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Pouvez-vous vous présenter à nos internautes ?
Je suis Guadeloupéen, né d’une famille de 10 enfants, marié et papa de 2 enfants. Mes deux parents sont aussi guadeloupéens. Nous sommes arrivés en France dans les années 70 en pleine période Bumidom (Agence d’Etat qui favorisait la mobilité géographique et sociale des Antillais en France principalement pour des raisons économiques et sociales : chômage aux Antilles, accès des antillais aux petits jobs et emplois dans la fonction publique d’Etat).
J’ai fait toute ma scolarité en région parisienne. Je suis diplômé d’un 3ème cycle en Droit de la Construction et de l’Urbanisme.
Qu’est-ce qui vous a poussé vers le droit ?
Il y a trois raisons. Premièrement, je n’étais pas un matheux et puisque j’avais un niveau correct dans les sciences sociales (économie, géographie, droit…), je me voyais plutôt m’orienter en Economie ou en Droit.
Deuxièmement, après avoir réussi l’épreuve de philosophie « Le Droit est-il nécessaire à la société » je me suis dit que la discipline juridique me convenait assez bien.
Troisièmement, j’ai joué la carte de la proximité, la Faculté de Droit où je me suis inscrit n’était qu’à quelques kilomètres de mon domicile.
Une chose est sûre faire des études de droit n’a jamais été mon rêve d’enfant. |
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Léonard Mango a commencé sa carrière comme juriste
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http://economics.sbs.ohio-state.edu |
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Pouvez-vous nous parler de votre début de carrière comme enseignant puis juriste dans un cabinet ?
Diplôme en poche, je suis arrivé sur un marché du travail en 1992-1993 en pleine crise pour les jeunes diplômés en Droit. Je n’avais pas choisi la carrière d’avocat, je ne trouvais pas de poste de juriste dans mon secteur de compétence (Droit de l’urbanisme et de la Construction) j’ai donc décidé d’élargir mes domaines de compétence de juriste. J’ai été recruté à un poste de chargé de recherches en droit pour un grand éditeur juridique (Editions Législatives), puis comme juriste d’entreprise dans un cabinet d’études (petite structure libérale) chargé de faire des expertises en politique de la ville. Je travaillais en symbiose avec un sociologue sur des questions de développement urbain notamment au profit des collectivités publiques. Ce fut une expérience enrichissante car j’ai pu me rendre compte du rôle nécessaire du juriste et de l’intérêt à travailler sur des expertises avec d’autres sciences humaines et sociales (sociologie, anthropologie, ethnologie, philosophie…). Cette expérience a développé aussi mon sens de l’indépendance car il n’y avait pas de hiérarchie dans cette petite entreprise et mon goût pour la rédaction car je devais rédiger des rapports.
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Léonard Mango est ensuite devenu enseignant
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http://www.aacrc.uc.edu |
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Vous décidez ensuite de vous tourner vers l’enseignement
Malheureusement, il n’y avait pas d’évolution de carrière possible dans cette petite structure, donc j’ai décidé de partir pour tenter une autre expérience, celle de l’enseignement juridique.
J’avais conservé des contacts avec des anciens étudiants en droit et c’est donc par la voie du réseau relationnel que j’ai pu décrocher un poste de chargé d’enseignement en droit à l’Université Paris XII-AES. Puis, j’ai décroché par la suite divers postes d’enseignant contractuel (maître-auxiliaire) dans différents lycées parisiens.
Cette expérience enrichissante a développé mon goût pour la transmission, l’échange des connaissances et la communication. A ce moment là je savais que c’était dans ce milieu professionnel que je m’accomplissais et m’épanouissais. |

Qu’est-ce qui vous a poussé à arrêter votre expérience de juriste pour devenir enseignant et formateur pendant 6 ans ?
Et bien, comme je vous l’ai dit précédemment, c’est dans les professions de formateur et d’enseignant que m’enrichissais. J’avais à la fois l’indépendance du corps enseignant et la chance de partager et de transmettre du savoir.
