Falize, Aleph, beth, 2001, prix Aliénor, ouvrage à tirage limité
- Tombeau de Léopold Senghor, essai, Le temps qu’il fait, 2003
- En saison, poèmes, édition Obsidiane, avril 2004
A paraître en janvier 2005
- Le départ, récit, éditions Actes Sud
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