
Un observateur militaire des Nations unies a été tué et un autre blessé dans l'est de la République démocratique du Congo près de Bukavu, a annoncé samedi un porte-parole de l'Onu.
La ville de Bukavu a été cette semaine le théâtre d'affrontements entre des factions rivales de la nouvelle armée congolaise qui ont fait au moins 12 morts. Un calme relatif semblait néanmoins régner samedi dans la ville.
"Nos observateurs militaires ont été attaqués par un groupe d'hommes armés et l'un d'entre-eux a été tué", a déclaré Sébastien Lapierre, un porte-parole de la Mission des Nations unies au Congo (Monuc). L'attaque a eu lieu vendredi soir à une quarantaine de kilomètres au nord de Bukavu.
Deux autres observateurs, dont l'un a été blessé, ont réussi à s'échapper et un troisième est revenu samedi à Bukavu après s'être caché.
Lapierre n'a pas souhaité donner la nationalité de l'observateur décédé.
Bukavu a été le théâtre de violents combats cette semaine entre troupes régulières et dissidents de la nouvelle armée congolaise.
Au moins sept civils et cinq soldats ont été tués au cours de ces combats qui ont duré presque trois jours, ont déclaré des responsables de l'armée et des Nations unies.
Des milliers de réfugiés ont fui en direction du Rwanda après le début des incidents mercredi soir quand des soldats congolais ont tenté de désarmer les gardes du corps de Jules Mutebutsi, un ancien chef rebelle, dont les hommes ont été intégrés à la nouvelle armée unifiée.
Mutebutsi est l'ancien commandant du Rassemblement congolais pour la démocratie, le RCD-Goma, la principale force rebelle alors soutenue par le Rwanda pendant les cinq années de guerre civile en RDC.
Il a rejeté un ultimatum de l'Onu demandant que lui et ses hommes retournent dans leurs casernes avant samedi matin.
"Nous n'hésiterons pas à riposter si les troupes de l'Onu font usage de la force pour nous désarmer. Nous n'hésiterons pas à utiliser les moyens dont nous disposons pour nous défendre", a déclaré Mutebutsi à Reuters par téléphone.
Des casques bleus de l'Onu, de nationalité sud-africaine pour la plupart, ont cependant commencé samedi à raccompagner des petits groupes de rebelles, toujours armés, jusqu'à leurs cantonnements.
Le calme semblait revenu samedi dans la ville et certains habitants ont commencé à sortir dans les rues même si la plupart des magasins sont restés fermés.
D'après Reuters |