Je ne regrette pas ma courte carrière de juriste mais je pense que c’est le fait d’accepter la diversification professionnelle qui m’a permis de découvrir que j’étais peut être fait pour les métiers de l’enseignement et de la formation. Et puis, c’est génial de passer de l’autre côté de la barrière.
A côté de mon activité d’enseignant en université et en lycée, j’intervenais périodiquement dans les administrations centrales et déconcentrées de l’Etat en qualité de formateur salarié. J’ai découvert la formation d’adultes dans l’unique objectif qu’est la préparation aux concours administratifs. J’enseignais ainsi le droit public, les finances publiques et le droit européen. Est-il important de signaler que c’est grâce à un réseau professionnel que j’ai pu démarrer cette carrière dans la formation.
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Un livre scolaire rédigé par Léonard Mango
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Parallèlement à ces tâches d’enseignement, vous êtes publié chez Nathan en livres scolaires à deux reprises, et réalisez un CD-Rom de formation en droit. Pouvez-vous parler de ces facettes de votre activité ?
Je suis devenu auteur de livres scolaires chez Nathan pendant la période où j’enseignais dans les lycées parisiens en économie et en droit. C’est en allant prospecter les éditeurs scolaires avec une amie enseignante que les éditions Galée aujourd’hui Nathan nous ont proposé de devenir auteur de livres scolaires dans les disciplines économiques et juridiques. Pour ma part, j’ai participé à la réalisation de 2 ouvrages scolaires : l’un pour les terminales Bac pro en Economie et Droit (co-auteur de la partie juridique) et l’autre pour les 1ère STT en Droit (co-auteur).
Cette expérience a suscité l’envie de rédiger d’autres manuels scolaires ou de formation. Ainsi, après avoir quitté définitivement en 2001 l’enseignement scolaire pour la formation en activité libérale, j’ai mis à profit mon expérience de la rédaction d’ouvrages scolaires pour réaliser mes propres ouvrages de formation en droit. Pourquoi, parce qu’il y avait un besoin et des opportunités.
Tout d’abord j’ai commencé par le support papier en réalisant en auto-édition un ouvrage d’auto-formation en droit public qui répondait aux besoins de la formation en droit public aux concours administratifs.
Je réalisais et j’éditais moi-même l’ouvrage sans passer par mon éditeur car je pouvais le commercialiser dans le cadre de mes formations.
Par la suite, dans un contexte qui justifie la recherche de solutions innovantes en matière de dispositifs de formation (augmentation forte des populations à former, réduction des moyens humains et financiers, évolutions culturelles, développement de nouvelles technologies), l'opportunité de développer un nouvel outil d'autoformation en préparation aux concours de SAAC (Secrétaire Administratif de l’Administration Centrale)et de SASD (Secrétaire Administratif des Services Déconcentré) s'est présentée.
Ce nouvel outil pédagogique se présenterait sous la forme d’un CD-ROM dont les caractéristiques permettraient aux agents de préparer l'épreuve de droit de manière individuelle, à distance, tout en bénéficiant d'une assistance personnalisée en ce qui concerne les contenus et la progression pédagogique (recours au tutorat).
Ce support électronique intitulé « auto-formation tutorée en droit public » deviendrait un complément du support papier et une ouverture sur une autre façon de se former de manière plus dynamique et plus autonome.
En effet, ce produit offrirait la possibilité intéressante d’une utilisation à distance dans le cadre d’un dispositif de tutorat (accompagnement par un tuteur ou une personne ressource). |
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Support de formation de "Léonard Mango Conseil"
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Qu’est-ce qui vous pousse à créer « Léonard Mango Conseil» en 2001 ?
