
La boîte noire retrouvée aux Nations unies n'est pas celle de l'avion du président rwandais Juvénal Habyarimana, abattu le 6 avril 1994, ce qui avait déclenché le génocide d'au moins 500.000 Tutsis et Hutus modérés, a annoncé l'ONU mardi.
L'enregistrement de voix du cockpit avait été découvert en mars dans un placard du siège new-yorkais de l'unité de sécurité aérienne, où il se trouvait apparemment depuis dix ans, amené par valise diplomatique par la mission onusienne d'assistance au Rwanda (Minuar). Le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan avait dénoncé "une belle bourde".
Or l'enquête de l'ONU montre finalement que la boîte noire n'est pas celle de l'avion du président Habyarimana et de son homologue burundais qui se rendaient en Tanzanie lorsqu'ils ont été tués. L'enregistrement "ne contient (non plus) aucune information pertinente sur l'écrasement de cet avion", selon le Bureau onusien de contrôle des services internes.
Ces conclusions confirment les résultats préliminaires obtenus par un cabinet privé et le Bureau national (américain) de la sécurité des transports (NTSB) à Washington, sous la supervision de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), agence de l'ONU basée à Montréal.
Le Bureau onusien de contrôle des services internes explique dans son rapport que le personnel de l'ONU n'a pas analysé l'enregistrement ni n'a signalé son existence à la hiérarchie à l'époque de son arrivée en raison du "bon état" de la "boîte noire", en réalité de couleur orange. L'ONU souligne aussi que bien que la boîte porte l'autocollant d'Air France, cela ne signifie pas qu'elle vienne d'un avion de la compagnie française.
Le coffret, fabriqué par Fairchild Industrial Products of Comack, New York, porte le numéro de série 6285. Il est arrivé au siège de l'ONU avec un autocollant de la Minuar et la date du 6 avril 1994.
Même si la boîte noire avait été celle de l'avion d'Habyarimana, elle n'aurait probablement pas répondu à la question cruciale de savoir qui a abattu l'appareil.
d'après AP
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