J’ai décidé de créer Léonard Mango Conseil car l’opportunité s’est présentée suite au développement de mon activité de formateur salarié. En effet, j’intervenais en qualité de formateur salarié pour le Ministère des Affaires Sociales et il a ouvert un marché public de formation en droit public pour les préparations aux concours administratifs. Pour être candidat à ce marché public, il fallait avoir une structure juridique (société ou entreprise individuelle). J’ai donc décidé de m’installer comme travailleur indépendant pour me positionner sur ce marché public. Une fois mon entreprise créée, quelques mois après je décrochais le marché public. Le Ministère des Affaires sociales a porté son choix sur mon entreprise malgré son faible poids économique et structurel parce qu’il connaissait mes compétences universitaires entre autres et que je proposais de véritables supports pédagogiques de formation (manuel, CDROM…).
Aujourd’hui en 2004, Léonard Mango Conseil c’est toujours une petite structure individuelle qui n’emploie aucun salarié et qui intervient dans trois domaines : l’enseignement, la formation et le conseil. Mon activité principale étant la formation en droit public auprès des ministères et autres collectivités publiques. La formation à des particuliers occupe 1% de cette activité. Je suis donc travailleur indépendant et j’interviens principalement sur site, c'est-à-dire directement dans les ministères.
Le choix du statut de travailleur indépendant reste la voie de création la plus simple administrativement, la moins coûteuse au moment de la création et la plus simple en matière de fonctionnement. Malheureusement, sur le plan social et fiscal c’est la moins avantageuse. |
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Léonard Mango travaille avec quelques ministères, photo ici du mininstère des finances
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Pouvez-vous nous décrire quelques clients de la société et commenter les difficultés qu’en tant qu’afro-caribéen vous rencontrez dans la commercialisation de vos services ?
Honnêtement, je pense que j’ai peut être connu des problèmes de discrimination à l’embauche au moment où jeune diplômé en droit je recherchais un poste de juriste. Mais cela ne m’a jamais arrêté bien qu’étant une réalité car je vis et prends cela plutôt comme un défi. Je positive.
Mes principaux clients sont les ministères pour ne citer que les deux principaux avec lesquels j’ai des relations différentes de partenariat, le Ministère des Affaires Sociales (formation en présentiel) et le Ministère de la Justice (formation en e-learning).
En ce qui concerne donc ces deux principaux clients, je n’ai pas eu à souffrir de mes origines afro-caribéenne au moment de la signature des contrats. Il y a deux raisons principales à cela. Tout d’abord, je crois que dans les ministères et les collectivités publiques à tous les niveaux de la hiérarchie on est habitué à côtoyer des afro-caribéens et qu’il existe des compétences professionnelles reconnues chez les afro-caribéens et cela fait tomber les préjugés raciaux et culturels. Ensuite, je pense que c’est à nous de casser « l’image » que la société française nous renvoie. Dans mon secteur d’activité pour durer, il faut avoir les qualités suivantes : la compétence, le sérieux, la rigueur, l’investissement personnel, la notoriété et les qualités d’écoute, de communication et d’adaptation. Si vous avez ces qualités et que vous êtes combatif et bien être un afro-caribéen ce n’est plus un handicap insurmontable.
Enfin, je pense que les préjugés raciaux et culturels sont plus présents et plus forts dans le secteur privé que public car dans le public le principe d’égalité des citoyens devant la loi est réellement respecté ou mieux respecté. De toute façon, même si les préjugés raciaux ou culturels existent dans le milieu professionnel, il faut les combattre et l’un des moyens possibles c’est le développement du réseau.
Quels sont les axes de développement de votre société ?
Aujourd’hui en 2004, j’ai plusieurs projets de développement. Tout d’abord je pense créer une SARL qui me permettrait tout d’abord de trouver d’autres partenariat et de diversifier mon activité de formation et de m’investir dans le conseil. Parmi ces projets de développement, je travaille actuellement sur un site de formation en ligne.
Sur le plan collectif, avec des amis entrepreneurs du milieu afro-caribéen, nous espérons développer un réseau d’entrepreneurs en région parisienne afin d’échanger des idées et créer des nouvelles activités.
Nous vous remercions |
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